L’International Rescue Committee (IRC) célèbre cinq années de présence au Burkina Faso. Un anniversaire dont la célébration débute ce jeudi 5 septembre 2024 à Ouagadougou et dans les zones d’intervention d’IRC. C’est une occasion de marquer une halte pour parler des acquis mais également des perspectives et des défis.
C’est en 2019 qu’International Rescue Committee (IRC) a débuté ses activités au Burkina Faso dans le domaine de l’assistance humanitaire et le développement. Conformément à son mandat qui est « d’aider les personnes dont les vies, moyens d’existence sont ébranlés par les conflits, catastrophes, y compris les changements climatiques, à survivre, se relever et prendre en main leur avenir », IRC s’est tenu aux côtés des personnes vulnérables dans plusieurs régions du Burkina Faso. Djibo, Arbinda, Ouahigouya, Dori, Séguénéga, Toma, etc., ce sont là quelques villes où intervient International Rescue Committee (IRC).
En cinq années, IRC a œuvré sans relâche, selon son directeur pays, Mouhamadou Abdoulaye Diaw, pour répondre aux besoins des populations déplacées internes, des réfugiés et des communautés hôtes affectées par les conflits et les crises humanitaires, malgré les difficultés. Ainsi, en collaboration avec le gouvernement, la société civile et les partenaires internationaux, IRC a mis en œuvre des programmes qui ont permis de fournir une assistance dans le domaine de la santé, de la protection, du bien-être économique et la gouvernance à 1 225 438 personnes. 1380 infrastructures dont 1 048 latrines, 16 espaces sûrs, quatre aménagements agricoles, 90 centres de santé, 24 incinérateurs, des adductions d’eau potables, etc. ont été construits dans les régions d’intervention d’IRC, notamment au Sahel, à l’Est, au Nord, dans la Boucle du Mouhoun et au Centre. Ce sont environ quinze milliards de F CFA qui ont été mobilisés pendant ces cinq années pour apporter une réponse humanitaire appropriée aux personnes vulnérables.
Ce 5e anniversaire, loin d’être un moment de festivités, à en croire le directeur pays d’IRC, est surtout l’occasion, pour l’organisation humanitaire, de partager son parcours, ses réalisations et d’exprimer sa reconnaissance au gouvernement burkinabè, aux acteurs locaux et à ses partenaires techniques et financiers pour les efforts conjoints qui ont permis d’atteindre les résultats sur le terrain, malgré le contexte difficile. « L’heure n’est pas à la célébration. Le contexte actuel nous rappelle durement la réalité de la complexité de la crise humanitaire que nous vivons au quotidien. Les attaques terroristes, les déplacements de populations et les souffrances qu’ils engendrent nous rappelle que nous sommes loin d’avoir atteint notre objectif : accompagner l’Etat burkinabè à garantir à chaque personne affectée par ces crises, le respect de sa dignité et de ses droits fondamentaux », a laissé entendre M. Diaw.
Faisant fi de la modestie avec laquelle IRC conçoit la célébration de ce 5e anniversaire, Djénéba Ouédraogo, conseillère technique représentant la ministre en charge de la solidarité nationale, a souligné dans son mot d’ouverture qu’IRC est l’une des ONG modèles qui se tiennent aux côtés du gouvernement burkinabè. Elle a ainsi salué la qualité de sa collaboration avec les structures déconcentrées de l’Etat, les associations locales et autres acteurs intervenant dans l’humanitaire et n’a pas manqué de relever que l’IRC met un point d’honneur à respecter les recommandations du gouvernement. « L’IRC nous accompagne dans la protection de l’enfant, dans la prise en charge des violences basées sur le genre en créant les espaces amis d’enfants, les espaces pour les femmes. L’IRC nous a accompagné aussi dans la distribution de vivres et de médicaments dans les zones reculées, les zones rouges. L’IRC nous aide aussi à sensibiliser, à rendre autonomes nos femmes pour qu’elles puissent se relever », a indiqué la conseillère technique.
Que de défis à relever !
Ce 5e anniversaire, c’est aussi l’occasion pour IRC, de dialoguer avec ses partenaires sur les défis et les perspectives d’avenir de la réponse humanitaire au Burkina Faso. Au nombre de ces défis, la nécessité d’assurer la fonctionnalité et l’opérationnalisation des espaces de dialogue et de coordination entre les acteurs humanitaires et les autorités burkinabè afin de renforcer le climat de confiance ; la nécessité d’asseoir un partenariat solide entre les humanitaires et les autorités dans le respect de l’impératif humanitaire et la transparence, travailler à une meilleure coordination des impératifs sécuritaires et ceux humanitaires tout en restant opérationnels et apporter l’assistance aux populations dans le besoin dans le respect des principes humanitaires au Burkina Faso.
« L’autre défi majeur qui retient toute notre attention est le départ progressif des bailleurs de fonds. C’est pourquoi, je souhaite réitérer notre appel à la solidarité internationale. Les crises humanitaires ne peuvent être résolues sans un engagement soutenu durable. J’invite nos bailleurs actuels et futurs à continuer à se tenir aux côtés des communautés vulnérables du Burkina. Le soutien financier permet non seulement de répondre aux urgences immédiates, mais aussi de poser les bases d’un avenir plus stable pour ces populations », a déclaré M. Diaw.
Justine Bonkoungou
Lefaso.net
