Le mercredi 4 septembre 2024, s’est tenue à Ouagadougou, une rencontre d’engagement et de plaidoyer à l’endroit des journalistes et animateurs d’émissions de santé sur les Maladies tropicales négligées (MTN) au Burkina Faso. Cette rencontre a été initiée par Mahamadi Ouédraogo, journaliste à la RTB/Radio rurale désigné champion de la lutte contre les MTN par Speak Up Africa qui, avec l’appui de la Children’s Investment Fund Foundation, soutient le Programme national de lutte contre les MTN.
Speak Up Africa, le Programme national de lutte contre les maladies tropicales négligées et le champion de la lutte contre les MTN, Mahamadi Ouédraogo, souhaitent plus d’engagement des femmes et hommes de médias pour éliminer les maladies tropicales négligées à l’horizon 2030. La rencontre du 4 septembre 2024 a ainsi été l’occasion d’outiller les journalistes, animateurs d’émissions de santé et responsables de desk santé, afin qu’ils comprennent mieux les enjeux et les défis à relever pour éliminer ces maladies et qu’ils soient plus aptes à traiter la thématique des MTN.
Les (MTN), comme le souligne Adama Ilboudo de l’unité de communication du Programme national de lutte contre les maladies tropicales négligées, sont un groupe de 21 maladies d’origine bactérienne, virale, parasitaire, mycosique, etc. qui sont transmissibles et touchent les populations les plus démunies. Selon l’OMS, les MTN touchent plus de 1,5 milliard de personnes dans le monde, dont 39% en Afrique où elles entraînent de graves conséquences socio-économiques. Ces maladies, bien que pouvant être prévenues et traitées, continuent de provoquer des handicaps et des complications de santé majeures.
La dengue, qui a ressurgi au Burkina Faso depuis quelques années, fait partie des MTN, ainsi que la lèpre qui continue de faire de nouveaux cas. À titre illustratif, en 2023, le Burkina Faso a enregistré 206 nouveaux cas de lèpre dont neuf enfants. L’ulcère de Buruli, les morsures de serpent, la filariose lymphatique, la rage, le trachome (33 000 cas enregistrés en 2010), l’onchocercose ou cécité des rivières, la bilharziose, les vers intestinaux, la gale, etc. sont autant de maladies tropicales négligées qui continuent de sévir dans notre pays, principalement dans les zones rurales.
Il existe deux grands groupes de MTN : ceux à chimiothérapie préventive au nombre de cinq et les MTN à prise en charge individuelle des cas.
Malgré les efforts du gouvernement et de ses partenaires pour éliminer ces maladies, des défis demeurent. C’est pourquoi Mahamadi Ouédraogo, champion de la lutte contre les MTN, a, au cours de cette rencontre, appelé les journalistes à prendre à bras-le-corps la lutte contre les MTN à travers leurs productions. Il les invite à sensibiliser aux conséquences dévastatrices des MTN, mais aussi aux solutions accessibles, à mobiliser l’opinion et les décideurs à travers leurs articles, les émissions et les interviews et à soutenir les actions des acteurs de la santé, notamment le Programme national de lutte contre les MTN et leurs partenaires.
« Nous avons un rôle unique à jouer dans cette lutte. Nos voix, nos plumes, nos reportages peuvent faire la différence. Nous avons la capacité d’éclairer les zones d’ombre, d’attirer l’attention sur ces maladies et de contribuer à sensibiliser nos populations sur les mesures de prévention et les traitements disponibles (...) Votre engagement aux côtés des champions MTN est essentiel pour que nous puissions réussir cette mission. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que plus personne ne souffre en silence à cause de ces maladies. Ensemble, nous pouvons bâtir un avenir plus sain pour le Burkina Faso », a laissé entendre M. Ouédraogo.
Outre Mahamadi Ouédraogo, quatre autres personnes dont le ministre de la santé, ont été désignées « champions » de la lutte contre les maladies tropicales négligées.
Justine Bonkoungou
Lefaso.net
