Actualités :: Burkina/Eau et assainissement : Des forages réalisés par le CICR pour (…)

Afin de faciliter l’accès à l’eau potable et à l’hygiène, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à travers son département Wathab (eau et habitat) a réalisé de nombreuses infrastructures d’eau et d’assainissement au profit des personnes déplacées internes et des populations hôtes de la commune de Boulsa. Il s’agit notamment de la réalisation de forages équipés de Pompes à motricité humaine (PMH), la transformation de certains de ces forages PMH en pompage solaire. Le coût global de ces réalisations s’élève à plus de 100 millions de FCFA et permettra d’améliorer l’accès à l’eau et à l’hygiène à plus 9 000 personnes déplacées internes et leurs hôtes. Une équipe du CICR accompagnée de la presse a pu visiter ces réalisations du 27 au 29 août 2024.

La situation sécuritaire avec son corolaire de problèmes humanitaires dont la pression sur les ressources des localités hôtes combinées à des augmentations de température et des événements météorologiques aggravés par le changement climatique ont entraîné à Boulsa comme dans plusieurs localités du pays une pénurie ou un difficile accès au liquide vital. Pour relever ce défi majeur qui pèse sur la survie, la dignité et la santé des populations les plus vulnérables, le CICR met en œuvre plusieurs actions.

A cet effet, de 2021 à 2024, le CICR à travers le département Wathab a réalisé de nombreux projets au profit des personnes déplacées internes et des populations hôtes de la commune de Boulsa. Au titre des projets, on a la réalisation de sept (07) forages équipés de pompes à motricité humaine (PMH), la réalisation d’un (01) forage pastoral équipé de pompe à motricité humaine, la réhabilitation de quatre (04) forages équipés de pompes à motricité humaine, la transformation de deux (02) PMH en pompage solaire aux secteurs 5 et 6 de Boulsa, la réalisation en cours d’un (01) système d’adduction d’eau potable simplifié au CSPS urbain de Boulsa.

Vue de la pompe à motricité humaine transformée en pompage solaire au secteur 5

Selon les explications du département Wathab du CICR, la particularité du projet de transformation de PMH en pompage solaire à Boulsa est qu’elle combine deux systèmes, la motricité humaine et le pompage solaire tout en fonctionnant de façon automne. Le système est composé d’un château d’eau de 5m3 avec une hauteur sous cuve de 5 m minimum, de cinq (05) robinets puisage, d’un champ solaire avec une batterie, des prises de courant et des lampes pour l’éclairage, d’un hangar permettant aux usagers de bénéficier de l’ombre.

Ce projet a été initié en vue de soulager les usagers de l’eau en diminuant le temps d’attente dans les points d’eau, en permettant la recharge des téléphones portables et en garantissant un fonctionnement continu.
En ce qui concerne l’adduction d’eau potable simplifié au CSPS urbain, les travaux sont en cours d’exécution. Elle permettra la connexion de l’ensemble des bâtiments du CSPS et d’une borne fontaine. A terme, elle sera composée d’un château d’eau métallique de 10 m3 et d’une hauteur sous cuve de 10m, d’un champ solaire avec panneaux monocristallins de capacité de plus 2960 Wc, d’un réseau de plus 500 ml de conduite et d’une borne fontaine à 03 robinets de puisage.

De l’eau potable pour soulager les populations hôtes et les personnes déplacées internes

L’ensemble de ces réalisations a coûté plus de 100 millions de FCFA et permettra d’améliorer l’accès à l’eau et à l’hygiène à plus 9 000 personnes déplacées internes et leurs hôtes ainsi que le CSPS urbain.

Selon Relwendé Zongo, ingénieur en génie civil et ingénieur Wathab (eau et habitat) au CICR, ces réalisations qui ont débuté depuis 2021 visent à résoudre le problème d’accès à l’eau dans les zones à fort défi sécuritaire. « Notons d’abord que le CICR est une organisation humanitaire qui intervient surtout dans les zones à fort défi sécuritaire. Au niveau du CICR, il y a un département en charge de l’accès à l’eau au profit des personnes déplacées internes. C’est dans ce cadre que les réalisations ont été faites au niveau de la commune de Boulsa. On a réalisé des forages, c’est-à-dire des pompes à motricité humaine et l’idée innovante, c’est surtout ce projet qui combine en même temps la PMH et la transformation solaire. Pour ce présent projet (au secteur 5), notons que le système combine les deux. Il y a les plaques solaires qui pompent l’eau vers le château et qui alimentent des robinets. En même temps la PMH fonctionne. C’est-à-dire que les deux systèmes fonctionnent de façon concomitante », a-t-il expliqué.

Relwendé Zongo, ingénieur en génie civil et ingénieur Wathab (eau et habitat) au CICR

« Pour l’accès à l’eau potable, nous avons commencé notre intervention autour de 2021. De 2021 à maintenant, ça fait plus de sept forages qui ont été réalisés au profit de la commune de Boulsa. Pour la transformation, c’est la première qui vient d’être réalisée mais l’année passée, y a d’autres qui ont été réalisées dans d’autres villes du Burkina Faso surtout dans les zones à fort défi sécuritaire. Le retour des bénéficiaires est très intéressant, parce que dans ce village de Tanwoko, il y avait un problème d’accès à l’eau potable. Ce qui fait que la réalisation de ce forage soulage non seulement les populations autochtones mais aussi les personnes déplacées internes », a-t-il soutenu.

De son côté, Marc Lallogo, point focal eau et assainissement de la commune de Boulsa a indiqué également que ces réalisations constituent un soulagement aussi bien pour les populations hôtes que les personnes déplacées internes. « Premièrement, ils (CICR) sont venus réaliser le forage. Ensuite, ils se sont rendus compte que le forage a un bon débit. Voilà pourquoi, ils ont décidé de le transformer en poste d’eau autonome (PEA) au profit de la population du secteur 5 plus particulièrement le quartier de Tanwoko. Cela nous va droit au cœur, c’était une des préoccupations de la commune. Avec l’insécurité, on avait beaucoup de problèmes d’eau dans ce quartier. C’est donc un soulagement pour notre commune. Avant ce forage, il y avait un seul forage pour tout le quartier. Les femmes pouvaient venir du matin jusqu’au soir et elles avaient beaucoup de difficultés pour avoir l’eau. Dès que cette infrastructure a été réalisée, ça été un soulagement pour la population. Nous remercions le CICR et souhaitons que ces projets se poursuivent afin de venir en aide aux populations », a-t-il précisé.

Marc Lallogo, point focal eau et assainissement de la commune de Boulsa

Avec les transformations de ces forages PMH en poste d’eau autonome, M. Lallogo a souhaité que le comité de gestion de ces forages soit outillé sur la gestion de ces nouvelles infrastructures afin de bien les entretenir et d’éviter les pannes.

Du côté des bénéficiaires directs, c’est également le soulagement. Avant le secteur 5 de Boulsa, pour trouver de l’eau, c’était la croix et la bannière. Avec ces réalisations du CICR, les populations ont de l’eau à proximité.
« Nous sommes très contents d’avoir bénéficié de ce forage. Cela aide davantage la population. Avant, c’était un forage simple, maintenant avec le château en plus, on peut réaliser beaucoup de choses. Nous nous sommes mobilisés pour accueillir la délégation du CICR parce que nous sommes très heureux. Avant la construction de ce forage, on souffrait trop, y compris les personnes déplacées internes. Au niveau du secteur 5, c’était très difficile. Dieu merci, le CICR nous a aidé à obtenir ce forage et nous sommes très contents », a confié Éric Koudougou, secrétaire général du comité de gestion du forage du secteur 5.

Éric Koudougou, secrétaire général du comité de gestion du forage du secteur 5

Idem pour Catherine Ima, responsable assainissement du comité de gestion qui rappelle les difficultés que les femmes du quartier rencontraient dans la quête du précieux liquide bleu. « Nous étions confrontés à de nombreux problèmes en lien avec l’eau. S’il n’y pas d’eau, on ne peut rien faire. On ne peut pas préparer. Mais grâce à Dieu et à vous (CICR), nous avons eu un forage. Avant nous parcourions plus d’un kilomètre pour trouver l’eau. Mais maintenant, ces soucis sont derrière nous. Nous avons de l’eau à proximité et remercions beaucoup les donateurs », se remémore-t-elle.

Catherine Ima, responsable assainissement du comité de gestion du forage du secteur 5

Catherine Ima a saisi l’occasion pour demander un accompagnement pour la réalisation des activités maraîchères. Pour elle, les revenus de ces activités génératrices de revenus pourraient aider le comité de gestion à bien entretenir l’infrastructure et supporter les charges en cas de panne. « Avec ce système d’eau, nous pouvons tout faire notamment les cultures maraîchères. Donc nous sollicitons un appui dans ce sens. Ces productions maraîchères vont nous être utiles. Nous nous engageons à prendre soins de ce forage. En cas de panne, avec les revenus qui proviendront des activités maraîchères, nous n’aurions plus besoin de tendre la main pour réparer », a-t-elle plaidé.

Les bénéficiaires du secteur 5, malgré les travaux champêtres se sont mobilisés pour recevoir la délégation du CICR

Pour rappel, Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est une organisation humanitaire neutre, impartiale et indépendante, présente au Burkina Faso depuis 2006. Sa mission est de protéger la vie et la dignité des victimes des violences armées ou d’autres situations de violence et de leur porter assistance. Au travers de ses trois sous-délégations de Dori, Fada N’Gourma et Ouahigouya, et de son bureau de Djibo, le CICR est présent dans les zones les plus impactées et les plus reculées du pays, là où les besoins sont les plus importants. Son action humanitaire se focalise sur quatre axes : la protection, la prévention, l’assistance aux communautés résidentes et aux Personnes déplacées internes (PDI), et la coopération au sein du Mouvement Croix-Rouge.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

Burkina/Groupement des appuis et secours : Le (…)
Attaque de Barsalgho : Le PIB appelle les Burkinabè à (…)
Journée mondiale du Blog 2024 : L’ABB s’incline devant (…)
Burkina/Lutte contre la corruption : Huit assistants de (…)
Attaques de Barsalgho : L’Unité d’action syndicale (UAS) (…)
Drame de Barsalgho : La Coalition d’assaut patriotique (…)
Burkina/Crise humanitaire : Le CICR fait don de vivres à (…)
Drame de Barsalgho : L’APP/Burkindi s’indigne, condamne (…)
Burkina/Leadership féminin : Rahinatou Zeba, étudiante, (…)
Burkina/Produits forestiers non ligneux : Des réflexions (…)
Attaque de Barsalgho : "Malgré ces crimes barbares, le (…)
Burkina : La Gendarmerie nationale dénonce l’utilisation (…)
Burkina/Eau et assainissement : Des forages réalisés par (…)
Burkina/Éducation : L’ASCE-LC appelle à dénoncer la « (…)
Attaque de Barsalgo : Le PPS traduit sa reconnaissance (…)
Burkina : Le Bureau national des grands projets du (…)
Burkina/Communes du Sahel : Les plans annuels (…)
Burkina/Elevage : Nutria-BF renforce les capacités (…)
Attaque terroriste à Barsalogho : Les Organisations (…)
Drame de Barsalgho : Le parti politique PUR exprime sa (…)
Burkina : L’ADF-RDA condamne avec fermeté l’attaque de (…)

Pages :


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés