Né de la fusion de multiples influences musicales, le groupe burkinabè “Duny Yaam” a marqué la scène musicale avec des titres comme “Inch Allah”. Aujourd’hui, l’un des membres du duo, Silminoaga Sawadogo désormais en solo sous le pseudo de Saw Py, nous parle des origines du groupe, de l’impact de la distance avec son binôme aux États-Unis, mais aussi de sa nouvelle direction artistique.
Lefaso.net : Pouvez-vous nous parler de l’origine du nom du groupe “Duny Yaam” dont vous êtes issu ?
Saw Py : Le nom “Duny Yaam” est une trouvaille de mon binôme Kasseem et signifie “sagesse du monde” en langue Mooré. Mais pourrait aussi signifier dans certaines circonstances la “volonté du monde”.
Comment s’est formé votre groupe et quelles ont été vos principales influences musicales au début ?
Le groupe s’est formé grâce à la bienveillance d’un grand frère du nom de Soul qui a l’époque était responsable de la structure Soul Sound Production au quartier Tanghin. Sinon à la base on évoluait tous dans des groupes différents. Aussi nous n’avons pas toujours été deux (02). Je fais un clin d’œil au passage à Gislain Bambara dit “Titi” qui était là au départ avec nous. Quant aux influences, il convient de préciser que nous avons eu des influences différentes. Autrement dit nous avons été influencés différemment et par diverses célébrités. C’est cette diversité que nous avons combinée pour créer notre style. Pour ma part j’ai été influencé par le Rap, le Reggae, le Ragga, la Dance Hall, le Blues...
Parlez nous de l’histoire de la chanson Inch Allah qui vous a révélé au public ?
Inch Allah a une histoire incroyable. À la base c’était une chanson comme les autres. Puis avec le temps, elle s’est avérée un coup de cœur. Pour la petite anecdote, c’est une amie franco-togolaise du nom de Jessica Tougloh qui a insisté pour que nous choisissions “Inch Allah” comme titre promo. C’était à la limite au forceps ! Finalement la suite lui a donné raison. C’est l’occasion pour moi de saluer des personnes formidables qui étaient là au début de l’aventure et toutes les personnes qui nous ont accompagnés.
Comment gérez-vous la distance entre vous et votre binôme qui est actuellement aux États-Unis ? Comment cela affecte-t-il votre collaboration artistique ?
La distance par essence est difficile à gérer. Pour être honnête c’est plutôt une nouvelle aventure qui commence pour chacun de nous, que nous espérons fructueuse pour l’un et l’autre. Pour l’instant il n’y a pas de perspectives en vue peut-être dans l’avenir pourquoi pas. Il n’y a pas non plus d’actualité concernant le groupe.
Évoluez-vous en solo maintenant ?
Depuis la fin d’année 2023, j’ai fait le choix d’exister artistiquement en solo avec un single dénommé “Caporal”, qui est un vibrant hommage aux FDS et VDP engagés pour la reconquête du territoire national. C’est un projet contenu dans un maxi.
Quelles sont les thématiques que vous explorez le plus souvent dans vos chansons en solo ?
Les thématiques sont fonction de l’inspiration et de l’actualité. Toujours est-il que l’œuvre artistique est soit, le foisonnement intérieur de son auteur soit le témoin du quotidien.
En tant qu’artiste, comment percevez-vous l’évolution de la scène musicale burkinabè et comment y contribuez-vous ?
La scène musicale burkinabè est en effervescence avec des œuvres qui rivalisent en qualité. Ma contribution c’est de continuer à créer et du fait de ma position dans l’administration culturelle, travailler à offrir un cadre propice à l’épanouissement des acteurs.
Enfin, un message pour vos fans, surtout ceux qui suivent votre parcours depuis le début ?
C’est déjà leur dire merci pour tout ce qu’on a pu accomplir ensemble et leur demander de continuer à me soutenir dans ma nouvelle aventure.
Farida Thiombiano
Lefaso.net
