Actualités :: Burkina Faso : Issa Tiendrébéogo, une des valeurs sûres du cinéma

Jeune réalisateur documentariste, la trentaine, Issa Tiendrébéogo ne se contente plus de filmer le réel, il y ajoute désormais sa vision, sa touche, ses ressentiments. Ex pensionnaire de l’Institut supérieur de l’image et du son-Studio école (ISIS-SE) au Burkina Faso où il a étudié pendant cinq ans le cinéma, Issa décide de mêler documentaire et fiction : le documentaire de création, ce genre cinématographique pas très connu des Burkinabè. Portrait !

Le rêve d’Issa en intégrant une école de formation en cinéma, était de faire de la fiction. Il voulait « passer de l’autre côté de la caméra », confie-t-il. Dans le monde cinématographique, il a deux casquettes. Il a une formation de comédien de théâtre et de cinéma. Dans la pratique professionnelle, Issa Tiendrébéogo a joué dans plusieurs pièces, des films et des séries. Même si le métier de l’audiovisuel est une passion inhérente en lui, il avoue arriver dans le documentaire par contrainte.

« Je peux dire que je suis venu au documentaire un peu par contrainte », a-t-il confié. Cette situation, explique-t-il, est due aux difficultés auxquelles l’école était confrontée pour produire les films de fiction de fin de cycle de la licence. Du coup, ajoute-t-il, nous sommes tous devenus documentaristes en Master. Mais très vite, la passion va prendre le dessus. Face à des enseignants de renom comme Issaka Konaté et Issa Traoré de Brahima, Issa est fasciné par ce genre cinématographique.

Venu au documentaire par le fait d’un hasard, aujourd’hui Issa loue ce hasard. Pour lui, le genre documentaire de création est le meilleur support pour s’exprimer. Il est moins budgétivore que la fiction, a-t-il fait savoir. « Le documentaire, tu peux aller juste avec ton cadreur et ton ingénieur de son et vous travaillez », explique-t-il.

A l’entendre, le documentaire de création permet une plus grande flexibilité esthétique et formelle que la fiction. « En documentaire, vous pouvez faire de telle sorte que la caméra soit plus proche de votre sujet, donc il n’y a pas besoin de s’encombrer d’accessoires », raconte-t-il.

Original dans son approche créative, il commence un film par une poésie qu’il griffonne, affine, avant de passer au scenario (le traitement pour le cas du documentaire). Cette touche particulière se retrouve le long du film où une poésie est déclamée. C’est son fil conducteur.

Déjà auteur de plusieurs courts métrages et lauréat de plusieurs festivals, Issa Tiendrébéogo travaille sur un projet de série documentaire : La danse des devins.

Ce projet lui tient énormément à cœur, surtout à cette étape de sa carrière. La danse des devins, c’est une fenêtre ouverte sur les pratiques ancestrales. Issa nous plonge avec sa caméra dans ce monde mystérieux et fermé. Il nous amène au contact de ces hommes d’une autre époque qui ne jurent que par la spiritualité africaine.

Un seul épisode, sur les dix de ce projet, a été réalisé. Le deuxième épisode a reçu le soutien du ministère de la Culture à hauteur de 500 000 francs CFA pour le développement du scenario. Le jeune réalisateur est toujours en quête de soutien pour réaliser les huit autres épisodes de cette série documentaire.
« On va postuler au Marché international du cinéma et de l’audiovisuel africains (MICA) pour chercher des fonds afin de réaliser ne serait-ce que cinq épisodes », espère-t-il.

En attendant l’aboutissement de ce projet, il finance ses initiatives sur fonds propres par sa petite maison de production. « On fait de petits boulots, puis quand on a 5 000 ou 10 000 francs, on remet le sac au dos et on fait ce qu’on peut avec ces maigres moyens », a-t-il indiqué, parlant des difficultés auxquelles font face les jeunes cinéastes pour trouver des financements.

Issa Tiendrébéogo, confiant, malgré les difficultés, espère présenter un court métrage au prochain Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).

Auguste Paré
Lefaso.net

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