Actualités :: Burkina/Santé : « Il y a eu des efforts, mais il y a encore à faire », (…)

Courant 2023, le Réseau accès aux médicaments essentiels (RAME) a collecté les bonnes pratiques, les dysfonctionnements et difficultés rencontrées par les usagers et les prestataires de soins dans les formations sanitaires. Ce vendredi 26 juillet 2024, une conférence de presse sur l’état des lieux de l’accès aux soins de santé au Burkina Faso a été organisée par l’institution, pour renseigner la population sur le fruit de ses travaux. Le RAME a aussi fait des recommandations, par la même occasion, conformément à sa mission qui est d’influencer les politiques pour un accès équitable à des soins de santé de qualité.

La veille du RAME se fait grâce à un dispositif dénommé « Observatoire citoyen sur l’accès aux services de santé (OCASS) ». Pour l’élaboration de son rapport alternatif de veille citoyenne, toutes les treize régions du pays ont été couvertes, touchant ainsi 59 districts sanitaires et 901 formations sanitaires. 16 778 usagers et 424 responsables de soins ont été interviewés et la collecte d’informations a porté sur huit domaines, à savoir la prise en charge du VIH, de la tuberculose et du paludisme ; la mise en œuvre de la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, la planification familiale et l’assurance maladie universelle ; la prise en charge au niveau communautaire par les agents de santé à base communautaire ; le fonctionnement global des formations sanitaires ; le suivi des Violences basées sur le genre (VBG).

Des améliorations enregistrées

Selon le chargé de projets nationaux au RAME, Christian Lamy, il y a eu de l’amélioration à plusieurs niveaux. « On note une légère amélioration du temps d’attente dans les formations sanitaires en 2022. 80% des patients du VIH rencontrés étaient à jour de leurs examens de charge virale ; une bonne disponibilité des examens de diagnostic du paludisme. 98% des patients consultés pour paludisme ont bénéficié d’un test de diagnostic contre 97% en 2022, soit une amélioration d’un point. 92 % des comités de gestion étaient fonctionnels dans les formations sanitaires visitées en 2023. Presque toutes les femmes et les accompagnants des enfants de moins de 5 ans estiment que leurs motifs de visite ont été satisfaits soit 99%. 97% des bénéficiaires de la gratuité des soins sont satisfaits des services reçus dans les formations sanitaires, contre 3% de non-satisfaction (98% des personnes insatisfaites des services se retrouvent au niveau CSPS et 2% au CMA) », a-t-il salué.

« L’exonération des examens d’IRM et de dialyse est à saluer », Christian Lamy

Des dysfonctionnements à corriger

Au titre des dysfonctionnements, le RAME a relevé entre autres que « 2% des usagers ont signalé avoir été victimes de violation de leurs droits humains et de violences basées sur le genre ; 5% des centres de santé visités ont signalé des ruptures de produits antituberculeux au cours des trimestres ; les femmes enceintes disent n’avoir pas reçu de MILDA [moustiquaires imprégnées longue durée d’action] et 25% d’entre elles ont signalé des cas de ruptures de stock ; 13% des accompagnants des enfants et 8% des femmes enceintes rencontrés affirment n’avoir pas reçu gratuitement tous les médicaments dans les dépôts de médicaments essentiels génériques ».

Presque toutes les formations sanitaires rencontrent des problèmes de disponibilité financière pour faire les commandes normalement en raison des retards de remboursement de la gratuité des soins ; une régression de plus de 7 points du niveau de fréquentation des enfants de moins de cinq ans pour la vaccination, passant de 24% en 2022 à 17% pour 2023. 34% des responsables des formations sanitaires disent ne pas intégrer les besoins des ASBC dans leurs commandes, contre 66% en 2022. Sur l’ensemble des formations sanitaires visitées, un sur deux a notifié qu’il y a eu des périodes au cours des trimestres de l’an 2023 où les équipements traceurs n’ont pas été disponibles. Ces chiffres sont à un taux de pourcentage de 40%, contre 39 en 2022. Pour ce qui est des normes en personnel au niveau des coordinations en matière de sécurité et de protection de la santé, notamment un infirmier, une accoucheuse/sage-femme ou maïeuticien et agent itinérant de santé, il ressort que 66,04% remplissent les normes, sur l’ensemble des CSPS visités ».

Pour améliorer les soins de santé, le RAME propose au ministère de la Santé d’assurer l’effectivité de la mesure de gratuité totale de la charge virale et des autres examens complémentaires pour les personnes vivant avec le VIH, de faire des contrôles sur la qualité des prescriptions médicales contre le paludisme dans les formations sanitaires, de procéder à une évaluation de la contribution des acteurs communautaires dans le mécanisme de prise en charge des patients tuberculeux pour une réorientation si nécessaire, d’intégrer une proposition systématique du dépistage du col de l’utérus et des seins à toutes les femmes en âge de procréer qui fréquentent les formations sanitaires, d’assurer le remboursement des dettes des formations sanitaires dans le cadre de la gratuité des soins, d’accélérer le processus de digitalisation des formations sanitaires.

Hamidou Ouédraogo est le directeur exécutif national du RAME

Pour les zones à fort défi sécuritaire, l’institution souhaite que soit intégrés, dans la formation des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des modules de prise en charge du paludisme simple pour la prise en charge des autres VDP et de la population locale en cas de besoin. En sus, que soit réalisées des missions d’accompagnement et de renforcement de capacités d’assistance psycho-sociale pour les agents de santé dans les zones des Personnes déplacées internes (PDI) et les zones à fort défi sécuritaire. « Il faudrait aussi rendre opérationnelles les cliniques mobiles, en collaboration avec les forces de défense et de sécurité lors des convois de ravitaillement de certaines zones sous blocus, et mettre à la disposition des zones de PDI des cliniques mobiles pour renforcer les plateaux techniques et l’offre de soins », a suggéré Christian Lamy.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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