Le ministère en charge de la santé, en partenariat avec ses partenaires techniques et financiers que sont la Banque islamique de développement (BID) et de Secours islamique France (SIF), a lancé une campagne de chirurgie gratuite de la cataracte. Le lancement officiel a eu lieu ce vendredi 26 juillet 2024 à Ouagadougou. La campagne vise à opérer 4 000 personnes atteintes de la cataracte dans 12 régions du pays.
C’est pour la deuxième fois consécutive qu’une campagne de ce genre est lancée au Burkina Faso. « Ce deuxième projet d’opération gratuite de la cataracte a pour objectif de faire autour de 13 600 consultations ophtalmologiques à travers les treize régions du Burkina Faso et de donner une lueur d’espoir à 4 000 personnes atteintes de la cataracte par une intervention gratuite de la cataracte dans les structures sanitaires publiques que sont les centres hospitaliers régionaux et les hôpitaux de districts », a indiqué le secrétaire général du ministère en charge de la santé, Dr Issa Ouédraogo. Selon le secrétaire général, la cataracte non traitée représente à elle seule 66,7% des cas de cécité.
Il a fait savoir qu’au Burkina Faso, la prévalence de la cécité est estimée à 2% depuis 2014. D’après lui, cela correspond à plus de 340 200 personnes atteintes de la cataracte.
Monsieur Ouédraogo a révélé que le rapport de l’enquête sur l’Appréciation rapide de la cécité évitable (ARCE ou RAAB de 2011), montre que dans la région du Centre-ouest, 8% des personnes de plus de 50 ans sont touchées par la cécité et 17% vivent avec une basse vision.
Issa Ouédraogo a souligné que la cécité constitue un problème de santé publique dans le monde. « En 2020, l’Organisation mondiale de la santé estimait qu’à l’échelle mondiale, au moins 2,2 milliards de personnes vivent avec une forme de déficience visuelle dont plus de 39 millions sont déjà aveugles », a-t-il rappelé.
Pour lui, lutter contre la cécité, c’est lutter contre la pauvreté et la misère.
Le chef de mission de la Banque islamique de développement au Burkina Désiré Bonamassa a indiqué que leur contribution vise à redonner la vue aux personnes atteintes de la cataracte mais aussi à améliorer les conditions de vie de ces personnes. Car, dit-il, « sans la vue on ne peut rien. Et quand on ne peut rien faire, on devient une personne vulnérable. Cette chirurgie permettra à plusieurs personnes de sortir de la vulnérabilité et de se prendre en charge ».
Agent du ministère en charge de la santé à la retraite, Joséphine Da a bénéficié de la chirurgie gratuite de la campagne. Le 25 juillet 2024, l’un de ses yeux a été opéré. L’autre œil doit subir lui aussi une opération dans quelques jours. La retraitée a remercié l’ensemble des acteurs qui ont œuvré pour la mise en place de cette campagne de chirurgie gratuite.
Selon madame Da, sans cette campagne ce n’était pas évident qu’elle puisse se faire opérer parce qu’elle n’est plus en activité. Pour elle, cette campagne est venue lui apporter du bonheur et de la tranquillité. Car désormais, elle pourra vaquer à ses occupations sans l’aide de quelqu’un.
La première campagne de chirurgie gratuite de la cataracte
La campagne s’est déroulée du 1er septembre 2023 au 30 février 2024. « Permettez-moi de vous faire le bilan de la première campagne d’opération de 4 000 cataractes réalisées. 23 062 personnes ont bénéficié d’une consultation ophtalmologique gratuite. Il s’agit de 10 325 femmes et 12 737 hommes soit un taux de réalisation de 230,62% consultations. Parmi ces personnes consultées, on a pu noter que 1 439 étaient des personnes déplacées internes dont 556 femmes et 833 hommes. 4 012 personnes ont bénéficié d’une chirurgie gratuite de la cataracte. Il s’agit de 1 888 femmes et 2 124 hommes soit un taux de réalisation de la chirurgie de la cataracte de 100,30%. Parmi ces chirurgies, on a pu noter 123 personnes déplacées internes. Ces chirurgies de cataractes ont été menées dans douze régions », a notifié Issa Ouédraogo.
Rama Diallo
LeFaso.net
