Le Fonds des nations unies pour la population (UNFPA) a célèbré en différé ce jeudi 25 juillet 2024, la journée mondiale de la population sous le thème : « Recenser tout le monde pour ne laisser personne de côté ». Et pour ne laisser personne au bord de la route, l’UNFPA, en collaboration avec l’hôpital Schipra, a remis des kits d’installation à 25 femmes déplacées internes guéries de la fistule obstétricale, à Schiphra II à Ouagadougou.
C’est avec des chants de joie que les bénéficiaires ont accueilli la délégation de l’UNFPA. Après les mots d’encouragement aux femmes, le représentant résident de UNFPA au Burkina, Alain Akpadji, a indiqué que ce don entre dans le cadre de la réinsertion socio-économique des femmes vulnérables. Tout en se réjouissant de la guérison de ces femmes des fistules obstétricales, il a laissé entendre que cette maladie, avec un taux de prévalence estimé à environ 16 000 cas, a toujours la peau dure au Burkina. Et il urge, argue-t-il, de s’engager pour lutter contre ce mal qui gagne du terrain en partie grâce à la situation sécuritaire. « La situation sécuritaire que connaît notre pays, compromet l’accès des femmes et filles à des soins obstétricaux d’urgence de qualité dans plusieurs régions du pays », a t-il déploré.
« Chaque opération de chirurgie réparatrice, chaque guérison de la fistule obstétricale et chaque apprentissage d’un métier est une grande victoire pour la dignité des femmes et des filles affectées, pour l’avancée de leurs droits en matière de santé et de leur droit à l’autonomisation économique », a-t-il affirmé. L’élimination de la fistule, poursuit-il, n’est pas seulement une question médicale. Elle constitue selon lui, un combat contre l’extrême vulnérabilité des femmes et des filles, contre les inégalités et les violences basées sur le genre. Tout en saluant les efforts du ministère en charge de la santé et des partenaires, il dit compter sur eux pour l’élimination de la fistule d’ici 2030.
Cette remise de don intervient après des formations reçues aux métiers de la teinture, de tissage de Faso danfani, de la couture et de la saponification. Les kits d’installation sont composés de 17 métiers à tisser et de huit machines à coudre.
La fistule obstétricale est une lésion liée à l’accouchement. Après avoir été délivrées du mal que certaines traînaient pendant des dizaines d’années, les femmes bénéficiaires ont exprimé leur gratitude à l’UNFPA. Elle ont promis de prendre soin du matériel d’installation. Il y a deux ans que Sadia Sawadogo est arrivée dans le centre de relèvement socioéconomique des femmes guéries de la fistule en provenance de Kaya. Huit ans avec cette maladie, elle a été guérie du mal grâce aux efforts de l’UNFPA et de ses partenaires. « Je suis arrivée ici malheureuse. Mais grâce à Dieu et aux bonnes volontés, j’ai eu la santé. On m’a même appris un métier, je rends grâce à Dieu et aux bienfaiteurs », a-t-elle laissé entendre.
La directrice générale de l’hôpital Schiphra, Marie Claire Traoré, a encouragé ces femmes déplacées internes pour leur résilience. Elle a réitéré son engagement aux côtés de l’UNFPA pour l’accompagner dans cette mission noble. A l’horizon 2030, en collaboration avec l’UNFPA, l’engagement est pris pour zéro décès maternel, zéro violence basée sur le genre et zéro besoin non satisfait en matière de planification.
Pour rappel, l’UNFPA est une agence des nations unies en charge des populations. Elle lutte pour la prévention des violences basées sur le genre. À l’occasion, les responsables de l’agence ont salué la collaboration avec l’hôpital protestant Schiphra qui, depuis 2013, à travers une signature de convention, s’occupe de la prise en charge chirurgicale des fistules obstétricales.
Serge Ika Ki
Lefaso.net
