Le premier comité national annuel de pilotage du programme d’Appui au relèvement et à la résilience communautaire « Yèrètali » se tient ce mercredi 24 juillet 2024 à Bobo-Dioulasso. Cet atelier offre ainsi un moment important aux différents acteurs du projet d’évaluer les progrès et de définir les orientations futures dudit projet. C’est le gouverneur des Hauts-Bassins, Mariama Konaté/Gnanou, qui a présidé la cérémonie d’ouverture des travaux.
Le programme d’Appui au relèvement et à la résilience communautaire « Yèrètali » est mis en œuvre par l’ONG Action contre la faim (ACF) et financé par l’Agence française de développement (AFD). Yèrètali qui signifie en langue locale dioula « s’auto-suffire », vise à améliorer les conditions de vie et la résilience des populations les plus vulnérables dans les régions des Hauts-Bassins et des Cascades. Plus spécifiquement, il va permettre de renforcer durablement et de manière intégrée les moyens de subsistance et l’accès aux services sociaux de base des individus, ménages et communautés ciblés.
Après une année de mise en œuvre, les différentes parties prenantes ont décidé de se réunir ce jour, pour ainsi évaluer les acquis des interventions et les progrès de cette première année de mise en œuvre dudit projet et de discuter ensemble sur les différents défis et les perspectives pour les années à venir. Ce, afin de mieux continuer à accompagner les bénéficiaires qui sont les communautés vulnérables des huit communes des deux régions d’intervention (Hauts-Bassins et Cascades).
En effet au cours de la première année de mise en œuvre du programme Yèrètali, plusieurs réalisations ont été faites. Les acteurs ont travaillé pour mettre en place des stratégies novatrices et interventions efficaces, en collaboration étroite avec les autorités locales et les communautés elles-mêmes. Ainsi, les différentes actions au sein des huit communes des régions des Hauts-Bassins et Cascades ont contribué à améliorer les conditions de vie et à renforcer la résilience des communautés vulnérables.
Les indicateurs sont satisfaisants
À en croire le directeur pays de l’ONG Action contre la faim Burkina Faso, Thomas Owono, dans le domaine de l’assistance alimentaire, le projet avait pour cible d’assister 1 200 ménages dans les régions des Cascades et 1 200 ménages également dans les Hauts-Bassins. « Aujourd’hui, nous sommes ravis que ces activités aient pu se mettre en place », s’est-il réjoui. Le projet s’était fixé aussi des objectifs d’assister tous les déplacés dans les « zones choc ». Et avec l’accompagnement des autorités locales, le projet a pu assister plus de 1 000 ménages dans ce cadre. « Aujourd’hui, nous sommes à plus de 3 000 ménages assistés en terme d’assistance alimentaire sans compter les réalisations en terme d’accès à l’eau potable. Nous avons réalisé de nouveaux points d’eau et réhabilité les anciens », a-t-il indiqué.
Dans le domaine de la santé et nutrition, qui est au cœur des préoccupations de l’ONG, des agents de santé ont bénéficié de formations dans les districts sanitaires pour la prise en charge de la malnutrition. En termes de soutien psycho-social, des agents de l’action humanitaire ont été également formés pour qu’ils puissent avoir les capacités pour prendre en charge les personnes qui sont dans le besoin en termes d’accompagnement psycho-social. Cependant, la mise en œuvre d’un tel programme présente inévitablement des défis. « Ces défis nous invitent à réfléchir sur nos pratiques et nos stratégies pour progresser », estime Thomas Owono. D’où la tenue de cette rencontre à Bobo-Dioulasso.
Réfléchir sur des actions innovantes pour améliorer le projet
Pour le directeur pays de l’ONG Action contre la faim, Thomas Owono, cette rencontre est un cadre de redevabilité vis-à-vis des autorités et acteurs qui ont assisté au lancement du programme en 2022. « Cette rencontre va nous permettre d’évaluer nos progrès, d’identifier les lacunes et planifier ensemble les prochaines étapes. Elle nous offre l’occasion de discuter en profondeur des difficultés que nous avons rencontrées et des leçons que nous avons tirées. Les échanges nous permettrons d’ajuster notre approche et de renforcer l’efficacité du programme pour la suite de sa mise en œuvre », a souligné le directeur pays de l’ONG Action contre la faim, Thomas Owono.
Au cours de cette rencontre, il s’agira de présenter aux participants, l’ensemble des réalisations de la première année de mise en œuvre de ce projet, afin de recueillir leurs avis et trouver ensemble des moyens et solutions pour, dit-il, mieux construire les années à venir dans le cadre du projet. Pour les acteurs de mise en œuvre du projet, à l’entame de cette deuxième année, il est crucial de définir une feuille de route claire pour continuer à atteindre les objectifs assignés. « Nous devons donc optimiser nos stratégies et nous assurer que nos activités sont en droite ligne des priorités gouvernementales ; renforcer l’impact du projet et favoriser la collaboration », a-t-il laissé entendre.
Pour Thomas Owono, ce programme symbolise l’engagement de l’ONG ACF envers un avenir où les communautés vulnérables peuvent non seulement s’auto-suffire, mais surtout rester résilients. En effet, Action contre la faim intervient depuis 2008 au Burkina et 2018 dans la région des Hauts-Bassins. C’est face à la situation difficile que traverse le pays, notamment la crise sécuritaire et humanitaire, qu’ACF a décidé de mettre en œuvre, sous financement de l’AFD, ce programme « Yèrètali ». Le projet vise les personnes les plus vulnérables, parmi lesquelles les femmes et les jeunes. Il veille à renforcer les services techniques décentralisés, en s’appuyant sur eux et en cherchant à renforcer des mécanismes déjà en place, permettant ainsi de garantir la pérennité de l’intervention. Ce même projet intervient en Côte d’Ivoire, dans les régions du Tchologo et du Bounkani.
Dans son allocution lors de la cérémonie d’ouverture des travaux, le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Mariama Konaté/Gnanou, a salué l’initiative de ce projet qui, selon elle, s’inscrit dans les objectifs de développement du gouvernement de la transition. Elle a également rappelé que cet atelier représente une étape essentielle pour ajuster les stratégies du projet et partager les expériences. Elle reste convaincue la participation active et les contributions des acteurs sont déterminantes pour le succès de ce programme. C’est pourquoi elle a invité les participants à des échanges francs pour qu’au terme, « ce projet ait la possibilité de transformer les défis en opportunités, et bâtir un avenir où chaque individu a accès à une alimentation adéquate, à l’eau potable et à des conditions de vie dignes ».
Romuald Dofini
Lefaso.net
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