Actualités :: Soutenance de thèse de doctorat en médecine : Guy Thierry Ki obtient le (…)

Guy Thierry Ki a soutenu sa thèse de doctorat en médecine sur le thème « Les fistules vésico-utérines au Burkina Faso : aspects épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques ». La soutenance a eu lieu le mercredi 17 juillet 2024, à l’université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, au sein de l’Unité de formation et de recherche en sciences de la santé (UFR-SDS). Menés sous la direction du Pr Fasnéwindé Aristide Kaboré, du Dr Adama Ouattara et du Dr Itengré Ouédraogo, ses travaux ont fait l’objet d’une étude multicentrique approfondie. La soutenance, présidée par le Pr Charlemagne Ouédraogo, ex-ministre de la santé et expert des questions gynécologiques, a réuni un jury de renom, dont le Dr Clotaire Yaméogo. Après avoir brillamment défendu sa thèse, l’impétrant a été jugé digne de recevoir le grade de docteur avec la mention “Très honorable” et les félicitations du jury.

Grâce à sa thèse intitulée « Les fistules vésico-utérines au Burkina Faso : aspects épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques », Guy Thierry Ki a été couronné du titre de docteur avec les félicitations du jury à l’université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou. Son étude multicentrique a mis en lumière une problématique cruciale de santé publique.

Dans l’introduction de sa présentation, Guy Thierry Ki définit les fistules vésico-utérines (FVU) comme étant une communication anormale entre la vessie et l’utérus. Rappelant que les fistules uro-génitales représentent un défi majeur des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), il souligne qu’en septembre 2003, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a estimé à environ 2 000 000, le nombre de femmes qui en souffraient dans le monde. Monsieur Ki précise que la majeure partie des cas sont constatés en Afrique sub-saharienne et en Asie du sud, avec une incidence annuelle comprise entre 50 000 et 100 000 cas.

Un véritable fléau pour les femmes

« Au Burkina Faso, comme dans de nombreux pays en développement, les fistules vésico-utérines (FVU) représentent un véritable fléau pour les femmes entraînant une incontinence urinaire permanente et invalidante. Entité autrefois rare, la FVU est de plus en plus fréquente dans les pays en développement. Dix cas ont été observés en 10 ans, au Maroc ; cinq cas en 8 ans, au Sénégal ; et dix-sept cas en 7 ans et demi, au Bénin », a indiqué Guy Thierry Ki.

Le nouveau médecin encadré par les membres du jury composés à sa gauche, respectivement du Pr Charlemagne Ouédraogo et Dr Clotaire Yaméogo, ainsi que du Pr Fasnéwindé Kaboré, à sa droite

Les études menées par « Kaboré et collaborateurs » sur une cohorte de 170 patientes prises en charge pour fistules uro-génitales entre 2010 et 2012, ont révélé, selon monsieur Ki, une prévalence de 8,2%. L’intérêt de son travail, précise-t-il, se justifie par le fort constat de l’absence d’une étude récente, multicentrique et spécifique aux FVU.

L’objectif général de sa recherche a été d’étudier les aspects épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques des fistules vésico-utérines dans quatre centres de traitement du Burkina Faso, sur une période allant du 1er janvier 2010 au 31 décembre 2023. Il a visé spécifiquement à déterminer la fréquence hospitalière de ces fistules, à rapporter les caractéristiques sociodémographiques des patientes, à décrire les aspects cliniques, à présenter les modalités thérapeutiques de la prise en charge, et évaluer les résultats de traitement des patientes.

Les césariennes : principales causes des FVU

La méthodologie adoptée par Guy Thierry Ki est une étude descriptive transversale avec une collecte de données rétrospective. Les données, elles, proviennent de quatre centres : le Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO), le CHU Souro Sanou, l’Hôpital Schiphra et le Centre médical Renaissance. Sur un total de 1 178 cas de fistules uro-génitales, monsieur Ki relève que ses analyses ont porté sur un échantillon 87 patientes victimes de fistules vésico-utérines, après exclusion des dossiers médicaux inexploitables.

L’assistance à la soutenance de thèse de doctorat de Guy Thierry Ki à l’UFR-SDS de l’UJKZ

Selon Guy Thierry Ki, les résultats ont révélé une fréquence hospitalière des fistules vésico-utérines de 7,3%. Les caractéristiques sociodémographiques des patientes provenant majoritairement des milieux ruraux, ont montré un âge moyen de 36,5 ans, avec 92% de femmes au foyer et 72% de femmes analphabètes.
« A la lumière de ce niveau d’instruction, on pourrait comprendre que l’analphabétisme est un facteur qui entrave l’accès aux soins de la santé sexuelle et reproductive », a interprété l’impétrant. Dans notre étude, le motif de consultation le plus fréquent était la fuite d’urine par les voies génitales dans 88% des cas soit chez 79 patientes. De son analyse, les principales causes de ces fistules sont les césariennes (68%) et les accouchements dystociques (31%).

Sur le plan thérapeutique, monsieur Ki explique que la majorité des interventions ont été réalisées sous rachianesthésie (77%) et par voie haute (83%). Les techniques chirurgicales comprenaient la dissection de la cloison vésico-utérine et la suture séparée de la vessie et de l’utérus. Le taux de succès à la sortie était de 86%, avec une durée moyenne de séjour hospitalier d’environ 26 jours.

Reconnaissant les limites de son étude, dues à la nature rétrospective des données et aux difficultés de suivi des patientes, Guy Thierry Ki a comparé ses résultats avec d’autres études internationales. Cela a montré que la prévalence et les caractéristiques des fistules vésico-utérines au Burkina Faso étaient comparables à celles observées dans d’autres pays africains.

Prévenir les FVU par une meilleure assistance aux accouchements

En conclusion, monsieur Ki a mis en évidence la nécessité d’une prévention adéquate des fistules vésico-utérines par une bonne indication médicale de la césarienne et une meilleure assistance aux accouchements. Il a également formulé des suggestions, notamment le renforcement de la santé maternelle, la sensibilisation aux fistules, la décentralisation des centres de traitement et l’amélioration de l’archivage des dossiers cliniques.

Médecin nouvellement investi, monsieur Ki a fait le serment suivant : « Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et je n’exigerai jamais de salaire au-dessus de mon travail… »

Le président du jury, Pr Charlemagne Ouédraogo a prodigué des conseils au jeune médecin. « Cela fait 30 ans que je travaille en tant que médecin et je ne suis jamais allé en grève. N’est pas médecin qui veut. Le médecin incarne des valeurs comme le respect des aînés, une courtoisie et une attention particulière à l’égard des patients, l’esprit d’équipe, et surtout l’ardeur au travail », a-t-il interpelé monsieur Ki.

La présentation de Guy Thierry Ki a été saluée par le jury pour sa rigueur scientifique et son apport significatif à la compréhension et à la gestion des fistules vésico-utérines au Burkina Faso, lui valant ainsi le titre de docteur avec les félicitations du jury.

Hamed Nanéma
Lefaso.net

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