Actualités :: Burkina/Centre-est : L’Agence belge de développement, Enabel, outille les (…)

L’aménagement du territoire est un outil efficace de lutte contre l’insécurité, car permettant le développement à la base par une répartition harmonieuse des projets et programmes de développement et la répartition spatiale équitable en matières d’équipements et d’infrastructures. C’est dans cette aspiration, et pour accompagner son partenaire burkinabè, que le Royaume de Belgique a signé avec le Burkina Faso, une convention spécifique pour la mise en œuvre d’un programme de coopération bilatérale 2023-2027, mis en œuvre par l’Agence belge de développement (Enabel). C’est dans cette approche, et à la suite d’autres zones d’intervention, que s’est ouverte dans la matinée de mardi, 16 juillet 2024 à Koupèla, un atelier de formation et de réflexion stratégique des acteurs locaux sur l’aménagement territorial participatif, inclusif et durable dans un contexte fragile. La session qui s’étend au 18 juillet, réunit des acteurs venus, en plus de la commune d’accueil, de Pouytenga, Tenkodogo et de Garango.

En effet, les villes de Kaya, Zorgho, Pouytenga, Koupèla, Tenkodogo et les communes rurales voisines (Boussouma, Mogtédo, Meguet, Korsimoro) sont confrontées à de forts défis sécuritaires, humanitaires et fonciers depuis plus de cinq ans, causant de nombreux déplacements des populations, généralement de zones rurales vers des zones urbaines, et une augmentation des risques de conflits liés à la gestion et à l’exploitation des ressources naturelles. Cette situation impacte négativement les processus d’aménagement harmonieux des territoires aussi bien dans les zones d’accueil que dans les zones de départ. Les instruments et mécanismes d’aménagement du territoire, censés proposer des solutions pour une gestion harmonisée des ressources naturelles, sont soit méconnus des acteurs locaux, soit en déphasage avec les réalités terrains.

Face à la situation, l’État burkinabè s’est lancé dans la recherche de solutions, notamment par la mise en place de structure et l’élaboration d’une feuille de route nationale pour relever les défis. Pour accompagner son partenaire burkinabè dans cette dynamique, le Royaume de Belgique a signé avec le Burkina Faso, une convention spécifique pour la mise en œuvre d’un programme de coopération bilatérale 2023-2027. L’ambition du programme est de renforcer la résilience socio-économique, l’accès aux services de base et la cohésion sociale des populations vulnérables, en particulier des femmes, des jeunes et des personnes marginalisées au Burkina.

La présidente de la délégation spéciale de Koupèla, Alice Belemviré (au micro), présidant l’ouverture des travaux, avec à sa droite, Ben Idriss Djéni, Intervention Officer - Planification et gestion urbaine/Enabel et à sa gauche, le directeur régional en charge de planification du Centre-est.

Cette session de formation de Koupèla, qui succède à celles de Kaya (région du Centre-nord) et de Zorgho (pour le compte du Plateau-central), s’inscrit dans le déroulement de ce programme. Elle a pour objectif global de renforcer les capacités des acteurs locaux des communes d’intervention de la région du Centre-est (Koupèla, Pouytenga, Tenkodogo, Garango) en aménagement participatif du territoire dans un contexte de crise, en vue d’élaborer une feuille de route communale en matière de planification de l’aménagement du territoire.

De façon spécifique, il s’agit de former les services techniques, les collectivités territoriales et la société civile sur les principes de base, les organes, les acteurs et les instruments pour un aménagement territorial participatif et inclusif ; sensibiliser les acteurs locaux sur la prise en compte du genre et des personnes vulnérables dans l’élaboration et le pilotage des outils de planification territoriales ; élaborer une feuille de route municipale en matière de planification et de gouvernance de l’aménagement du territoire.

Pendant trois jours, les participants vont plancher sur tout le contour de l’aménagement territorial.

Ce cadre permet donc aux acteurs locaux et à la société civile de comprendre et d’analyser les défis spécifiques en matière de planification territoriale inclusive pour un développement local, a situé la présidente de la délégation spéciale de Koupèla, Alice Belemviré, qui a présidé l’ouverture l’atelier.

Selon le directeur régional de l’économie et de la planification du Centre-est, Kiswendsida Audrey Zongo, l’aménagement du territoire est d’abord une question de développement ; parce que le développement se doit d’être harmonieux et équitable. « L’aménagement du territoire permet de faire en sorte que dans un espace géographique donné, il y ait un équilibre entre les facteurs de développement au niveau des collectivités. (...). Au niveau du Centre-est, nous sommes dans le processus pour élaborer un schéma régional d’aménagement et du développement durable du territoire. Donc, pour le moment, il n’ y a en réalité pas un schéma régional et au niveau des communes, il y a des partenaires qui se sont positionnés pour accompagner dans l’aménagement du territoire. Nous n’avons donc pas totalement les différents schémas, mais il y a néanmoins des schémas directeurs que des communes ont à leur niveau », présente M. Zongo avant d’appeler les partenaires à toujours accompagner la dynamique d’élaboration et de mise en œuvre.

"Qui parle d’aménagement du territoire parle de développement harmonieux", soutient le directeur régional en charge de la planification du Centre-est, Kiswendsida Audrey Zongo.

Le formateur, Issiaka Zongo, chef de service des politiques et stratégies de l’aménagement du territoire de la Direction générale du développement territorial, explique d’abord que la démarche « inclusive et participative » est un principe fondamental lié à la mise en œuvre de l’aménagement du territoire, entendu comme une façon d’organiser l’occupation de son espace pour satisfaire les besoins des générations présentes et ne pas non plus compromettre ceux des générations futures. « Organiser l’espace suppose que si vous avez un territoire d’une superficie bien donnée, vous devez avoir conscience que la population qui y réside va augmenter, mais la superficie du territoire n’augmente pas. Et les besoins qui vont avec l’augmentation de la population doivent être satisfaits. Par conséquent, vous n’avez pas autre support que le territoire pour veiller à cette satisfaction. D’où la nécessité d’une bonne organisation de l’espace. Et cette bonne organisation de l’espace passe par l’adhésion de l’ensemble des couches de la population, pour que les gens voient l’intérêt de mieux organiser l’occupation de leur espace. S’ils ne voient pas l’intérêt de le faire, vous aurez une occupation qui sera désordonnée et du coup, on aura l’impression qu’on n’a pas assez d’espace pour satisfaire aux besoins, mais c’est seulement dû à une mauvaise occupation. Donc, c’est important qu’il y ait la participation, l’inclusion, parce que toute personne, quelle que soit l’obédience politique ou sociale, a son mot à dire dans le développement d’un territoire. Il faut donc en tenir compte, pour que toutes les actions qu’on doit entreprendre prennent en compte les intérêts des uns et des autres, c’est fondamental pour réussir ensemble et surmonter les difficultés ensemble », décline le conseiller en aménagement du territoire, Issiaka Zongo.

Selon le formateur, Issiaka Zongo, la session fait également la part belle à la pratique.

Selon le sociologue, la formation s’articule autour de deux volets. « Le premier volet est une mise en contexte, pour permettre à l’ensemble des acteurs de découvrir les principes fondamentaux de l’aménagement du territoire, de comprendre ce que c’est que l’aménagement du territoire parce qu’il y a beaucoup de confusions sur la question, de voir quels sont les instruments, les outils qu’on peut utiliser pour favoriser un aménagement du territoire assez cohérent, intégré et inclusif. Le deuxième volet va consister à décliner la démarche pour disposer des instruments qui vont permettre aux différents acteurs qui sont présents à cette formation, de passer par des études de cas ; c’est-à-dire des travaux pratiques qui vont leur permettre de faire une immersion sur un territoire qui sera choisi ensemble, pour aller à la découverte des réalités de ce territoire en question et voir ensemble qu’est-ce qu’on peut déceler comme insuffisances, faiblesses, contraintes, auxquelles il faudra faire face pour aller vers un développement de ce territoire. Cela va permettre de passer en revue les principes de mise en contexte, dans une phase réelle, pour que les gens sachent que dans le processus de mise en œuvre du schéma, comment les questions de participation sont traitées, les questions de synergie et de complémentarité entre les acteurs sont traitées », a dévoilé le formateur Issiaka Zongo.

O.L
Lefaso.net

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