Actualités :: Santé : Réduire de 90% l’incidence du paludisme dans les pays africains où (…)

Selon un rapport commandé par Malaria No More UK et qui s’appuie sur une analyse d’Oxford Economics Africa, l’atteinte de l’objectif de développement durable d’une réduction de 90% de l’incidence du paludisme pourrait augmenter le PIB des pays africains endémiques du paludisme de 126,9 milliards de dollars US. Pour ce faire, le rapport souligne le besoin urgent de revitaliser les efforts mondiaux pour éliminer cette maladie qui fait chaque année des centaines de milliers de victimes dans le monde et particulièrement en Afrique. Investir dans l’élimination du paludisme permettra non seulement de sauver des vies, mais aussi de stimuler une croissance économique substantielle, selon le rapport.

Au cours des deux premières décennies du 21e siècle, des progrès considérables ont été réalisés dans la lutte pour l’élimination du paludisme. Le taux de mortalité mondial du paludisme a été divisé par deux entre 2000 et 2015 et le taux d’incidence a chuté de 26 %. Cependant, depuis la seconde moitié des années 2010, les progrès réalisés dans le monde sont au point mort. Selon le rapport initié par Malaria No More UK, une combinaison de facteurs, notamment les effets perturbateurs du changement climatique et des conflits sur les programmes de lutte antipaludique, la résistance croissante aux médicaments et aux insecticides et l’impact persistant des conséquences de la pandémie de covid-19 sur les économies, ont tous contribué à produire les conditions les plus défavorables aux avancées de la lutte contre le paludisme. En conséquence, les progrès nécessaires pour atteindre la cible des Objectifs de développement durable (ODD) concernant le paludisme, qui exige une réduction de 90 % de l’incidence des cas de paludisme et des taux de mortalité d’ici 2030, sont désormais hors de portée.

Face à cette situation, le cabinet Oxford Economics Africa (OEA) a été chargé de modéliser et d’évaluer les répercussions économiques de la réalisation de la cible des ODD portant sur le paludisme. Ce travail a été commandé par Malaria No More UK, un partenaire du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme.
L’analyse montre qu’investir dans des programmes de contrôle et d’élimination du paludisme ne permet pas seulement de sauver des vies ; cette démarche économiquement intelligente profite autant aux pays impaludés qu’à leurs partenaires internationaux. Selon le rapport, la concrétisation de l’objectif par une réduction de 90 % de l’incidence des cas d’ici à 2030 (défini comme indicateur de la cible) pourrait accroître de manière significative le produit intérieur brut (PIB) des pays impaludés avec une hausse de 142,7 milliards USD au cours de la période analysée entre 2023 et 2030. Ce phénomène pourrait se répercuter à l’échelle mondiale avec une augmentation des échanges commerciaux internationaux de 80,7 milliards USD au cours de la même période, notamment des retombées commerciales directes pour les pays du G7 qui pourraient bénéficier d’un surcroît d’exportations à hauteur de 3,9 milliards USD.

Ces chiffres soulignent les avantages économiques de la lutte contre le paludisme, non seulement pour les pays impaludés touchés, mais aussi pour l’ensemble de l’économie mondiale. Par contre, ces gains ne pourront être générés qu’en renouvelant les efforts nécessaires à la réalisation de l’objectif fixé pour 2030.
Selon le rapport, il est possible de réduire rapidement l’incidence des cas. En effet, grâce à des investissements soutenus, le paludisme est étudié et bénéficie d’un nombre important de projets de recherche et de développement, avec de nouveaux vaccins et outils en cours de déploiement et de nombreuses autres innovations qui changeront la donne.

En 2024 par exemple, deux vaccins contre le paludisme ont été introduits dans les programmes de vaccination de 20 pays d’Afrique subsaharienne. La réussite du déploiement de ces vaccins antipaludiques pourrait constituer un pas de plus vers la réalisation de la cible de 2030, pour peu que le déploiement de ces vaccins se fasse en combinant d’autres mesures de contrôle du paludisme afin de maximiser leur effet et de sauver le plus grand nombre de vies.

Selon donc le rapport, moyennant un effort immédiat et concerté, il est encore possible de revenir sur la trajectoire à suivre pour atteindre la cible de 2030. Cette urgence a été reconnue dans la déclaration de Yaoundé, signée en mars 2024 à la suite de la conférence ministérielle sur le paludisme. Cette déclaration, émise par les ministres, souligne le rôle essentiel joué par la politique et la mobilisation des ressources nationales dans la réduction de la charge du paludisme et appelle les pays impaludés et les pays bailleurs à intensifier leurs engagements.

Ainsi, des millions de vies pourront être sauvées, des avantages économiques significatifs pourront être tirés avec la possibilité de réinvestir ces dividendes dans d’autres secteurs vitaux. Les pays impaludés seront alors en mesure de renforcer leurs systèmes de santé et de définir une meilleure préparation aux pandémies, qui tienne compte de l’atténuation du changement climatique et de l’adaptation à celui-ci, pour le plus grand bénéfice de tous.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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