Actualités :: Soutenance de thèse de doctorat : Soumaila Ouédraogo interroge la (…)

Soumaila Ouédraogo a soutenu publiquement, ce 6 juillet 2024, sa thèse pour l’obtention d’un doctorat en géographie, spécialité aménagement du territoire, à l’université Joseph-Ki-Zerbo. Son travail a porté sur le thème « Gouvernance environnementale, dégradation des terres et développement territorial dans la région du Nord du Burkina Faso ». L’impétrant a analysé les mécanismes de gouvernance environnementale locale, impulsés par les différents acteurs en relation avec la dynamique de la dégradation des terres dans la région du Nord. Il est parvenu à la conclusion selon laquelle, une coordination des interventions des différents acteurs est nécessaire pour une meilleure gouvernance. La qualité de son travail lui a valu la mention très honorable de la part du jury.

Soumaila Ouédraogo est parti du constat selon lequel, la dégradation de l’environnement de façon générale et spécifiquement des terres agricoles dans la région du Nord persistent, malgré les investissements consentis par l’État et les ONG à travers différents projets et programmes, et ce depuis 1970. Il a donc émis l’hypothèse selon laquelle, la persistance de la dégradation des terres et le faible niveau d’aménagement territorial de la région du Nord, sont la résultante une défaillance de la gouvernance environnementale locale.

Et pour vérifier cette hypothèse, il s’est évertué à répondre à trois questions spécifiques portant sur l’état actuel de la dégradation des terres dans la région, les implications socioéconomiques de la faible productivité des sols ainsi que la contribution de la gouvernance environnementale à la prise en charge de la question de la dégradation des terres.

Dans le but de rendre compte de l’état actuel de la dégradation des terres agricoles et de l’environnement dans la région du Nord, le désormais docteur Soumaila Ouédraogo a eu recours à l’imagerie satellitaire et la carte d’occupation des terres pour constater la dégradation des terres. Il a pu noter que 16,3% des terres ont une très mauvaise productivité, 29,5% une mauvaise productivité et seulement 20,3% ont une bonne productivité.

Pr Lassané Yaméogo, directeur de thèse.

Aussi, une enquête réalisée auprès de 438 ménages des quatre provinces de la région qui pratiquent l’agriculture, a permis de recueillir leur perception par rapport à la situation des terres cultivables. Il ressort que l’on assiste à une dynamique régressive de l’évolution de l’environnement sur les terres agricoles. Les terres deviennent de plus en plus pauvres et incultes. Et comme les populations n’ont pas d’autres alternatives, elles sont obligées de continuer à exploiter les mêmes terres. Ce qui fait que les rendements sont très faibles et ne leur permettent pas de satisfaire leurs besoins alimentaires.

Le troisième résultat auquel est parvenu l’impétrant, révèle un manque de coordination ainsi que des interventions inadaptées des acteurs sur le terrain. Ce qui fait que les zones les plus dégradées, bénéficient très peu des actions visant la restauration et la préservation des terres.

L’impétrant a, dans son document, proposé une approche en matière de gouvernance, qui consiste à coordonner l’ensemble des interventions des acteurs. « Il y a beaucoup d’acteurs qui interviennent et plusieurs secteurs d’intervention. Il faut donc une coordination des interventions en fonction des problématiques réelles de la région du Nord », a-t-il soutenu.

C’est pourquoi, dans son approche, une situation de référence de la dégradation des terres a été définie, afin de faire le suivi des interventions des acteurs. Cette approche devrait permettre, en un temps donné, de connaître le niveau de dégradation des terres par province, par commune et par zone d’intervention ; et de faire le suivi des actions menées, pour s’assurer de la dynamique et de la qualité des interventions au niveau de la région.

Soumaila Ouédraogo, désormais docteur en géographie, posant ici avec les membres du jury et sa famille.

Afin de vulgariser cette approche, l’impétrant prévoit de synthétiser le document dans un langage accessible et de le mettre à la disposition des premiers responsables de la région et des acteurs déconcentrés, notamment la Chambre régionale d’agriculture et certaines ONG. Pour les derniers acteurs cités, le nouveau docteur veut, à travers une série de communications, leur permettre de mieux connaître l’état de dégradation des terres, d’élaborer des fiches de projets sur la base des données qui ont été collectées et de s’engager dans un processus de lobbying pour la mise en place d’une gouvernance de la gestion des terres au niveau régional.

Le jury présidé, par Pr Tanga Pierre Zoungrana, a apprécié la pertinence du thème choisi par l’impétrant, la rédaction faite dans un style intéressant et facile à lire, ainsi que la bonne illustration à travers les cartes et graphiques. Pr Lassané Yaméogo, qui a dirigé les travaux de la thèse, a relevé l’importance du travail effectué par Soumaila Ouédraogo, d’autant plus qu’il évoque la nécessité pour l’État et certaines ONG de réorienter leurs actions et de s’investir véritablement dans la lutte contre la dégradation des ressources naturelles. « Le document interpelle les autorités et les ONG sur l’impact de leurs actions qui n’est pas toujours perceptible et sur l’importance d’accroître leurs interventions », a-t-il ajouté.

Le travail de Soumaila Ouédraogo a été sanctionné par la mention très honorable, avec les félicitations du jury.

Armelle Ouédraogo
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