La Fondation Lucie Kaboré/Traoré fête ses 50 ans d’existence ( 1974-2024). Durant cinq décennies, elle a porté secours et assistance aux veuves du Burkina Faso. Pour marquer ce jubilé, une cérémonie a été organisée le samedi 6 juillet 2024, à Ouagadougou.
Le 25 mai 1974, deux ans après être devenue veuve, Lucie Kaboré/Traoré a décidé d’agir en faveur des veuves qui se retrouvent en situation de vulnérabilité après le décès de leurs conjoints. Malgré les obstacles, les préjugés et les bâtons dans les roues, elle s’est dévouée corps et âme pour cette cause qu’elle trouvait juste : celle de la protection des veuves et des orphelins. Grâce à ses actions, des veuves vivant dans les quatre coins du Burkina Faso ont été assistées juridiquement, ont appris un métier afin d’être autonomes financièrement et ont scolarisé leurs enfants. Après son décès, sa famille et certains de ses proches ont pris la relève.
À l’occasion de la cérémonie de célébration, un film documentaire sur l’histoire de la fondatrice, Lucie Kaboré/Traoré, a été projeté. Aussi, une conférence a été animée sur le thème du cinquantenaire : « Les veuves et les orphelins du Burkina Faso : quels défis pour prévenir leur exclusion socio-économique dans un contexte d’insécurité ? ».
La présidente de la fondation, Dr Alice Zoungrana/Kaboré, est l’une des filles de la fondatrice. Elle a fait remarquer que les veuves sont de plus en plus nombreuses à cause de la crise sécuritaire que traverse le pays. Les épouses des forces combattantes payent un lourd tribut. Il est donc impératif de multiplier les actions afin de leur porter assistance et réconfort dans cette guerre.
« Les défis sont nombreux parce que, qui dit veuve dit qu’il faut tout prendre en charge. Elles sont généralement abandonnées à leur sort. Il faut donc beaucoup de moyens financiers et du soutien », a confié Dr Alice Zoungrana/Kaboré.
Les festivités du jubilé d’or
À noter qu’en plus de la cérémonie, il est prévu, pour cette célébration, un repas communautaire au siège de la fondation et au domicile de feue la fondatrice, une campagne de dépistage gratuit (bilan de santé) pour les veuves, la plantation de l’arbre du cinquantenaire dans plusieurs localités du pays, l’assemblée générale annuelle, des jeux-concours avec des lots à gagner, une visite à la tombe de la fondatrice, une messe d’action de grâce et des dons de produits de première nécessité aux veuves. Toutes ces activités vont s’étaler du 6 au 8 juillet 2024.
La directrice de la promotion du genre et de la femme, Marie Madeleine Tougouri, a représenté la marraine de la cérémonie, la ministre de l’Action humanitaire et de la Solidarité, Nandy Somé/Diallo. Dans son allocution, elle a dit ceci : « Pour de nombreuses femmes dans le monde, la perte dévastatrice d’un partenaire est amplifiée par un combat de longue haleine pour leurs droits fondamentaux et leur dignité. Malgré le fait qu’il y ait plus de 258 millions de veuves dans le monde, celles-ci ont historiquement été laissées dans l’ombre, et souvent sans mesure de soutien dans nos sociétés. Aujourd’hui plus que jamais, cette situation mérite toute notre attention, car nul n’ignore que la veuve est une citoyenne à part entière qui contribue également à l’édification de notre société. 50 ans durant, la Fondation Lucie Kaboré/Traoré a contribué à la défense et à la promotion des droits de la veuve et de l’orphelin. »
Le patron de la cérémonie, le ministre d’État, ministre de la Défense et des Anciens combattants, le général de Brigade Kassoum Coulibaly, s’est fait représenter par le colonel-major Sié Rémi Kambou, directeur central de l’action sociale et des blessés en opération des armées. Il a affirmé que si la Fondation Lucie Kaboré/Traoré n’existait pas, il fallait la créer. Il a félicité tous ceux qui, de près ou de loin, ont fait en sorte que la fondation puisse travailler sans interruption pendant 50 ans. Sié Rémi Kambou a formulé le vœu que la fondation soit active dans les 100 prochaines années, afin de continuer à porter assistance aux veuves.
La Fondation Lucie Kaboré/Traoré a profité de l’occasion pour commémorer en différé la 14e édition de la Journée internationale des veuves, qui a lieu chaque 23 juin.
SB
Lefaso.net
