Actualités :: Santé : Plus de trois millions de décès annuels dans le monde dus à l’alcool (…)

L’alcool et la drogue continuent de faire des victimes chaque année. Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé publié en juin 2024 (il aurait dû l’être en 2022, ndlr) sur la cible 3.5 des ODD, en 2019, 2,6 millions de décès ont été imputables à la consommation d’alcool, ce qui représente 4,7 % de l’ensemble des décès survenus cette année-là et 600 000 décès étaient dus à la consommation de drogues psychoactives.

Les chiffres rapportés dans le nouveau rapport de l’OMS sur la cible 3.5 des ODD « renforcer la prévention et le traitement de l’abus de substances psychoactives, notamment de stupéfiants et d’alcool », fait froid dans le dos. En 2019, plus de trois millions de décès sont imputables à la consommation d’alcool et des drogues. Sur ces chiffres, deux millions de décès attribuables à l’alcool et 400 000 décès dus aux drogues ont été enregistrés chez des hommes. Selon le rapport, environ 400 millions de personnes dans le monde présentaient alors des troubles liés à la consommation d’alcool. Parmi elles, 209 millions de personnes étaient alcoolodépendantes.

Il ressort de l’étude que c’est dans les pays à faibles revenus que les taux de mortalité dus à la consommation d’alcool sont les plus élevés, par litre d’alcool consommé et dans les pays à revenus élevés qu’ils sont les plus bas. La consommation totale d’alcool par habitant dans la population mondiale a légèrement diminué, selon le rapport, passant de 5,7 litres en 2010 à 5,5 litres en 2019. Les niveaux les plus élevés de consommation par habitant ont, cette année-là, été observés dans la région européenne (9,2 litres) et dans la région des Amériques (7,5 litres). Le niveau de consommation d’alcool par habitant chez les buveurs s’élève en moyenne à 27 grammes d’alcool pur par jour, soit l’équivalent d’environ deux verres de vin, deux bouteilles (33 cl) de bière ou deux verres (4 cl) de spiritueux. Ce niveau et cette fréquence de consommation sont associés à des risques accrus de nombreux problèmes de santé et augmentent la mortalité et le handicap.

En 2019, 38 % des buveurs actuels avaient eu une « consommation occasionnelle de fortes quantités d’alcool », définie comme la consommation d’au moins 60 g d’alcool pur à une ou plusieurs reprises au cours du mois précédent, soit l’équivalent de 4 ou 5 verres de vin, bouteilles de bière ou verres de spiritueux. La consommation régulière de fortes quantités d’alcool était très répandue chez les hommes. À l’échelle mondiale, 23,5 % de l’ensemble des jeunes de 15 à 19 ans étaient des consommateurs d’alcool au moment de l’enquête, les taux les plus élevés pour cette tranche d’âge étant enregistrés dans la région européenne (45,9 %) et les Amériques (43,9 %).

Comme le souligne Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS « L’usage de substances nuit gravement à la santé individuelle : il accroît le risque de maladies chroniques et de problèmes de santé mentale et entraîne chaque année des millions de décès évitables, ce qui est une tragédie. Cette consommation fait peser un lourd fardeau sur les familles et les communautés en augmentant l’exposition aux accidents, aux traumatismes et à la violence ».

Les conséquences de la consommation de l’alcool sont en effet nombreuses. D’après les estimations, sur l’ensemble des décès attribuables à l’alcool en 2019, 1,6 million de décès étaient dus à des maladies non transmissibles, dont 474 000 à des maladies cardiovasculaires et 401 000 à des cancers.

724 000 décès étaient liés à des blessures, dues notamment à des accidents de la route, à l’automutilation et à la violence interpersonnelle. 284 000 décès étaient en rapport avec des maladies transmissibles. Ainsi, il a été démontré que la consommation d’alcool augmente le risque de transmission du VIH, car elle majore le risque de rapports sexuels non protégés et accroît le risque d’être infecté par la tuberculose et d’en décéder, car elle supprime une vaste gamme de réponses immunitaires. En 2019, la part la plus élevée (13 %) de décès attribuables à l’alcool concernait les jeunes âgés de 20 à 39 ans.

Face à ces conséquences dramatiques, le directeur général de l’OMS estime qu’il est urgent que les pays s’engagent à prendre des mesures audacieuses qui réduisent les effets négatifs de la consommation d’alcool sur la santé et la société et qu’ils rendent accessible et financièrement abordable le traitement des troubles liés à la consommation de substances.

En effet, le rapport précise qu’il existe des traitements efficaces pour les troubles liés à l’usage de substances, mais la couverture thérapeutique reste trop faible. En outre, la stigmatisation, la discrimination et les idées fausses sur l’efficacité du traitement contribuent aux graves insuffisances dans la disponibilité des traitements et au faible rang de priorité accordée à ces troubles par les organisations spécialisées dans la santé et le développement.

C’est pourquoi, l’OMS formule des recommandations pour lutter contre la consommation des substances psychoactives et l’alcool. Elle recommande ainsi le renforcement de la sensibilisation à travers une campagne de plaidoyer mondiale coordonnée, l’étoffement des capacités de prévention et de traitement des systèmes de santé et de protection sociale, le renforcement de la formation des professionnels de la santé.

L’OMS recommande également aux pays de s’engager à mettre de nouveau en œuvre le Plan d’action mondial contre l’alcool 2022-2030 en mettant l’accent sur l’ensemble de mesures « SAFER » (en anglais), d’amplifier les efforts internationaux pour le renforcement des capacités et le transfert de connaissances, de mobiliser les organisations de la société civile, les associations professionnelles et les personnes qui ont connu ces problèmes, d’améliorer les systèmes de surveillance à plusieurs niveaux et les moyens de recherche correspondants et d’intensifier la mobilisation et l’allocation des ressources et les mécanismes de financement innovants de sorte à consolider les capacités des systèmes de santé et sociaux.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net
Source : www.oms.org

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