Actualités :: Burkina : Hamidou Sangla élevé au rang de docteur, après avoir examiné la (…)

Après la maîtrise en Sciences de l’information et de la communication (SIC) obtenue en août 2019, Hamidou Sangla a, dans la soirée du jeudi 4 juillet 2024 à l’université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, décroché avec la « mention très honorable », un autre parchemin dans le même domaine à l’issue de la soutenance de sa thèse de doctorat unique sur le thème : « La communication publique face à la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso ».

La période de recherche de l’étudiant s’est étalée du 29 décembre 2015 (investiture de Roch Kaboré) au 2 octobre 2022 (fin du régime du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba).

Selon Hamidou Sangla, il s’est agi, par ce thème de recherche, de comprendre le développement de la communication publique dans le contexte de lutte contre le terrorisme au Burkina Faso dans la période concernée.

Spécifiquement, il a analysé les enjeux contemporains de la communication publique face au terrorisme au Burkina ; examiné la pratique de la communication publique dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et les attentes des Burkinabè en matière de communication publique pour recouvrir l’intégrité territoriale du pays face au terrorisme.

En effet, selon l’impétrant, depuis le début de la première mandature du président Roch Kaboré, le Burkina est confronté aux exactions de groupes armés issus du septentrion malien, notamment l’Etat islamique au grand Sahara, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, Ansarul Islam (groupe endogène). La dynamique de ces groupes contre les populations et les objectifs de l’Etat a, poursuit-il, obligé le gouvernement burkinabè à engager plusieurs mécanismes de gouvernance pour reprendre le contrôle de l’ensemble du territoire du pays. Parmi ceux-ci, le Programme d’urgence pour le Sahel (PUS), le recrutement continu de combattants. « La communication publique, entretenue par les services d’intérêt général, intervient dans cette logique pour rendre les informations accessibles aux citoyens et les mobiliser pour faire face à l’encerclement géostratégique du territoire par les groupes terroristes. Cette communication émise dans un contexte de crise terroriste est confrontée à plusieurs impairs, dont le développement du discours de complot, la remise en cause de l’autorité de l’Etat dans la communication avec les mutations technologiques, les violations de la liberté d’expression et les flux d’informations sur les réseaux sociaux numériques où les discours haineux, rageux et belliqueux altèrent la cohésion sociale et la stabilité du pays », analyse Hamidou Sangla.

Bien plus, l’impétrant décèle l’absence d’une communication préventive avant le début de la crise en 2016 pour prendre en compte les nouveaux défis (sensibiliser les citoyens sur les défis liés à la paix, la stabilité et la lutte contre l’extrémisme violent) et d’une stratégie de communication opérationnelle face au terrorisme.

Cette phase d’exposé de l’étudiant a fait place aux observations des membres du jury. Tous ont, tour à tour, été unanimes sur la qualité de travail abattu par Hamidou Sangla, faisant toutefois quelques suggestions à prendre en compte dans la version finale du document.

Après un huis-clos de quelques minutes pour la délibération, le jury a, dans un suspense de parents, amis, collègues et autres proches, jugé Hamidou Sangla digne du rang de docteur avec la mention « très honorable ».

Selon le président du jury, Pr Serge Théophile Balima, l’Etat peut bien exploiter les réflexions, analyses et les propositions de ce travail du désormais Dr Hamidou Sangla. « C’est un bon étudiant, qui a fait un travail de compilation, de recherches sur le terrain, des enquêtes et il a déterminé les points forts et les points faibles de la communication au niveau de l’Etat dans le contexte de crise sécuritaire », a-t-il exprimé à l’issue de la soutenance, ajoutant que « le travail est de très belle facture », l’étudiant ayant beaucoup cherché sur le thème.

Le directeur de thèse, Firmin Gouba, a, lui, relevé les qualités humaines de Dr Sangla, son ardeur au travail et son goût pour la perfection, avant de souligner que le travail évoque plusieurs pistes de sortie de crise. « Parmi ces pistes-là, il y a l’aspect communicationnel. Vous vous êtes rendu compte que le gouvernement a, tout récemment, décidé d’exploiter deux stratégies de communication dans ce sens, à savoir une communication de crise et une communication de guerre. Il faut aussi comprendre que les acteurs universitaires, les scientifiques aussi s’investissent dans ce domaine-là et c’est dans ce cadre que l’on peut situer l’importance de ce travail. Travail qui a traité en essayant de voir ce qui a bien pu marcher et ce qui n’a pas marché en termes de communication et comment, concrètement, cela pourrait être amélioré ; parce que tout le monde est concerné par cette crise, ce n’est pas une affaire des gouvernants seuls, les citoyens sont concernés et quelque part aussi, ils ont leur mot à dire. S’il n’y a pas une vraie inter-action entre les gouvernants et les gouvernés, cette synergie d’action, cette mobilisation que l’on attend des uns et des autres ne peut fondamentalement se faire », a commenté Firmin Gouba, Maître de conférences à l’université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou et directeur de thèse.

En réaction à des questions, il a expliqué que la sensibilité du sujet a constitué une des difficultés rencontrées ; des personnes n’étant toujours pas disponibles et volontaires pour répondre aux questions. « Et surtout quand il s’agit de la communication publique, qui engage davantage les prises de paroles des institutions publiques, des gouvernants, alors là, comprenant le contexte, les gens sont souvent réservés », dévoile l’encadreur, ajoutant à la liste des difficultés, la situation sécuritaire.

Outre le président (Pr Balima) et le directeur de thèse (Firmin Gouba), sus-mentionnés, le jury était constitué de Dimitri Régis Balima (Maître de conférences, université Joseph Ki-Zerbo) ; Bassémory Koné (Maître de conférences, université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire) et de Pierre Emile Bazyomo (Maître de conférences, université Joseph Ki-Zerbo, Ouagadougou).

O.L
Lefaso.net

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