La Caisse autonome de retraite des fonctionnaires du Burkina Faso (CARFO) a lancé officiellement l’enrôlement biométrique des pensionnés. La cérémonie de lancement a eu lieu ce mardi 2 juillet 2024, à Ouagadougou. Elle était sous la présidence du ministre d’État en charge de la fonction publique, Bassolma Bazié.
L’enrôlement biométrique est un processus qui consiste à recueillir les données biométriques d’une personne à des fins d’identification et d’authentification, selon la ministre en charge de la transition digitale, Aminata Zerbo. La mise en œuvre de ce programme a été possible grâce au financement de la Banque mondiale à travers « le Projet d’appui à l’inclusion financière et l’accès au financement des petites et moyennes entreprises ». Le financement s’élève à plus de 750 millions de francs CFA.
Cette campagne d’enrôlement biométrique va concerner environ 53 mille pensionnés sur l’étendue du territoire national et à l’extérieur. Elle va durer quatre mois.
Ce projet de réforme biométrique qui résulte de la volonté des autorités d’offrir des services de qualité aux populations va sans doute impacter positivement les services offerts par la CARFO à ses assurés. Il entre dans le cadre de la politique de numérisation du gouvernement promue par le ministère en charge de la transition digitale.
Le présent projet, en plus d’améliorer les services offerts aux pensionnés, va permettre, entre autres, selon le ministre d’État Bassolma Bazié, l’assainissement de la base de données des pensionnés, la lutte contre la fraude et les falsifications d’identité, la protection du système de paiement des prestations et celle des droits des pensionnés en garantissant le paiement du bon droit à la bonne personne.
Le ministre Bazié a précisé que la réforme biométrique se déroulera en trois phases à savoir, la phase d’acquisition et d’installation des équipements et des logiciels, la phase d’enrôlement des pensionnés et la phase d’exploitation. « Le dispositif d’enrôlement mis en place comprend 20 postes d’enrôlement mobiles ayant la capacité d’enrôler environ 1 300 pensionnés par jour », a relevé le premier responsable du département en charge de la fonction publique.
D’après la ministre Zerbo, la question de l’identification est une problématique générale à laquelle le gouvernement s’est déjà attaqué à travers le projet d’identification unique électronique de la personne. Donc, cette initiative de la CARFO s’aligne avec ce projet. A cet effet, il y aura une synergie d’actions afin que cette opération d’enrôlement puisse également servir dans le cadre de ce projet, a-t-elle annoncé.
La ministre en charge de la transition digitale a aussi souligné que le Burkina Faso s’est résolument engagé pour réussir sa transition digitale. Afin de booster son économie, moderniser son administration publique à travers la dématérialisation des services pour qu’elle soit plus productive, plus efficiente, plus transparente, plus accessible et plus proche des populations.
« Notre pays doit donc pouvoir user des outils numériques qui sont un formidable outil de résilience pour rapprocher les populations grâce à la communication électronique pour aider ceux qui sont dans le besoin avec les paiements mobiles et mettre à disposition des populations des services accessibles à distance », a indiqué madame Zerbo.
« Cette réforme vise à aider les pensionnés. En prenant en compte ces données biométriques dans notre base, nous allons désormais sécuriser notre base. Quand on parle d’empreinte digitale, cela évite les fraudes, toutes les falsifications et garantit l’unicité du pensionné dans notre base de données. La réforme vise à se poursuivre. Dans les années à venir, même de loin nous pourrons reconnaître les pensionnés par reconnaissance faciale ou encore par les empreintes digitales, par leurs portables et même depuis chez eux. Cela va aussi réduire énormément le temps d’attente pour les contrôles physiques », a fait savoir le directeur général de la CARFO Hyacinthe Tamalgo.
Rama Diallo
LeFaso.net
