Actualités :: Etudes supérieures : Le casse-tête des parents et élèves pour le choix des (…)

A travers les lignes qui suivent, Dr Sylvestre Ouédraogo, Directeur régional de l’Institut panafricain pour le développement Afrique de l’Ouest et du Sahel distille ses conseils aux parents et aux nouveaux bacheliers qui veulent entreprendre des études supérieures.

Félicitations aux parents et aux élèves admis au BAC ! Il reste l’étape la plus importante, le choix des filières. Nous avons une pluralité de choix et parfois les parents influent sur le choix de leurs enfants. Tout le monde a investi et cherche à ce que son enfant réussisse et gagne un bon boulot. En tant qu’enseignant et dirigeant d’un institut, nous sommes toujours abordés sur ces questions quotidiennement : quelle filière est intéressante pour mon enfant ? c’est une question difficile et il n’existe pas une réponse unique, carrée, catégorique.

Toutes les filières sont intéressantes

Je peux vous dire d’office que toutes les filières et options sont intéressantes sinon, elles auraient purement et simplement disparu. Au départ, si une filière n’avait pas de débouchés, l’institut ou l’université l’aurait supprimé simplement. Quand vous observez une personne qui a réussi comme modèle, il est passé facilement 15 à 20 ans entre son inscription à l’université et son succès dans la vie. Quand vous vous approchez de cette personne pour lui demander des informations sur son parcours, elle n’est parfois pas satisfaite de sa situation alors que vous lui enviez. Nous avons effectué des recherches sur le devenir des étudiants et c’est ce que nous constatons le plus souvent. Peut-être que sa filière n’est plus donc porteuse aujourd’hui. C’est donc un calcul dangereux de se fier à l’expertise des personnes que vous enviez et le choix de filière de votre enfant ! le monde change et tout bouge !

Ne pas forcer le sur le choix de votre enfant

Quand un enfant depuis son école primaire aime un domaine et vous le voyez évoluer dans ce domaine à l’informel et il désire continuer à l’université dans ce choix, laissez-le tranquille. Il a déjà trouvé son chemin, mais si dans sa vie vous ne voyez pas son penchant dans un domaine, mais il désire aller vers cette option juste parce que c’est porteur, il y a des doutes sur son choix.

Entre le diplôme et le boulot, il y a une frontière

Entre l’obtention de diplômes et l’obtention d’un boulot, c’est un couloir noir où nous avons du tout. Plus de la moitié des diplômés exerce dans des domaines qui ne relèvent pas de la spécialité de leurs diplômes, donc, il ne faut pas croire qu’avoir un diplôme dans un domaine porteur va vous ouvrir un emploi dans ce domaine. Le monde du travail recherche des personnes polyvalentes, souples et possédant de l’expérience acquise sur le terrain où parfois le type de diplôme ne compte pas tellement.

Ce qui est donc important pour votre enfant est de faire une filière en accord avec son potentiel, pour le reste, c’est le parcours de vie de l’enfant qui va l’orienter.

Pour ce volet également, il y a des enfants têtus qui sont braqués sur une option. Il ne faut pas forcer ni chercher à argumenter, vous perdrez votre temps. Faites-lui rencontrer des personnes qui sont du domaine qu’il désire devenir et ils vont échanger simplement. Si vous le forcez à adopter votre position, il vous voudra toute sa vie pour l’avoir forcé.

Privé ou public ?

Beaucoup de parents qui ont de faibles revenus veulent envoyer leurs enfants dans le privé. Je vous conseille de laisser votre enfant dans le public s’il est jeune et si vous n’avez pas suffisamment de ressources. Dans le public, votre enfant va apprendre la vraie vie et cela va le renforcer. Vous pouvez si vous êtes rigoureux ouvrir un compte pour préparer son master dans un privé si la filière n’est pas disponible au public.

Pour les privés, méfiez-vous du fait de brandir seulement la labélisation CAMES, les beaux bâtiments et les belles tenues des étudiants. C’est un critère intéressant, mais pas suffisant. C’est parfois de bouche à oreille que vous allez découvrir les meilleures écoles. Renseignez-vous si l’école a une autorisation officielle d’exercer en premier lieu. La formation est devenue un marché et les écoles usent de tous les moyens pour avoir de la clientèle.

L’apprentissage de la vie en plus de l’école

Vous devez apprendre à votre enfant à se débrouiller et surtout à ne pas compter sur les relations, les bras longs et les tontons. Parfois ces derniers vous connaissant ne peuvent pas coincer votre élément et il va évoluer dans un univers facile et non contraint. S’il arrive que vous connaissiez ses encadreurs, ne pas le faire savoir à l’enfant, sinon, c’est une belle ouverture pour lui de commencer à déconner et venir raconter ce qui se passe dans son service aux parents, ce qui est dommageable pour sa carrière. En général, les parents veulent que leurs enfants soient bien gérés dans les organisations et administrations où ils font les stages, ce qui pose effectivement des soucis parce qu’ils ont en apprentissage et il faut serrer la vis parfois.

Un minimum de vie privative pour votre enfant

Votre enfant est devenu un homme/femme, vous devrez lui faire confiance et donc lui laisser un peu de liberté. Ce n’est plus un élève ! Ce qui est important pour la vie étudiante, c’est un espace propre à lui pour étudier et travailler et non un espace pour faire la fête. Si vous le pouvez, il quittera le domicile familial pour habiter seul et il apprendra plus vite la vie en plus que ce que l’université lui enseignera. Le simple fait de vivre seul, payer ses frais d’électricité, apprendre à vivre avec des personnes différentes, laver ses habits et faire la cuisine, faire de petits métiers pour arrondir ce que vous lui donnez par mois sont des rudiments importants dans la vie.

L’étranger ou le Burkina, quoi choisir ?

Le Burkina Faso est l’étranger pour beaucoup d’étudiants africains qui viennent ici pour apprendre à cause du sérieux de nos établissements. Pour les parents qui ont des moyens et veulent envoyer le petit en Occident, je vous conseille de le laisser ici et il ira après la licence, cela lui permettra d’être plus solide et d’apprendre à mieux affronter la vie. La plupart qui va en Occident très jeunes ont des difficultés d’intégration et ce sont les parents lointains grâce à WhatsApp qui les accompagnent tous les jours comme du babysitting. On peut également bien réussir et mieux réussir en restant au pays. L’expérience internationale est très intéressante, mais peut également poser des problèmes si l’enfant est mal préparé ici.

Bonne chance à vous !

Sylvestre Ouédraogo
Directeur régional de l’Institut Panafricain pour le Développement Afrique de l’Ouest et du Sahel (IPD-AOS)

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