Dans le cadre du programme « Renforcer le journalisme d’investigation au Sahel », la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO), en collaboration avec International Media Support (IMS), a organisé, du 24 au 27 juin 2024 à Ouagadougou, un atelier de formation sur « les enjeux et techniques de reportage d’enquête sur les effets du changement climatique, les crimes environnementaux et le développement durable ». Vingt journalistes y ont pris part.
En Afrique de l’Ouest et particulièrement au Sahel, les questions liées aux crimes environnementaux, au changement climatique et au développement durable constituent pour les populations des défis pressants avec des répercussions directes sur leur sécurité alimentaire, leur santé et leur bien-être économique. Selon les chiffres de l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), près de 45 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire chronique dans la région du Sahel, en raison notamment de la sécheresse, de la désertification et de l’instabilité climatique.
Les inondations et les sécheresses liées au changement climatique entraînent des pertes économiques annuelles d’environ 10 milliards de dollars en Afrique de l’Ouest, d’après les chiffres de la Banque mondiale. Il y a donc urgence à agir. Les médias sont un allié dans la lutte. Le travail journalistique permet de sensibiliser les populations à la conduite à suivre dans la lutte contre le changement climatique. Aussi, de dénoncer toutes les actions qui mettent à mal la préservation de l’environnement.
« Au sortir de cette formation, je compte trouver un maximum de sujets en lien avec la thématique. Les médias généralistes parlent peu de ces thèmes. Nous devons donc y remédier. Il faut que les journalistes sensibilisent les populations aux dangers liés au changement climatique », a promis la journaliste web Carine Pierrette Zongo.
Crise au Sahel et question environnementale
La formation a été animée par le journaliste spécialiste du changement climatique et du développement durable, Bélélé Jérôme William Bationo. Du haut de ses plus de 12 ans d’expérience professionnelle, il a fait comprendre aux journalistes que la crise sécuritaire que traverse le Sahel est en partie liée au manque de ressources pour les populations. Bélélé Jérôme William Bationo a confié que plusieurs trafics se déroulent dans certains sites d’orpaillage. Il y a également des cas de corruption. Il a donc invité les journalistes à s’impliquer davantage dans ce type de thématiques afin de prévenir les conflits et préserver l’environnement, ce qui va concourir au bien-être des populations du Sahel. Le formateur a également conseillé aux journalistes de contextualiser les sujets qu’ils souhaitent traiter. À noter que des professionnels de médias du Mali et au Niger ont également bénéficié de cette formation. Tous les journalistes participants ont postulé à un appel à candidatures.
Samirah Bationo
Lefaso.net
