Ce vendredi 28 juin 2024 s’est tenu à l’Université Joseph Ki-Zerbo, un séminaire sur le thème « Intelligence Artificielle et données de santé : quelles applications efficientes pour le Burkina Faso ? ». Ce séminaire est organisé par l’équipe de recherche « Intelligence Artificielle, fouille de données et Applications (IA-FDA) » du Laboratoire de Mathématiques et Informatique (LAMI) de l’université Joseph Ki-Zerbo.
L’intelligence artificielle (IA) est définie comme la science dont le but est de faire faire par une machine, des tâches que l’homme accomplit en utilisant son intelligence, explique Dr Yaya Traoré, chef d’équipe « Intelligence Artificielle, fouille de données et Applications (IA-FDA) » du Laboratoire de Mathématiques et Informatique (LAMI) de l’université Joseph KI-Zerbo. Selon Dr Traoré, l’intelligence artificielle est un processus d’imitation de l’intelligence humaine de façon totalement autonome et qui repose sur la création et l’application d’algorithmes exécutés dans un environnement informatique dynamique. L’Intelligence artificielle a diverses applications. Des plus connues aux plus insoupçonnées. Dans le domaine de la santé, l’intelligence artificielle (IA) a des applications intéressantes, à en croire Pr Stanislas Ouaro, directeur du Laboratoire de mathématiques et informatique de l’Université Joseph Ki-Zerbo. Il souligne en effet que les données médicales constituent une ressource inestimable pour prédire des maladies, diagnostiquer une pathologie ou améliorer le suivi des patients.
C’est pour apporter sa contribution dans le domaine de la recherche en IA et Santé, que l’équipe de recherche IA-FDA a organisé ce séminaire qui se veut une rencontre des principaux acteurs du domaine de la santé, et ceux travaillant sur l’intelligence artificielle et la fouille de données afin de promouvoir la recherche et l’ingénierie en intelligence artificielle dans l’écosystème du numérique au Burkina Faso. « L’intelligence artificielle est utilisée dans beaucoup de domaines. Elle a été utilisée dans le passé, mais c’était assez secret. Maintenant on est dans une phase de vulgarisation, donc il est important qu’au Burkina Faso aussi, les spécialistes de ces questions puissent se retrouver afin de voir comment on peut utiliser l’intelligence artificielle pour notre propre développement », a indiqué Pr Ouaré.
Au cours de ce séminaire, des applications fonctionnelles ont été présentés aux participants. A titre illustratif, un chatbot médical qui permet à partir des symptômes, de prédire des maladies ou d’orienter des examens, a été présenté. Ce chatbot permet également de générer des rapports médicaux. « Les thèmes abordés, les articles qui vont être présentés, les applications qui vont être présentées et qui sont déjà fonctionnelles, sont des applications qui vont aider le ministère de la Santé à développer sa politique sanitaire. On aura des applications sur les questions de peau, les questions de méningite. Il y a beaucoup d’applications qui utilisent l’intelligence artificielle pour reconnaitre certaines pathologies et les diagnostiquer », a laissé entendre Pr Ouaro qui souligne que ce séminaire, c’est l’occasion de montrer aux bailleurs de fonds que le Burkina Faso est aussi spécialiste des questions d’intelligence artificielle. Ces applications ont en effet été développées par des étudiants Burkinabè appuyés par certains par le Centre d’excellence interdisciplinaire en intelligence artificielle pour le développement (CITADEL).
Dr Dimitri Ouattara, enseignant-chercheur et directeur du système d’information du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a pris part au séminaire. Pour lui, cette rencontre est l’occasion pour le ministère de voir les innovations développées par la communauté universitaire portant sur les questions de santé, en vue d’améliorer ce qui se fait déjà. C’est aussi un moyen de vulgarisation pour ce qui se fait au ministère de la Santé, afin de susciter l’intérêt des chercheurs qui vont travailler à améliorer l’existant. « L’idée, c’est de voir quelle collaboration mettre en place pour développer des outils qui vont contribuer à améliorer la qualité des soins et innover dans la prise en charge des patients », a indiqué Dr. Ouattara.
Outre la communication inaugurale sur le thème « IA et Défis : Comment proposer une application IA ? » présentée par le responsable de l’équipe de recherche en IA-FDA, Dr Yaya Traoré, une dizaine de communications sur le thème du séminaire ont été déroulées à l’endroit des participants.
Ce séminaire a ainsi été le lieu de faire l’état des lieux des différents travaux de recherche sur l’intelligence artificielle au niveau national dans le domaine de la santé, de recenser les besoins et problématiques du pays relevant de l’intelligence artificielle dans la santé, de susciter la collaboration sur des projets portants sur les applications de l’IA dans la santé et de former les participants à l’utilisation d’outils de l’IA.
En plus de la santé, l’équipe de recherche « Intelligence artificielle, fouille de données et applications (IA-FDA) » du Laboratoire de mathématiques et informatique de l’Université Joseph Ki-Zerbo travaille également sur les applications de l’intelligence artificielle à d’autres domaines, notamment l’agriculture, de l’éducation, de l’énergie, etc.
Justine Bonkoungou
Lefaso.net
