Actualités :: Burkina/ Filière équine : Mady Nikièma, le jeune promoteur de l’Ecurie Alpha (…)

Emblème national du pays, le cheval est un véritable symbole du patrimoine national remontant à l’histoire de la princesse « Yennega ». Dans le passé, posséder un cheval était vu comme un signe de prestige et de royauté et réservé aux personnes d’un certain niveau. Aujourd’hui, la filière équine (le secteur des chevaux) se popularise et est devenue pourvoyeuse d’emplois. Elle intéresse de plus en plus les jeunes, notamment ceux qui ont vite décroché de l’école. Et parmi les passionnés du secteur, figure Mady Nikiéma. Cet ancien jockey de l’écurie Farafina, devenu expert en la matière, rêve de révolutionner le secteur équin burkinabè. Allons à la découverte d’un passionné, mais pas seulement, un ami aussi des chevaux !

Mady Nikièma, surnommé affectueusement par ses pairs et ses amis « le roi des chevaux », a presqu’un rapport fusionnel avec ses chevaux. Un cheval, c’est plus qu’un simple animal pour ce jeune trentenaire, dont la passion est née dans son enfance et que sa famille a tout fait pour l’en détacher.

Mais comme si cela avait été prédit par les devins, toute tentative s’est avérée infructueuse. On peut donc dire que son destin était écrit. En effet, c’est une passion qui est née grâce à sa rencontre avec l’un des amis de sa mère, le promoteur de l’écurie Farafina. Ladite rencontre s’est passée entre ses 11 et 12 ans et cela l’a conduit sur le chemin de sa destinée, témoigne-t-il les yeux chargés d’émotion, toute chose qui en dit long sur son amour pour ses animaux que lui-même qualifie de mystiques. Ainsi, après cette rencontre et quelques visites effectuées dans l’écurie, le « petit enfant » de l’époque n’a pas pu poursuivre ses études. Il finit par décrocher en classe de CM2 et se consacrera au métier d’apprenti jockey dans ladite écurie, comme il l’a toujours souhaité.

Pour la petite histoire, il a même refusé une opportunité de s’installer aux Etats-Unis parce qu’il voulait rester avec ses chevaux. Nous avons rencontré son frère aîné, de passage au Burkina, qui nous a expliqué cet épisode de la vie de son frère cadet. « C’est un ami de notre mère, le promoteur de l’écurie Farafina, qui a fait naître en lui cette passion. On a tout fait pour l’enlever de là ! Il a refusé. On lui a même proposé de l’amener aux Etats-Unis, il a refusé. Donc qu’est-ce qu’on peut encore faire ? Aujourd’hui, c’est tant mieux s’il tire son épingle du jeu. On espère qu’il ira loin avec ses chevaux. Notre rôle, c’est de l’accompagner », a-t-il lâché, sourire aux lèvres, le regard affectueusement posé sur son frère.

Comme pour le taquiner, il fait savoir que c’est grâce à lui et à ses chevaux que leur famille est devenue célèbre. « Il suffit seulement de dire son nom dans le quartier, même à un petit enfant, et on vous dirigera chez nous. C’est devenu l’indication pour nous retrouver à Ouagadougou », explique-t-il en riant.

Entré comme apprenti jockey il y a 16 ans, le roi des chevaux s’est formé à d’autres activités comme le dressage, le vétérinariat des chevaux. Il est formateur et s’est lancé dans l’entrepreneuriat, toujours en rapport avec ce secteur d’activité, mettant en place une écurie du nom de « Ecurie Alpha ». C’est une enceinte modeste d’à peine trois ans qui se construit grâce au dévouement de son promoteur, qui dit porter beaucoup de projets en la matière.

Son premier objectif est de moderniser son écurie, mais pas uniquement. Il ambitionne un travail à grande échelle et il souhaite que le secteur se modernise au Burkina. Il souhaite que les chevaux ne renvoient pas uniquement à un bien de luxe, qu’ils ne soient pas seulement utilisés à des fins de divertissement ou dans l’équitation, mais que les activités liées au cheval s’inscrivent dans la vie courante des populations, comme un métier à part entière. Pour cela, il dit avoir même effectué un voyage au Maroc où le secteur est beaucoup plus développé et fait entrer des milliards dans les caisses de l’Etat.

« C’est un fin travailleur »

En trois ans d’existence, l’Ecurie Alpha enregistre déjà en son sein une trentaine d’apprentis jokers en phase de formation. Son promoteur s’est professionnalisé aux différents rôles de dresseur, de cavalier, de vétérinaire, etc. Il s’y forme toujours d’ailleurs.

Mady Nikiema dit ne pas imaginer sa vie sans ses chevaux. Et pour cela, il travaille pour être « meilleur ». Infatigable, surtout quand il est question de ses animaux, il n’a que trois à quatre heures de sommeil par jour. « Il travaille sans compter les heures », témoigne l’un de ses jockeys, proche de lui depuis une dizaine d’années.
Dans le quartier, tous sont unanimes de son amour pour les chevaux. « Ce n’est pas une question d’argent, c’est plus que cela. Il faut avoir l’amour et la passion de la chose, sinon vous ne pouvez pas travailler avec les chevaux », reconnaît-il, tout en insistant sur ces exigences que réclame le domaine. « Le cheval est un animal mystique et il est plus compliqué que la femme. Donc il faut de la patience, la maîtrise de soi, être propre, travailleur et rigoureux. Si vous n’avez pas ces qualités, oubliez les chevaux parce que ça ne marchera pas avec vous ! », martèle-t-il. « J’ai commencé avec 200 000 francs CFA. J’ai acheté mon premier poulain et en trois, voire quatre ans, j’ai sept chevaux, sans compter ceux que j’ai vendu » nous a-t-il confié. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Portrait réalisé par Yvette Zongo
Crédit vidéo : Ange Auguste Paré
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