Venus nombreux des quatre coins du pays, des Burkinabè sont réunis, ce samedi 25 mai 2024, sur le terrain jouxtant la Salle de Conférences de Ouaga 2000, qui abrite les assises nationales. Gendarme à la retraite depuis 27 ans, le vieux Lucien Ouangré est présent sur les lieux. Il est venu, comme les autres, apporter son soutien au capitaine Ibrahim Traoré, pour qui il réclame encore cinq à dix ans de vie au pouvoir.
« Je suis souffrant, mais j’ai tenu à être présent. Je suis venu du quartier Paspanga à moto », lance le vieux Lucien Ouangré, prolixe, au milieu de quelques jeunes. Il n’hésite pas à présenter son meilleur profil pour des photos avec sa pancarte sur laquelle il est inscrit « 1 205e VDP ».
À l’instar des autres manifestants, Lucien Ouangré réclame une prolongation de la transition d’au moins cinq ans.
« Je souhaite que le capitaine Ibrahim Traoré fasse cinq à dix ans au pouvoir, en référence au Général de Gaulle. Quand il a libéré la France, le peuple français a demandé qu’il reste en fonction jusqu’à sa mort. C’est après sa mort que cette foutue démocratie que la France vit a commencé. Alors pourquoi pas nous ? », lance le vieil homme, avant de s’attaquer aux détracteurs de la transition.
« Les gens racontent qu’il a dit dès le départ qu’il ne viendrait pas s’éterniser au pouvoir. L’homme propose, Dieu dispose. Il a dit qu’il va rétablir la paix. Est-ce que la paix est rétablie ? Ce jeune-là, vous ne pouvez pas l’obliger à quitter le pouvoir pendant que le territoire est occupé. Pour l’instant, il doit rester jusqu’à libérer le territoire ».
Parmi les manifestants, il y en a qui réclament que le capitaine Traoré se présente aux élections après la transition. Selon Lucien Ouangré, c’est de bonne guerre. Car « si le peuple l’y oblige, il va rester après la transition ».
« Si on donne le pouvoir à quelqu’un qui ne vaut rien, nous allons tomber dans les mêmes travers. On ne peut pas devancer l’iguane dans l’eau pour lui demander de rester à vie au pouvoir. Si le peuple lui accorde cinq ans à l’issue des assises, à l’approche de ce délai, nous allons demander encore cinq ans »
À l’endroit du président de la transition, le gendarme à la retraite demande d’intensifier la lutte contre le terrorisme, convaincu que le Burkina Faso a tous les moyens pour « parvenir à la victoire ». « Dans tous les autres domaines de développement, le capitaine Traoré n’a pas dormi. Il est animé par une volonté manifeste de conduire le peuple vers le bonheur. Qu’il écoute attentivement ceux qui sont de bonne foi. Nous avons besoin de critiques objectives ».
S’adressant à la jeunesse, Lucien Ouangré demande de rester toujours en éveil. « Je suis fier de cette jeunesse. Nous n’allons pas accepter que notre leader ait le même sort que Sankara (Capitaine Thomas Sankara, ndlr). Nous allons tous mourir pour lui à commencer par nous les personnes âgées. Nous devons montrer le bon chemin aux jeunes », a-t-il conclu.
Lefaso.net
