Actualités :: Burkina/Santé : La guérison pranique, une alternative pour les malades

Las de n’avoir pas de solution à leur mal dans la médecine conventionnelle, certains malades optent pour la médecine alternative. Au pays des hommes intègres, il en existe plusieurs. Immersion dans l’univers de la guérison pranique.

Quand nous poussons la porte du centre de guérison pranique situé au quartier Wemtenga, dans l’arrondissement 5 de Ouagadougou en cette matinée de février 2024, nous ne nous attendions pas à voir autant de monde. Toutes ces personnes présentes explorent d’autres pistes pour recouvrer la santé après avoir essayé la médecine conventionnelle. En attendant d’être reçus, nous prenons place et observons ce qui se passe.

Dans la grande salle qui sert de local pour les soins, sont disposées des chaises et des cuvettes remplies d’eau déposées à même le sol. Une musique douce est distillée par un ordinateur. Sur les chaises sont assis les patients. Et debout derrière eux, des guérisseurs praniques. Ils effectuent de drôles de gestes avec leurs mains sans toucher les malades. Et de temps à autre, pulvérisent un liquide sur leurs bras. Des gestes insolites qui piquent notre curiosité et dont nous ne comprenons pas le sens. Plus tard, nous apprendrons que c’est ainsi que se font les soins praniques.

Ces gestes, c’est pour « nettoyer » l’énergie des malades. Car selon les guérisseurs praniques, avant qu’une maladie ne se manifeste sur le plan physique, elle serait déjà passée par notre corps éthérique et aurait ainsi salit nos centres d’énergie qui ont ainsi besoin d’être « nettoyés » pour que nous retrouvions la santé. Selon leur conception, en dehors du corps physique, l’être humain est composé de plusieurs autres dimensions comme le corps astral, le corps éthérique, etc. Et c’est sur le corps éthérique invisible à l’œil nu, que travaille le guérisseur pranique.

Wend Puiré Bénédicte Sawadogo, journaliste, écrivaine et guérisseuse pranique nous en apprend davantage. « Il faut savoir qu’on a plusieurs types de corps, il y a le corps éthérique, le corps astral, etc. En guérison pranique, on travaille surtout sur le corps éthérique, ce n’est pas visible à l’œil nu, les clairvoyants peuvent le voir et les caméras spécialisées aussi (…) On travaille sur les centres d’énergie. Selon les écoles, il y en a qui parlent de sept centres d’énergie, d’autres de neuf, de onze et même de douze. Au niveau de la guérison pranique, on parle de onze centres d’énergie principaux. Le principal, c’est le plexus solaire qui est un peu comme le moteur, on va dire comme ça, qui distille l’énergie un peu partout. Du coup, si lui est malade, tous les autres sont un peu atteints. En guérison pranique, avant de traiter quelqu’un qui a une pathologie physique, je traite d’abord son état émotionnel. Je le détends, je le mets à l’aise avant de traiter sa pathologie physique. La plupart du temps, quand vous nettoyez le centre d’énergie qui est concerné, la personne se sent soulagée », explique-t-elle.

Bénédicte Sawadogo, journaliste et guérisseuse pranique précise que la guérison pranique soigne le corps éthérique et prend en charge les pathologies physiques, émotionnelles et mentales

La guérison pranique, qu’est-ce que c’est ?

La guérison pranique est considérée au Burkina Faso comme une médecine alternative. C’est une méthode de guérison qui utilise les champs d’énergie du corps et ceux de la force vitale connue sous le nom de prana, un mot sanskrit qui signifie « souffle de vie ». Dr Moussa Kambiré est enseignant-chercheur et secrétaire général de l’Association des guérisseurs praniques et de yoga arhatique du Burkina Faso et par ailleurs président par intérim de l’association.

Il précise que la guérison pranique moderne est une science de l’énergie, une science thérapeutique et aussi un art qui a été mise au point par Maître Choa Kok Sui, ingénieur chimiste philippin, d’origine chinoise. Il a mis au point une science, une approche systématique qui permet de traiter les pathologies au niveau physique, émotionnel et mental, confie Dr Kambiré.

Les soins en guérison pranique se font sans contact et sans médicament. A en croire Bénédicte Sawadogo, la guérison pranique peut être utilisée pour soigner toutes sortes de pathologies en allant du plus simple mal de tête au cancer. En plus des pathologies physiques, la guérison pranique prend en charge également l’état émotionnel du patient.

Soins à distance

L’une des particularités de la guérison pranique, c’est que les soins peuvent se faire à distance. Pour cela le guérisseur a besoin de savoir un certain nombre d’informations sur son patient, notamment son nom, sa localité et son âge. « Si j’ai ces trois éléments, je le traite comme s’il était devant moi. On dit toujours que c’est l’intention qui guide l’action, ça veut dire que l’énergie coule là où va l’intention. Si j’ai envie de vous soigner, je mets mon intention sur vous et c’est vous que je soigne, même s’il y a deux ou trois personnes qui ont le même nom que vous, mon intention est sur vous », nous confie Bénédicte Sawadogo.

Larba Ernest Ouédraogo, professeur de philosophie et acteur-comédien, lui, n’a pas eu besoin de se faire soigner à distance. Il était bien présent physiquement au centre de guérison pranique au quartier Wemtenga. Nous décidons de l’interroger après sa séance. Sans hésiter, il accepte de répondre à nos questions. M. Ouédraogo explique que, souffrant d’une maladie respiratoire chronique, Il s’est fait suivre par plusieurs pneumologues dans différentes cliniques de Ouagadougou, sans gain de cause. Et c’est en regardant un jour la RTB (Radiodiffusion télévision du Burkina, ndlr) qu’il tombe sur un reportage parlant de la guérison pranique.

Il décide alors d’essayer la pratique, dans l’espoir de guérir de sa maladie. « En tant que croyant, je me suis dit que tout n’est pas que rationnel. En tant que croyant, l’homme n’est pas que corps, il est aussi âme et esprit, tout ce qui relève de la dimension cachée de la vie. Et comme la guérison pranique interroge cette dimension, notamment l’invisible, parce que ça parle de l’énergie autour de nous, qui est invisible mais dont nous sommes conscients, j’ai choisi de venir continuer les investigations et traitements ici dans l’espoir d’en finir avec cette gêne respiratoire », nous confie l’enseignant de philosophie.

Quand nous le rencontrons, il était à sa deuxième séance et nous confie se porter déjà mieux que d’habitude. « Il y a un impact déjà perceptible. J’avoue que c’est déjà bon pour deux séances seulement. J’avais fait beaucoup de séances de nébulisation avec la médecine moderne. Donc je suis bien placé pour vous dire qu’avec la guérison pranique, vraiment j’ai déjà des motifs de satisfaction. On m’a demandé six séances, je vais les achever pour mieux apprécier », a déclaré M. Ouédraogo.

A la question de savoir si se faire soigner par la guérison pranique ne va pas à l’encontre de sa foi, il nous répond que non. En tant que croyant pratiquant, il se dit convaincu de l’existence de ce qu’il appelle « la dimension cachée de la vie ». Les gestes faits par les guérisseurs praniques ne l’effraient donc pas.

Ne pas tomber dans la dérive et reconnaître les limites

La question qui nous taraude l’esprit quand nous écoutions les guérisseurs praniques, c’est de savoir s’ils ne craignent pas de dérives. A quel moment reconnaissent-ils leurs limites et pensent à orienter leurs patients vers la médecine conventionnelle ? Face à notre inquiétude, les guérisseurs praniques unanimement, reconnaissent que la guérison pranique et la médecine conventionnelle se complètent. « La médecine conventionnelle soigne le corps physique et la guérison pranique soigne le corps éthérique. Quand on est guérisseur pranique, on n’interfère pas dans la prescription de l’hôpital. Mais sachez seulement que la guérison pranique aide vraiment. Il y a des médecins qui sont guérisseurs praniques. Mon fils est médecin et il est guérisseur pranique », nous rassure Bénédicte Sawadogo.

Dr Moussa Kambiré, lui nous confie que le premier avertissement dans le document de la guérison pranique, c’est qu’elle ne remplace pas la médecine conventionnelle, mais la complète. « Un guérisseur pranique n’est pas un médecin, il n’est pas forcément un professionnel de la santé. Lorsqu’on traite quelqu’un qui vient nous voir, sur le plan énergétique, si les symptômes persistent, on réfère le patient à un praticien de la santé orthodoxe. Le guérisseur pranique n’agit pas sur le corps physique, il agit sur le corps d’énergie. Si on veut aider le patient à guérir plus vite, c’est de lui demander d’aller dans un centre de santé se faire prendre en charge sur le plan physique et vous en tant que guérisseur pranique, vous aidez la personne sur le plan énergétique. Les deux corps physique et énergétique étant imbriqués, ça va accélérer la guérison », dit-il convaincu. Il assure également que l’association pour l’heure, n’a jamais enregistré de plaintes concernant une quelconque dérive d’un membre, même si le pays compte environ 500 guérisseurs praniques.

Dr Moussa Kambiré, responsable de la guérison pranique au Burkina souligne que la guérison pranique et la médecine conventionnelle sont complémentaire, chacune agissant sur une dimension différente du corps

Sur la question des éventuelles dérives, le chef de service de promotion de la médecine alternative au ministère de la Santé et de l’hygiène publique, Hamadi Konfé, souligne que c’est l’une des raisons de la création de son service. Il explique en effet, que si les médecines alternatives peuvent se montrer efficaces dans certains cas, il y a néanmoins lieu de règlementer la pratique et de sensibiliser les populations afin qu’elles sachent que faire recours à la médecine alternative ne dispense pas d’aller chez le médecin. Il a indiqué que pour éviter les dérives, son service travaille à mettre en place une règlementation pour canaliser la pratique de la médecine alternative dont relève la guérison pranique.

Tout compte fait, bien que de premier abord, elle peut intriguée, la guérison pranique permet selon les témoignages, de soulager aussi bien des maux physiques qu’émotionnels.

Justine Bonkoungou
Photo : Auguste Paré

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