Drame de Yirgou : « Si vous prenez une piste dans la brousse, vous préférez croiser un lion qu’un humain », révèle le maire de Barsalgho au sujet de la psychose qui prévaut dans la localitéLEFASO.NET
dimanche 23 février 2020.« Massacres de populations et conflits communautaires : où en est le Burkina Faso un an après Yirgou ? ». C’est sous ce thème que l’institut Free Afrik a, ce vendredi, 21 février 2020 à son sis à Ouaga 2000, organisé un panel pour scruter les conséquences de ce drame sur la construction de l’Etat-Nation burkinabè et la question du vivre-ensemble aujourd’hui. Pour décortiquer le thème, l’institut de Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo a mobilisé comme panélistes, le maire de Barsalogho (chef-lieu de la commune d’où relève le village de Yirgou), Abdoulaye Pafadnam ; le porte-parole du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), Apsa Diallo et l’enseignant-chercheur en physiologie animale, auteur du « Vivre ensemble, au-delà du slogan », Pr Youssoufou Ouédraogo. La modération a été, elle, assurée par le journaliste, Boukari Ouoba du Bimensuel d’informations générales et d’opinions, Mutations. Le directeur exécutif de Free Afrik, Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo a, dans ses propos introductifs, dépeint la situation actuelle du pays, relevant au passage que le Burkina enregistre à ce jour, deux millions de personnes en situation de détresse humanitaire, d’une manière ou d’une autre. Il a également rappelé que le 23 janvier 2019, son institut organisait une conférence publique sur le sujet, avec pour promesse de rebelotter à l’an I pour faire le point des actions. Ce panel se voulait donc un cadre de réflexions et de recherche de pistes pour le vivre-ensemble et la cohésion sociale. « En février 2019, il y avait 60 000 déplacés au Burkina Faso, aujourd’hui nous avons probablement plus de 700 000 déplacés », cartographie-t-il, soulignant la gravité de la situation que vit le Burkina. Puis, au maire de la commune de Barsalgho d’ouvrir le bal des interventions des panélistes, en faisant un état des lieux dans sa commune qui abrite les déplacés. Selon Abdoulaye Pafadnam, sur les 75 villages que compte Barsalgho, seuls dix abritent à ce jour ses habitants ; le reste étant vidé de ses populations. Il est revenu sur les premiers moments du drame et les efforts fournis par le Conseil municipal, les personnes-ressources et les populations de villages environnants pour accueillir les personnes en fuite de Yirgou.
Après avoir présenté la situation sur le plan des infrastructures d’accueil et de l’alimentation, M. Pafadnam a décrit l’atmosphère qui prévaut dans cette zone qui continue de subir des attaques terroristes. « Si vous prenez une piste dans la brousse, vous préférez croiser un lion qu’un humain. La psychose est généralisée », présente le bourgmestre. Cependant salue-t-il l’action des leaders d’opinion à travers les sensibilisations, la contribution des partenaires nationaux et internationaux par l’élan de solidarité, etc. Quant à l’enseignant-chercheur, Pr Youssoufou Ouédraogo, qui s’est intéressé au débat public sur la question, et relevant certains faits dans la société, il s’est posé la question de savoir si les Burkinabè sont réellement disposés à vivre ensemble. Il a interpellé chaque Burkinabè à faire attention à ce qu’il dit et surtout à éviter de juger sans avoir pris le temps de s’informer. « Humilité et pédagogie dans la prise de parole », a prôné l’auteur du « Vivre ensemble, au-delà du slogan », Pr Youssoufou Ouédraogo. Cette étape d’exposés a été suivie de l’intervention des participants. Ici, les réactions ont été également nombreuses et sont allées de questions d’éclaircissements à des contributions en passant par des commentaires et autres points de vue. De nombreux intervenants restent persuadés que le fond du problème n’est jusque-là pas cerné par les Burkinabè. Pour rappel, ce panel avait pour objectif de scruter les conséquences du drame de Yirgou sur la construction de l’Etat-Nation burkinabè et la question du vivre ensemble aujourd’hui ; s’interroger sur la question des poursuites judiciaires et où en sommes-nous avec la justice. Il vise également à définir les principaux axes d’actions requises et les principaux acteurs à engager pour prémunir le pays, à l’avenir, d’un tel drame ainsi que d’esquisser, dans une démarche d’intelligence collective, des éléments d’un agenda multi-acteurs en vue de consolider la cohésion sociale, le vivre-ensemble et la co-existence pacifique entre communautés. O.L |
Vos commentaires
1. Le 23 février 2020 à 06:54, par Touende En réponse à : Drame de Yirgou : « Si vous prenez une piste dans la brousse, vous préférez croiser un lion qu’un humain », révèle le maire de Barsalgho au sujet de la psychose qui prévaut dans la localité
Connaissant bien la commune de barsalogho, c’est avec grande tritesse que j’apprend que sur les 75 villages seulema 10 regorgent toujours leurs habitants. Ceci demontre que la situation est plus grave que ce qu’on pense. Mais que faire. Je crois que les politiques doivent se ressaisir pour comprendre l’interet de l’unité du pays. La question de la cohesion sociale doit etre le maitre-mot du debat actuel. Il est bon de d’inaugurer par ci par là des.routes mais que representent-elles si la population fui.
2. Le 23 février 2020 à 15:47, par Etam En réponse à : Drame de Yirgou : « Si vous prenez une piste dans la brousse, vous préférez croiser un lion qu’un humain », révèle le maire de Barsalgho au sujet de la psychose qui prévaut dans la localité
C’est tellement bien dit, à quoi serviraient les routes ou portions de route inaugurées ça et là si il n’y a plus aucune population pour l’emprunter ? , et c’est malheureusement ça qu’on met en avant. Pitoyable ! On n’a pas visité les déplacés et inauguré une route au passage mais c’est l’inverse qui a ete fait
3. Le 24 février 2020 à 09:15, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Drame de Yirgou : « Si vous prenez une piste dans la brousse, vous préférez croiser un lion qu’un humain », révèle le maire de Barsalgho au sujet de la psychose qui prévaut dans la localité
’’De nombreux intervenants restent persuadés que le fond du problème n’est jusque-là pas cerné par les Burkinabè’’.
En réalité, ’’De nombreux burkinabè, en particulier d’une ethnie soi-disant majoritaire, connaissent le nom de la grand-mère et préfère l’appeler par Yaaba’’. C’est celà la vérite et elle nous rattrapera un jour si nous continuons dans la politique de l’autruche : cacher notre tête seule dans le sable et croire qu’on ne nous voit pas.
Par Kôrô Yamyélé
4. Le 24 février 2020 à 12:05, par SAMBIIGA En réponse à : Drame de Yirgou : « Si vous prenez une piste dans la brousse, vous préférez croiser un lion qu’un humain », révèle le maire de Barsalgho au sujet de la psychose qui prévaut dans la localité
Dans ce pays l’hypocrisie dans le maquillage des vrais soucis du vivre ensemble par la justice à double vitesse, l’injustice sociale et la centralisation des avantages du Pays, nous rattrapera tous !!!
Vivement que nos politiques se mettent véritablement au travail sincère et juste sinon...