Naaba Saaga 1er de Issouka (Koudougou) : La chefferie traditionnelle au service de la citoyennetéContrat rempli pour Naaba Saaga 1er de Issouka. Comme le veut la tradition Moaga, il a organisé son Nabasga (fête traditionnelle annuelle du chef) le 05 mai 2012 à Koudougou. Pour la 7e fois, le palais Maasmè a accueilli population de Koudougou et plusieurs autres personnalités de divers horizon du Burkina venues saluer le Naaba. A l’issue du cérémonial, Modeste Yaméogo (son nom à l’état civil) a exhorté ses « sujets » à promouvoir la citoyenneté et la paix. Le cérémonial du Nabasga est composé de trois étapes. Trois sorties du chef avec un habillement toujours différent pour chacune. Le chef doit savoir faire la guerre, dit-on. Pour sa première sortie, il enfile une tauge rouge, symbole de guerre et de courage pour défendre sa population. Après savoir reçu les hommages de ses ministres et les salutations de son public, il se retire. Une trentaine de minute plus tard, Naaba Saaga revient, cette fois-ci en tenue blanche, symbole de pureté. Le chef devant être sincère et un homme de paix. Même scénario : hommages de ses ministres et du public. Et il repart. Après quelques minutes, la dernière sortie du chef est annoncée par le maître de cérémonie. Moins solennelle que les deux premières sorties, cette fois-ci, il est habillé en tenue multicolores. Hommage de ses ministres, salutations du public, puis, il reçoit des cadeaux de sa population. Des cadeaux constitués de poulets et de céréales. Ensuite, quelques photos pour immortaliser l’évènement. Comme quoi, tradition ne signifie pas refus de la modernité. La modernité, Naaba Saaga y est de plein-pieds. Téléphone collée à l’oreille, maniant avec dextérité la langue de Molière et celle de Shakepeare, il fait imprimer son discours en Français et en Mooré. Mieux à chaque Nabasga, il aborde un thème important avec un message bien précis à l’endroit de sa population. Cette année, à l’occasion de sa 7e année de règne, Naaba Saaga 1er de Issouka a axé son discours sur « citoyenneté et paix ». Pour la réussite de ses manifestations, les étudiants de l’université sont très impliqués dans toutes ses activités. Ils étaient en nombre très important ce 05 mai. D’ailleurs, auparavant, ils sont venus plusieurs fois donner un coup de balai au palais royal, échanger avec le chef sur les valeurs traditionnelles et même aider à la construction de certains mûrs du palais Maasmè. Naaba Saaga 1er s’attèle à l’érection d’un impressionnant palais, avec toutes les commodités d’un palais traditionnel « 3G », alliant tradition et modernité et surtout retraçant l’histoire Mossi mais aussi l’histoire des grands hommes qui ont marqué la vie du continent. Une part belle sera accordée à l’histoire de l’Eglise. Naaba Saaga 1er collectionne de ce fait les documents historiques, quelques fois rappatriés de l’Europe. Moussa Diallo Lefaso.net Message du Chef d’Issouka au Nabaasga de 2012 Livré en sa7ème année de règne sous le thème, Citoyenneté et Paix ! La marche de notre monde et les événements qui nous arrivent de partout orientent forcement notre message sur cette quête éternelle de l’homme depuis que le monde est monde : la Paix. Notre message aujourd’hui, qui puise dans le substrat de nos croyances traditionnelles et révélées, de nos grandes Institutions Internationales comme l’ONU, veut promouvoir la paix pour l’homme, par ces armes que sont : le dialogue et la concertation. Chaque fois que le fil du dialogue et de la concertation s’est rompu, les conflits sont nés avec des conséquences tragiques pour les peuples. Pourtant, malgré les blessures et les meurtrissures, malgré les drames profonds, malgré les divisions et les fossés creusés, malgré les haines enfouies dans les cœurs, les différents protagonistes que sont les hommes sont toujours obligés de s’assoir autour d’une table pour négocier. Malheureusement et souvent, ce qui devrait être le premier geste fini par être le dernier, mais trop tard parfois car les orphelins ne pourront jamais acheter un papa ou une maman. Les papas et mamans endeuillés ne pourront non plus hélas acheter un enfant mort dans toute son innocence. Les séquelles et stigmates au plan psychologiques sont difficiles à cicatriser, les cœurs brisés et meurtris le reste généralement à vie. Pour éviter de telles situations, désastreuses pour tous, j’en appelle au sens de la responsabilité citoyenne de toutes et de tous. Il revient à tous de garder permanemment à l’esprit que, lorsque la responsabilité citoyenne s’effrite, c’est la paix sociale qui prend un coup sérieux. il faut que le citoyen ait la pleine conscience des responsabilités qui lui incombent. C’est pourquoi, la première contribution que la Chefferie traditionnelle veut et peut offrir est d’œuvrer au développement de l’homme et des peuples qui ne se concrétise pas en moyens matériels ou en solutions techniques, mais en transmission de valeurs qui éduquent les consciences et enseignent l’authentique dignité de la personne et du travail, par la promotion d’une culture qui réponde vraiment à toutes les interrogations de l’homme. Nous constatons aujourd’hui que la première pauvreté des jeunes, des femmes et des hommes est la méconnaissance de leur culture. C’est notre devoir de travailler à leur faire découvrir notre culture si riche, si forte depuis des millénaires. Nous devons contribuer aux côtés de l’Etat et des autres parties prenantes à un développement intégral de tout l’homme et de tous les hommes à travers ces cérémonies que nous ont léguées nos ancêtres. Moments de remerciements pour les bienfaits reçus et d’enseignements pour une conduite exemplaire dans la vie. Sachons mériter cet héritage en devenant à notre tour, ce que nos enfants et nos ainés attendent de nous, à savoir que nous nous comportions en ardents défenseurs de la paix. Personne ne peut, personne ne doit se soustraire à cet appel. Je m’adresse à vous aujourd’hui de manière solennelle en portant la voix de nos ancêtres. On dit que chaque parole qu’on prononce est un chemin qu’on trace. Elle devient un phare lorsqu’elle rend meilleurs les hommes qu’on sera demain. Mon adresse ici est soutenue et portée par nos ancêtres qui reposent sur les rives du Boulkiemdé, au bord desquelles cette belle ville a pris naissance il y a tant d’années. Car comme dit l’adage ‘Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de donner le beau rôle au chasseur’. A vous tous, gestionnaires du bien commun, la famille fait une authentique expérience de paix quand chacun de ses membres est assuré d’avoir le nécessaire et quand le patrimoine familial, fruit du travail de certains, de l’épargne d’autres et de l’active collaboration de tous est bien géré, dans la solidarité, sans excès ni gaspillage, dans le développement d’une culture juridique qui défende les droits de chacun, en particulier des plus faibles, dans la famille humaine.
Pour cela, négocions toujours ! N’ayons jamais peur de négocier mais ne négocions jamais avec peur. Si nos idées sont bonnes, elles sont éternelles. Défendons-les. Je vous invite toujours au dialogue, à la prudence, à la responsabilité. N’ayez pas peur, ne vous sous-estimez pas. Nous pouvons être sûrs que nos ancêtres qui se tiennent aux côtés de Dieu le Créateur et à nos côtés nous bénissent maintenant. Ils nous donneront toutes les forces nécessaires. Oui, puissiez-vous, notre ancêtre le vénéré Bassanga YAMEOGO, fondateur de Koudougou, avec les mânes, nous offrir des pluies généreuses, nous protéger, et nous accompagner en tout temps et en tout lieu dans la paix recherchée et une citoyenneté renforcée. Merci à toutes et à tous, NaabaSaaga 1er d’Issouka Maasmè le samedi 5 mai 2012 |
Vos commentaires
1. Le 10 mai 2012 à 11:01 En réponse à : Naaba Saaga 1er de Issouka (Koudougou) : La chefferie traditionnelle au service de la citoyenneté
Toutes les felicitations et encouragements Je vois que tu es resté fidele a tes ideaux
tu donnes un exemple heureux du chef traditionnel et particulierement dans le contexte passé et a venir du burkina Esperons que tes comperes chefs traditionnels finiront par entendre tes incessants appels :
"montrons à toutes et à tous que nous sommes de vrais ‘Bourkinbi’, un peuple intègre, sérieux, travailleur, accueillant, discipliné et respectueux"
célestin Somé
2. Le 10 mai 2012 à 12:07, par Subtance Grise En réponse à : Naaba Saaga 1er de Issouka (Koudougou) : La chefferie traditionnelle au service de la citoyenneté
Un bon discours de la part d’un chef coutumier ou tout est dit. En effet la responsabilite de tout un chacun a ete demmande. Surtout celle de nos dirigeants politiques.
Aussi que les chefs coutumiers se respectent en ne permettant pas aux politiques de les utiliser et les discrediter.
3. Le 10 mai 2012 à 13:02, par confus En réponse à : Naaba Saaga 1er de Issouka (Koudougou) : La chefferie traditionnelle au service de la citoyenneté
le mossiya a la peau dure, quoi ! et puis si on est traditionnel au point d’être naaba, c’est qu’on est animiste (réligion d’Afrique) et un "roi" est forcement conservateur ! les monarques européens sont tous foncièrement catholiques ; c’est la réligion de l’Europe ! e ça continue de génération en génération. Au Burkina on trouve des naaba chrétiens, des naaba El hadj, etc. allez-y comprendre !
4. Le 10 mai 2012 à 13:46, par Toure En réponse à : Naaba Saaga 1er de Issouka (Koudougou) : La chefferie traditionnelle au service de la citoyenneté
Chef, j.espere que vous avez fait depuis votre intronisation un choix consequent et definitif de choix de religion ! On ne peut pas etre la ou vous etes et continuer le dimanche d.aller a la messe et (sic !) communier. C.est pareil pour la Mosquee. Ce serait se mentir a soi-meme, et non a DIEU qui sait tout, voit tout et peut tout !
5. Le 23 mai 2012 à 14:56, par GILDAS En réponse à : Naaba Saaga 1er de Issouka (Koudougou) : La chefferie traditionnelle au service de la citoyenneté
BJ et merci à NAABA SAAGA 1er D’ISSOUKA DE KOUDOUGOU de donner un exemple de citoyenneté car Koudougou en a besoin . Je le felicite pour son comportement et sa conduite impartial dans son règne et vis à vis des citoyens de koudougou.c4 EST EN CELA QUE LA CHEFFERIE TRADITIONNELLE participe de la bonne manière a l’expression de la democratie.BON VENT àLUI ;
un fils de koudougou qui connait bien ce chef.