Campagne agricole : La nouvelle agriculture en marcheLe Premier ministre, Tertius Zongo en tournée depuis le 24 août 2009 dans la région de l’Est pour s’enquérir de l’état de la campagne agricole s’est dit satisfait de constater que les cultures présentent une bonne physionomie, que les producteurs sont mieux organisés et ouverts aux nouvelles techniques culturales. C’est à peine si le Premier ministre, Tertius Zongo n’a pas crié « oui ça marche ». Il s’est dit ravi de constater de nouveaux changements conformes à sa vision de l’agriculture du Burkina, dans ce monde d’aujourd’hui. Pour lui, il faut produire de plus en plus en grande quantité, sachant bien par avance que le statut du Burkina Faso en tant que pays sahélien ne date pas d’aujourd’hui. En d’autres termes, la sécheresse, les insectes ravageurs et l’ignorance des producteurs sont des paramètres à prendre en compte mais pas des obstacles qui excuseraient pour toujours une sous-production. Faisant un point de la journée à Fada avec sa délégation et les acteurs impliqués dans la production, M. Zongo a exprimé sa satisfaction devant la détermination des uns et des autres pour moderniser l’agriculture dans le pays.
Ce qui a retenu l’attention du Premier ministre, c’est d’abord l’implication des femmes. Il espère qu’elles réussiront dans les années à venir à éclipser complètement les hommes pour mieux s’occuper de la scolarité et des soins des enfants, contrairement à bien des hommes qui ne pensent qu’à multiplier les femmes en fonction de leurs richesses. Il s’est dit également impressionné par le résultat en cours, soit 80 tonnes de riz attendues, comparé au moyens mis en œuvre pour aménager le bas-fonds. « Les aménagements réalisés ultérieurement coûtent 20 à 30 fois plus cher que ceux-ci », a-t-il dit. En outre, le Premier ministre a accueilli favorablement l’intervention du maire de Mogtédo, axée selon lui sur les préoccupations des populations et non pas, comme de coutume, sur les « voitures et les bureaux ». Les autorités locales ont en effet « souhaité ardemment » la réhabilitation des routes des AVV, construites dans les années 1970 et le soutien à la santé des populations. Enfin, le Premier ministre s’est réjoui de la réaction des techniciens de l’agriculture vis-à-vis des caprices de la saison. Dans le Plateau central, près de 30% des superficies initialement prévues pour les céréales ont été affectées à la culture du niébé, de l’arachide..., en raison des perturbations climatiques. « En réponse aux poches de sécheresse, la promotion de la réalisation du zaï et des demi-lunes s’est intensifiée. Aussi, pour le respect du calendrier cultural, les céréales ont été remplacées par les légumineuses », a confié la directrice régionale du Plateau central, Gisèle Tapsoba. Sur tous les sites visités, le Premier ministre a trouvé des motifs de satisfaction. A Itenga, 140 km à l’Est de Ouagadougou, les producteurs organisés en groupements pré-copératifs disposent tous de fosses fumières et produisent ainsi du fumier organique évalué à 1,44 millions F CFA. Très organisés, ils disposent également d’un fonds de roulement et participent au développement de leur commune à hauteur de 268 mille F CFA au titre des taxes. Au-delà, les producteurs et les encadreurs se sont comportés comme de véritables élèves de la nouvelle école agricole du Burkina. On a une impression itérative que l’exercice des producteurs consistait à présenter les comptes d’exploitations et celui des directeurs régionaux de l’Agriculture à présenter la situation agricole dans son ensemble. Chacun s’est mis dans son rôle. A tour de rôle, les responsables agricoles des trois régions ont présenté la situation pluviométrique, phénoménologique et phytosanitaire des cultures, l’utilisation des intrants, l’état des sites emblavés, la disponibilité et l’accessibilité actuelles des denrées alimentaires, la contribution des ONG à la production agricole, les difficultés rencontrées et les solutions suggérées. Le semoir a une capacité de 5 hectares l’heure. 19 personnes travaillent sur ce site qui, selon les données des comptes d’exploitation, autorise un bénéfice de près de 1,5 millions à l’hectare. Un peu partout, les cultures se développent normalement ; le tallage pour le riz, les ramifications pour les légumineuses, la montaison pour le maïs… mais selon les spécialistes, il faudrait que les pluies se poursuivent jusqu’en mi-octobre pour permettre une bonne récolte des toutes les variétés. Pour qu’il en soit ainsi, le chef du gouvernement n’a que ses « prières ». « Seul le ciel sera notre limite » ; il ne croyait pas si bien dire ! Le Premier ministre suggère, pour sa part, de travailler à rendre possible les cultures de contre-saison, à condition que les parcelles soient utilisées à cette période rien que par les femmes. Quant aux habitants du Kourittenga, ils veulent voir leur décortiqueuse remise en service. L’Etat pourrait alors rétrocéder sa gestion au privé qui frappe déjà à la porte. A écouter le ministre Laurent Sédogo, le Programme national d’eau potable et d’assainissement est en marche et pourrait répondre à cette préoccupation des populations. La géologie dans cette partie du pays est telle qu’il est très difficile de trouver de l’eau souterraine. D’où la gestion combinant l’irrigation et l’utilisation du barrage à des fins d’eau potable. « Nous sommes conscient du problème. Si nous voulons atteindre nos objectifs, 95-97% d’eau potable d’ici à 2015, nous avons encore des efforts à faire » a-t-il dit. Mouor Aimé KAMBIRE : (Aimekambire@yahoo.fr) "Les paysans ont désormais confiance en eux-mêmes", dixit le Premier ministre Il y a des motifs de satisfaction lorsqu’on considère les objectifs pour lesquels on est sorti. Le stade de développement des plants est bon, la campagne se déroule correctement. On ne peut que remercier le ciel pour tout ce qu’on a reçu comme eau, au bon moment. Mais, il y a aussi l’effort des hommes. Un certain nombre de problèmes avaient été soulevés l’année passée, notamment l’arrivée tardive des engrais, des semences, l’encadrement, la formation. Vous avez été témoins ce matin ; les producteurs ont reconnu qu’au niveau des services apportés par l’Etat, il y a eu beaucoup d’améliorations ; qu’au niveau de la formation, il y a eu une très grande proximité avec les agents du ministère de l’Agriculture. Nous avons des raisons de nous réjouir. Il y a un troisième motif de satisfaction. Nous avons ouvert de nouveaux chantiers. Nous avons vu l’implication des autorités locales, des maires, les conseillers municipaux et des élus nationaux. Ce qui est bien, c’est que petit à petit, on a compris que l’important, c’est la confiance qu’on a en soi-même, la confiance qu’on peut aller de l’avant. Sur ce sujet, quand vous voyez les paysans, vous sentez qu’ils ont confiance en eux-mêmes. Mais la confiance seule ne suffit pas. Il faut aussi s’adapter aux techniques nouvelles. Et c’est ce que nous venons de voir. Ailleurs, on aurait pu nous dire qu’il s’agit d’un champ d’un ministre qui est à Ouagadougou. Mais ce n’est pas le cas. Et comme vous le voyez, ce champ est aussi grand, aussi bien entretenu. C’est la preuve qu’on n’a pas besoin d’être à un certain niveau pour réaliser certaines choses. Il suffit de croire en soi et de savoir qu’on a besoin des autres pour avancer. Propos recueillis Par M.A.K sur le site de la ferme semencière de Lenli Sidwaya |
Vos commentaires
1. Le 26 août 2009 à 17:14, par Goama En réponse à : Campagne agricole : La nouvelle agriculture en marche
Il faut lire l’intervention de Damette sur le développement du Burkina. Tous ces déplacements sont du folklore pour distraire...
Posez des actes et le reste suivra : pas besoin de trimbaler tout le monde sur les champs avec les 4x4 et autres engins polluants.
Le 26 août 2009 à 20:05, par Makvic En réponse à : Campagne agricole : La nouvelle agriculture en marche
GOAMA, c’est qui Damette ? On pose quels actes ? La reponse à cette question sauvera 810 millions personnes . Si tu trouves la reponse bravo alors !