Médias en ligne au Burkina Faso : Lefaso.net, le plus connu et le plus suiviLEFASO.NET
mercredi 15 décembre 2021.Pour mesurer l’étendue du lectorat de la presse écrite, la presse en ligne et de l’audience des médias audiovisuels sur le territoire national, l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), en partenariat avec le Fonds d’appui à la presse privée (FAPP), a mené une étude d’audience dans les 45 provinces, du 1er février au 7 mars 2021. Il ressort des résultats des 25 130 personnes enquêtées (soit 12 744 femmes et 12 386 hommes) rendus publics ce mercredi 15 décembre 2021 à Ouagadougou, que Lefaso.net est le premier média en ligne le plus connu et le plus suivi sur les 145 médias en ligne recensés au Burkina Faso. La RTB Télé occupe la première place au niveau des médias audiovisuels sur 32 chaînes de télévision. Savane FM Ouaga, elle, prend la tête au niveau des radios, sur un effectif de 160. L’Observateur Paalga quant à lui, s’impose au premier rang sur 56 organes de presse écrite répertoriés. La collecte des données a porté sur 500 à 800 personnes par province et mobilisé 84 agents enquêteurs, 21 contrôleurs, des superviseurs de l’INSD ainsi que plus de cent millions de francs CFA pour la réalisation de l’étude commanditée par le FAPP. Pour des raisons sécuritaires, la collecte des données a concerné uniquement le milieu urbain dans les provinces du Soum, du Yagha et de l’Oudalan. « L’idée de réaliser une étude sur l’audience des médias au Burkina Faso est née de la volonté du ministère en charge de la communication et du FAPP de disposer d’informations assez fournies et précises sur l’audience des médias présents dans le pays », a justifié Mohamed Ag Ibrahim, directeur général du FAPP. L’objectif principal de la présente étude était pour lui « de mesurer l’étendue du lectorat de la presse écrite, de la presse en ligne et de l’audience des médias audiovisuels sur toute l’étendue du territoire. Cette étude se particularise par le fait qu’elle soit d’envergure nationale », a-t-il précisé. Ce qui est une première au Burkina et même dans la sous-région, selon les spécialistes. 393 médias fonctionnels sur 453 médias existants L’enquête avait deux volets, à savoir "l’enquête institutionnelle" sur les médias et celle menée auprès des ménages. Si tout s’est bien passé dans l’ensemble, l’on note « le refus de coopérer de certains organes de presse », a expliqué le directeur général adjoint de l’INSD, Bernard Béré. Le rapport de l’étude sur l’audience des médias est un document non encore édité de 117 pages format A4. Il est divisé en trois grands chapitres que sont les généralités sur les médias, la démarche méthodologique et les résultats de l’étude assorties de recommandations. Il classe les médias par région et par province, analyse l’audience selon le lieu de résidence (urbain, rural), les caractéristiques sociodémographiques que sont l’âge, le sexe et le niveau d’instruction. L’étude fait également ressortir les préférences et les attentes des populations. Le présent rapport révèle que la radio est la première source d’information des populations (78,5%), suivie de la télévision (57,5%). Le document indique en outre que les populations écoutent plus la radio entre 6h15-6h30 (22,4% des personnes de 15 ans et plus), entre 19h15-19h30 (18,4%) et entre 13h00-13h15 (12,4%). Ces heures correspondent aux heures où l’information sur l’actualité est donnée (journal). L’étude sur l’audience des médias a également permis de recenser 393 médias fonctionnels contre un total de 453 médias existants au Burkina, selon le répertoire 2020 du Conseil supérieur de la communication (CSC). Une satisfaction des contenus médiatiques offerts à 90% Si la présente étude démontre que les populations sont satisfaites à 90% des contenus médiatiques offerts, elle relève cependant quelques unes de leurs attentes. Il s’agit d’une meilleure couverture du territoire par la radio, de l’amélioration de la qualité de réception pour la télévision, de la révision de la périodicité pour la presse écrite et d’une excellente fluidité pour la presse en ligne. « Il faut noter que la liste officielle du CSC ne coïncide pas toujours avec la réalité sur le terrain. De nombreux médias existent sur papier au CSC mais n’existent pas sur le terrain. Certains médias, en effet, n’ont jamais pu démarrer leurs activités ou ont fermé après quelques temps de fonctionnement », révèle le rapport. Ce sont en effet, 160 radios qui ont été recensées contre 198 (chiffres du CSC), les télévisions elles, sont au nombre de 32 contre 30. Concernant les organes de presse écrite, l’INSD en a recensé 56 contre 80. Quant à la presse en ligne, l’institut a considéré les 145 médias en ligne répertoriés en 2020 du Conseil supérieur de la communication au regard de la complexité de cette catégorie en pleine croissance. Plusieurs recommandations ressortent de cette étude à l’endroit des différents acteurs du monde des médias. Elle invite le CSC à mener un plaidoyer pour une dotation conséquente en ressources pour le suivi régulier de la démographie des médias (création, ouverture et fermeture) et à renforcer le suivi-contrôle du champ d’action de ces derniers. Pour ce qui est des promoteurs des médias, l’étude suggère qu’ils communiquent leurs grilles de programmes actualisées au CSC pour une mise à jour régulière de la base de données des médias et de leurs émissions. Elle leur recommande également d’améliorer la couverture géographique des radios, la qualité de la réception des télévisions nationales, la périodicité des journaux écrits et la fluidité des sites de presse en ligne. L’étude conduite par l’INSD préconise au FAPP de tenir compte de l’importance des scores des médias dans l’accompagnement de la presse privée. Enfin, elle recommande la réalisation périodique d’enquêtes légères sur l’audience des médias en tenant compte des indicateurs spécifiques à la presse écrite et la presse en ligne avec un élargissement du champ de l’enquête aux médias internationaux dans les futures études sur l’audience. Hamed NANEMA Vos réactions (7) |