Coup d’État du 15 octobre 1987 : « J’ai exécuté l’ordre, mais je n’ai pas fait ce qu’on m’a demandé », clarifie l’accusé Tibo OuédraogoLEFASO.NET
jeudi 2 décembre 2021.L’audience de ce jeudi 2 décembre 2021 a repris avec le passage à la barre de l’accusé Tibo Ouédraogo, colonel à la retraite. Ce dernier n’avait pas pu passer pendant l’interrogatoire des accusés, pour cause de convalescence. Colonel à la retraite, (en service à l’EMC, Escadron motocycliste commando au moment des faits), Tibo Ouédraogo est accusé de "complicité d’attentat à la sûreté de l’État". Il dit ne pas reconnaître les faits à sa charge. L’accusé explique qu’en cette soirée de jeudi 15 octobre 1987, il se trouvait au MESS des Officiers pour le sport, lorsqu’il a entendu les tirs. Il empoigne sa moto pour rejoindre le Conseil, via l’axe de la gendarmerie de Paspanga (sise à quelques encablures, côté Ouest de sa destination). Il est arrêté à hauteur de la gendarmerie par des pandores qui l’empêchent de passer. Il va finalement rebrousser chemin pour repartir au MESS des Officiers, d’où il a tenté de joindre le commandant en chef de l’armée, Jean-Baptiste Lingani. « Je l’ai appelé en vain, avec insistance. Plus tard, il m’a rappelé et m’a dit de prendre des gens pour aller à la FIMATS », indique Tibo Ouédraogo. Il se retrouve donc au Conseil où il embarque en face du domicile de Diendéré avec une dizaine d’éléments pour la FIMATS (Force d’intervention et de transport du ministère de l’Administration territoriale et de la sécurité), via le marché Sankar-yaaré (accès nord-est de la FIMATS). « Arrivés à la FIMATS, on a fait des tirs en l’air, mais il n’y a pas eu de réponse », explique Tibo Ouédraogo. Le maître des lieux, Askia Mohamed Sigué (considéré comme un des inconditionnels de Thomas Sankara) était absent. Tibo Ouédraogo confie avoir ainsi pris le "commandement" de la FIMATS pour l’organisation des patrouilles dans la ville de Ouagadougou. Il dit ne donc pas comprendre son inculpation pour une mission qu’il a effectuée sous les ordres du haut commandement de l’armée, le commandant Jean-Baptiste Lingani. Mieux, s’attarde-t-il, « lors de mon passage à la FIMATS, je n’ai torturé personne ». L’accusé rappelle que dans l’armée, soit vous exécutez les ordres soit on vous fait. En clair, il pouvait être exécuté, s’il refusait la mission à lui confiée, précise M. Ouédraogo. « Je n’étais pas tranquille, parce qu’on m’a dit d’aller neutraliser la FIMATS et moi, je suis allé pacifier », clarifie Tibo Ouédraogo, pour qui, "neutraliser" implique "rendre inopérationnelle". De façon claire, apprend-il, neutraliser signifie arrêter, emprisonner. C’est une action qui peut aussi englober la tuerie. « J’ai exécuté l’ordre, mais je n’ai pas fait ce qu’on m’a demandé », distingue Tibo Ouédraogo. O.L. |
Vos commentaires
1. Le 2 décembre 2021 à 15:00, par Dougoutigui En réponse à : Coup d’État du 15 octobre 1987 : « J’ai exécuté l’ordre, mais je n’ai pas fait ce qu’on m’a demandé », clarifie l’accusé Tibo Ouédraogo
Finalement , dans cette histoire, aucun des accusés ne sait quelque chose des événements du 15 octobre 1987. Ds en résumé, Sankara n’est pas mort, Blaise n’est pas devenu président, Dienderé ne savait même pas qui il était, Tamini était juste un journaliste qui était là au mauvais moment ... bref le Burkina c’est où même ? Tout ce beau monde qui se pavanait devant nous ici, à la mort de Sankara, est devenu amnésique. Pathétiques pour ces pères de famille. Ou est Fatimata Legma qui a lu le communiqué de soutien des femmes qui a traité Sankara de mysogine ? Est ce elle même qui l’a écrite ? Et les messages de soutien des CDR de la ville de Ouagadougou, en dehors du secteur 6( secteur de résidence du president alors en location ), Qui a donné l’ordre daller l’enterrer comme un chien ? Bref trop de question. A plus tard
Le 3 décembre 2021 à 10:20, par SOME En réponse à : Coup d’État du 15 octobre 1987 : « J’ai exécuté l’ordre, mais je n’ai pas fait ce qu’on m’a demandé », clarifie l’accusé Tibo Ouédraogo
bonnes questions ! certains viendront ne pas etre au courant ou apprendre la mort de sankara des jours apres... Bref tout c’est un cirque monté qui ne fait honneur a personne. On attend de voir comment totu ca va se terminer pour savoir si ce sera la honte definitive de la justice. Meme 35 ans apres, personne n’ose parler : c’est dire !!!!
SOME
2. Le 2 décembre 2021 à 15:11, par kap En réponse à : Coup d’État du 15 octobre 1987 : « J’ai exécuté l’ordre, mais je n’ai pas fait ce qu’on m’a demandé », clarifie l’accusé Tibo Ouédraogo
Ne pas exécuter et mal exécuter cela reviens aux mêmes résultats , pire , mal exécuter a plus plus d’impacts négatifs pour la mission que de rien faire du tout . Tu as mal exécuté , étant convaincu que ce celui qui t’a donné l’ordre peut te faire en cas de mauvais résultat ou refus d’exécution. .
3. Le 2 décembre 2021 à 16:01, par caca En réponse à : Coup d’État du 15 octobre 1987 : « J’ai exécuté l’ordre, mais je n’ai pas fait ce qu’on m’a demandé », clarifie l’accusé Tibo Ouédraogo
C’est lucide votre déposition, mais ils veulent entendre une musique de culpabilité. Je n’étais pas tranquille, parce qu’on m’a dit d’aller neutraliser la FIMATS et moi, je suis allé pacifier », clarifie Tibo Ouédraogo, pour qui, "neutraliser" implique "rendre inopérationnelle".
4. Le 3 décembre 2021 à 16:56, par Pifo En réponse à : Coup d’État du 15 octobre 1987 : « J’ai exécuté l’ordre, mais je n’ai pas fait ce qu’on m’a demandé », clarifie l’accusé Tibo Ouédraogo
C’est terrible ce procès, Tibo OUEDRAOGO raconte des balivernes, tout le monde connait son degré d’implication. Et il ya lieu de s’interroger sur la mort de SAYOGO Guy qui incrimine ses éléments de l’EMC.