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Terrorisme au Burkina : « Les différentes attaques ont interpellé la conscience du chef de l’Etat », déclare le Premier ministre

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vendredi 2 juillet 2021.

 

Au lendemain du dévoilement de son troisième gouvernement, le Premier ministre, Christophe Dabiré, a reconnu, ce jeudi 1er juillet 2021, que les dernières attaques terroristes de Solhan et Barsalogho ont servi de détonateur pour constituer sa nouvelle équipe.

C’est une prise de contact qui a duré moins d’une heure. Les deux nouveaux ministres délégués Colonel-major Aimé Barthélémy Simporé de la Défense et des Affaires étrangères, Clarisse Merindol Ouoba, apparaissent désormais dans la photo de famille du gouvernement Dabiré III.

Pour une déclaration à la presse, c’est le chef du gouvernement him-self qui a monopolisé la parole. Les récentes attaques terroristes justifient la composition de son actuelle équipe ? A cette question, le Premier ministre Christophe Dabiré s’est voulu franc. « L’attaque de Solhan a servi de détonateur. Ç’a permis de mettre en évidence un certain nombre de dysfonctionnements au niveau de notre dispositif de défense et de sécurité. (…) Ce serait faux de dire que les attaques de Solhan et les embuscades tendues contre les policiers à Barsalogho n’ont pas joué dans la décision qui a été prise », a-t-il déclaré.

Il a aussi précisé que ces attaques ont servi à « recentrer un peu la vision » du gouvernement pour avoir davantage d’efficacité dans la lutte contre le terrorisme. « Les différentes attaques que notre pays a connues tout dernièrement, qui ont été d’une gravité extrême, ont interpellé la conscience du chef de l’Etat, qui a estimé que ce réajustement est indispensable », a-t-il.

Le Premier ministre Christophe Dabiré a fait le point de la prise de contact de sa nouvelle équipe

A en croire le chef du gouvernement, c’est pour cette raison que le président du Faso a repris les rênes de la Défense nationale et des Anciens combattants pour pouvoir procéder à une réorganisation interne de l’ensemble des structures chargées de la défense et de la sécurité du pays. « Cette décision permet au chef de l’Etat qui a été élu par le peuple de renouer avec ce peuple et recréer la confiance indispensable pour ce qui concerne la nécessité d’assurer la sécurité des personnes et des biens dans notre pays », a-t-il justifié.

« Nous ne recherchons pas aujourd’hui des responsables »

Les deux principaux ministres (Défense nationale et Sécurité) qui ont quitté le navire ne doivent pas être tenus pour responsables. En tout cas, c’est ce que le chef du gouvernement a précisé dans sa déclaration. « Ceux qui ont été dans ce gouvernement, qui ont occupé des postes de ministre d’Etat, ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants, et de ministre de la Sécurité, n’ont pas démérité », a-t-il affirmé.

Il a tenu à les féliciter parce qu’à un moment de leur participation dans ce gouvernement, ils ont montré toutes les capacités qu’ils avaient, à faire en sorte que la sécurité soit assurée. « Notre pays a connu à un moment des instants d’accalmie au niveau du front de la lutte contre le terrorisme. Et c’est à mettre à leur actif », a-t-il poursuivi.

L’heure est à une nouvelle dynamique et un nouveau souffle. « Nous ne recherchons pas aujourd’hui des responsables, des coupables ; nous voulons tout simplement donner une nouvelle dynamique, un nouveau souffle à notre stratégie de lutte contre le terrorisme dans notre pays », a notifié le Premier ministre.

Appel à un jeune pour revisiter la sécurité intérieure

Même au niveau de la sécurité intérieure, ce troisième gouvernement de Christophe Dabiré veut réorganiser les choses. « Nous avons procédé à l’appel d’un jeune au niveau de la sécurité. La sécurité intérieure doit être revisitée, du point de vue de la stratégie et réorganisée pour pouvoir occuper le terrain que les militaires seront appelés à libérer dans leurs opérations », a-t-il signifié.

Maxime Koné, le nouveau ministre de la Sécurité

Pour le Premier ministre, la relève qui devrait être opérée au niveau de la sécurité intérieure n’a pas été toujours au rendez-vous. « Aujourd’hui avec l’arrivée de monsieur Maxime Koné, nous allons procéder à cette redistribution du dispositif sécuritaire national », foi de Christophe Dabiré.

Dans l’après-midi, le nouveau ministre de la Sécurité, Maxime Koné, est installé dans ses nouvelles fonctions, lui qui était le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, chargé des Burkinabè de l’extérieur pendant six mois.

Cryspin Laoundiki
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