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Accompagnement social des sinistrés de l’explosion de Larlé : Pour le gouvernement c’est fini ; « pas du tout », rétorque la CCVC

lundi 21 décembre 2015.

 

Plus d’une année après l’explosion de Larlé qui avait fait des victimes et de nombreux dégâts, le gouvernement a entrepris « d’accompagner socialement » les sinistrés. Des chèques ont été remis à 90 personnes ce 21 Décembre à Ouagadougou. Cela fait suite aux recommandations de la cellule post-crise installée le 17 août 2015. D’un montant total de 29 682 530 de FCFA, cet appui n’entame en rien la procédure judiciaire en cours, selon le ministre de l’action sociale pour qui le volet social, en ce qui concerne le gouvernement est clos. Pas du tout, rétorque le responsable de la CCVC de Baskuy qui tranche : « nous ne sommes pas satisfaits ».

Le 15 juillet 2014 dans la soirée, une partie du quartier Larlé à Ouagadougou était un champ de ruines. Une « étrange » explosion occasionnait des pertes en vies humaines et de nombreux dégâts matériels. Depuis, de nombreux ménages et commerçants qui ont tout perdu triment. Les actions sporadiques du gouvernement et de la communauté reportaient leurs problèmes, sans en trouver une solution durable.

Une année après le « drame », soit le 15 juillet 2015, l’Association des sinistrés soutenue par les membres de la Coalition contre la vie chère (CCVC) des arrondissements 1 et 2 de Ouagadougou ont marché sur le ministère de l’action sociale pour faire entendre leurs cris, en remettant une lettre qui résumait leurs préoccupations, à l’attention du président du Faso.

Un mois après, le 17 aout 2015, une cellule post- crise sur l’explosion de Larlé était installée, avec pour objectif d’identifier les problèmes consécutifs à ladite explosion et proposer au gouvernement des mesures d’accompagnement des sinistrés.

« Comme critère essentiel pour être bénéficiaire de l’accompagnement social, il fallait résider dans la zone de sécurité délimitée par la gendarmerie au moment de l’explosion ou dans ses abords. Ou encore, avoir exercé une activité économique dans ladite zone au moment de l’explosion », a précisé la ministre de l’action sociale et de la solidarité nationale, Nicole Angéline Zan.

Ainsi, 39 ménages et 51 sinistrés ont été retenus pour un « accompagnement social », pas pour un dédommagement, a insisté la ministre de l’action sociale.
-  Relogement : Le gouvernement donne l’équivalent de 20 tôles, une tonne et demie de ciment et des frais divers d’un montant total de 448 269 f CFA à chacun des 39 ménages répertoriés,

-  Familles endeuillées : Chacune des deux familles endeuillées reçoit 1 million de FCFA

-  Commerçants : Le gouvernement versera à chacun des commerçants répertoriés un montant de 200 000 F CFA.


« Nous ne sommes pas satisfaits »

Ces actions du gouvernement s’inspirent dans une certaine mesure de la plateforme remise par l’Association des sinistrés soutenue par les membres de la Coalition contre la vie chère (CCVC) des arrondissements 1 et 2 de Ouagadougou. Ladite plateforme exigeait :
-  le relogement des victimes sur le site de l’explosion dans des maisons reconstruites ;
-  le dédommagement des victimes qui ont perdu leurs biens ou dont les biens ont subi une dégradation du fait de l’explosion ;
-  la recherche active des véritables coupables de ce drame, leur sanction exemplaire et l’indemnisation des ayant-droits des victimes décédées ;
-  le remboursement des frais d’ordonnances et de scolarité péniblement honorés par les victimes ;
-  le point exhaustif des fruits de la chaine de solidarité qui s’est manifestée à l’égard des victimes et qui a été gérée par les services de l’action sociale et la mairie de l’arrondissement 2.

C’est donc au regard de cette plateforme que Djiebré Siméon, responsable de la CCVC de Baskuy estime que les réponses sont loin de ce que la plateforme exigeait. « Au regard de cela, nous ne sommes pas satisfaits », a-t-il dit. Alors que la ministre estime que les actions proposées par le gouvernement s’inspirent des conclusions « consensuelles » des travaux de la cellule, la CCVC soutient avoir participé aux travaux de la cellule, sans pouvoir peser dans ses décisions.
« Nous avons participé aux travaux de la cellule post-crise, mais nous n’étions que deux pour représenter les sinistrés, sur 17 membres. Notre parole ne pouvait pas porter et toutes les propositions que nous avons faites ont été vites recentrées sur l’accompagnement ».

Prenant ainsi le contre-pied de la ministre qui a estimé que la remise officielle des chèques marque « les dernières œuvres sociales du gouvernement de la transition à l’égard des victimes de l’explosion », Djiebré Siméon lui estime le contraire.

« Nous disons que le dossier n’est pas encore clos. C’est une partie des victimes qui a été accompagnée. On subit le même sinistre et c’est une partie des victimes qui est accompagnée ? Nous reviendrons sans doute au niveau de l’action sociale pour poser cette question ».

Quant à l’auteur de cette situation, le propriétaire des explosifs, à entendre la ministre Nicole Angéline Zan, il a été appréhendé par les services de sécurité, incarcéré à la MACO et la procédure judiciaire suit son cours. La cellule a quant à elle « recommandé l’accélération de la procédure judiciaire afin que les sinistrés soient dédommagés à la hauteur de leurs pertes ».

Tiga Cheick Sawadogo (tigacheick@hotmail.fr)
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 22 décembre 2015 à 03:38, par Bon Ballon En réponse à : Accompagnement social des sinistrés de l’explosion de Larlé : Pour le gouvernement c’est fini ; « pas du tout », rétorque la CCVC

    Ecoutez, n’accusez pas des explosifs d’ un commercant. Tout le monde sait que si c’etait des dynamites, elles allaient exploer une a un or on a vu une flamme dans les airs et tout d’ un coup, Bouum. Un seul coup, bouum ! Ca resemblait meme aux obus tires le 29 octobre 2015, quand nos jeunes officiers dignes liberaient Ouaga. Mais y a un soit- disant directeur de la securite qui a dit que la voie du crime est exclue d’ or et deja. Comment lui il savait ca ? Bon Ballon. heii !! Depuis Dieu t’a mis sur la bonne voie mais la ou tu es enfeme meme - la comme un dindon de Toukon, faut dire la verite. Vous vouliez tuer un naaba rebelle n’ est-ce pas ? Heureusement que Dieu avait quitte votre camp depuis meme.

  • Le 22 décembre 2015 à 06:35, par YIRMOAGA En réponse à : Accompagnement social des sinistrés de l’explosion de Larlé : Pour le gouvernement c’est fini ; « pas du tout », rétorque la CCVC

    La responsabilité de l’état est le manque de prise de décision pour rétablir la vérité ? En son temps, le Mr impliqué avait une couverture politique ou un prête-non de son activité ? Les connaisseurs savent que c’est une charge explosive couramment utilisée dans les sites d’orpaillages et dont certains avaient la possibilité d’importer illégalement et vendaient illicitement avec la couverture de GOUROUS du CLAN ? Aujourd’hui, tout est possible de remonter jusqu’aux auteurs afin de dédommager convenablement les victimes.

  • Le 22 décembre 2015 à 08:41, par NELSON En réponse à : Accompagnement social des sinistrés de l’explosion de Larlé : Pour le gouvernement c’est fini ; « pas du tout », rétorque la CCVC

    Victoire d’étape pour les sinistrés et surtout la CCVC des arrondissements 1 et 2 qui a su lutter contre l’oubli dans cette affaire. La lutte continue....

  • Le 22 décembre 2015 à 12:44, par YIRMOAGA En réponse à : Accompagnement social des sinistrés de l’explosion de Larlé : Pour le gouvernement c’est fini ; « pas du tout », rétorque la CCVC

    Explosion, Explosif, Détonation, Déflagration, etc etc. Un vendeur a stocké des explosifs pour la commercialisation interdite. Un Mr couvert par le politique du CLAN bien sur ? Un explosif étant sensible, ne doit pas être manipulé par un non expérimenté ? Surtout le détonateur, un dispositif de mise à feu ne doit pas être stocké avec la charge explosive ? Pour ceux qui on vu les flammes partir en l’air avant l’explosion, ceci est normal ? Cas pratique, il y a l’éclair avant le tonaire ou le grondement ? En plus une charge explosive partira du coup, contrairement à ceux qui pensent que l’explosion doit se faire à la chaine comme des pétards ? La déflagration a provoqué un effet de poussé, d’où les dégâts de destruction ? Le cratère symbolise le lieu de stockage ? Un engin militaire aurait fait plus de dégât destructeur ? La hiérarchie militaire doit à présent faire une conférence de presse pour situer les effets de ce sinistre puisque la gendarmerie avait interpelé un Mr , propriétaire du local de stockage avec la quantité estimative ? Pourquoi ce silence surtout que le clan n’est plus aux affaires ?

  • Le 22 décembre 2015 à 19:43, par Abu Imrane En réponse à : Accompagnement social des sinistrés de l’explosion de Larlé : Pour le gouvernement c’est fini ; « pas du tout », rétorque la CCVC

    Bravo à la CCVC et à l‘association des sinistrés. Moi je suis à Ouahigouya mais je suis de tout coeur avec vous. Le probleme d‘un burkinabè où qu‘il soit est celui de tous. Belle leçon de perséverance et de courage.Seule la lutte paie ! Nan laara an saara !