Actualités :: Politique : « Plusieurs hommes n’ont pas compris qu’il faut composer avec les (...)

Yéli Monique Kam, candidate à la présidentielle de 2020 après Saran Séré Sérémé en 2015. En 2014, Joséphine Ouédraogo a été candidate à la présidence de la Transition. Ainsi, plusieurs femmes au Burkina sont déjà parties à la conquête de Kosyam, en vain. Pourquoi les femmes ont-elles autant de problèmes à s’affirmer en politique ? Lefaso.net a posée deux questions à Dr Nestorine Sangaré, ancienne ministre de la Femme et actrice de la société civile.

Lefaso.net : Dr Nestorine Sangaré, selon vous, qu’est-ce qui empêche les femmes d’accéder à de hautes fonctions électives au Burkina Faso ?

Dr Nestorine Sangaré : Ce qu’il faut s’avoir, c’est que la culture politique du Burkina Faso n’est pas encore enracinée pour que les hommes acceptent de voir une femme Présidente. Plusieurs hommes n’ont pas compris qu’il faut composer avec les femmes en politique, mais il va falloir qu’ils s’y habituent. Sinon, quand ils seront fatigués, les femmes les remplaceront pour corriger les imperfections de leur gestion des affaires publiques.

Même chez les hommes encore, il n’y a plus d’idéologie pour différencier les candidats à la présidentielle. Quand la politique devient une querelle de personnes avec une forte propension à la confrontation et à la violence, les règles du jeu ne sont plus respectées. En plus, beaucoup d’hommes s’engagent pour leur simple ambition personnelle ou pour la nourriture. Chez les femmes aussi c’est pareil ; c’est ce qui justifie les combats entre individus, et non des débats autour des idéaux et projets de société.

Ailleurs, les évènements extraordinaires ont permis à des femmes d’assumer de hautes responsabilités dans leurs pays. Mais, pour le Burkina Faso, ce n’est pas encore le cas. Cependant, quelques femmes ont fait exception, et on l’a vu avec Joséphine Ouédraogo, candidate à la présidence de la Transition. Mais, elle n’a pas été retenue, parce qu’elle est femme. Toujours, il y a des hommes qui s’opposent aux femmes, et une femme à Kosyam, ce n’est pas pour aujourd’hui. Aux élections, certaines ont tenté leur chance sans grand succès.

Pourquoi les femmes ne votent-elles pas pour les femmes candidates ?

Lorsqu’on regarde leurs projets de société et leurs programmes de gouvernement, est-ce que c’est convainquant ? Est-ce qu’elles proposent des alternatives crédibles qui peuvent mobiliser des hommes et des femmes autour de leurs candidatures ? J’ai bien suivi les efforts louables de la défunte Françoise Toé. Homme ou femme, on ne doit voter quelqu’un que si son programme est bon pour le développement du pays. Qu’est-ce que les femmes candidates proposent concrètement ? Les femmes ne peuvent soutenir une autre femme que lorsque son programme est bon.

Mais, on remarque qu’elles ne s’engagent en politique que pour des calculs individuels et pour des postes. Dans ce cas, tout comme pour les hommes, les femmes se retrouvent dans le marketing personnel et les querelles de personnes. Elles ne paraissent donc pas des candidates crédibles à voter. Et je répète, il n’y a pas que les femmes candidates dont les programmes sont peu consistants. Bientôt, nous aurons des torchons et des brouillons de programmes de certains candidats à déchiffrer.

Propos recueillis par Edouard Kamboissoa Samboé
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