Actualités :: Révision du fichier électoral : Des localités oubliées ou non-accessibles

La révision du fichier électoral pour les élections présidentielle et législatives de 2020, lancée en février dernier, a pris fin le 9 juillet 2020. Plus de 4,5 millions d’électeurs potentiels étaient attendus à cette opération. Avant la publication des résultats de cette révision, on note que des localités n’ont pas été enrôlées, à cause de l’insécurité. L’Assemblée nationale, dans le rapport de sa tournée dans les cinq régions à haute tension sécuritaire, décrit les réalités de ces zones. Comment ces dernières vont exprimer leurs voix ? Sont-elles oubliées ou simplement inaccessibles ? Autant de questions relayées par quelques individus à l’Est, joints au téléphone.

Plusieurs localités dans la région de l’Est du Burkina Faso n’ont pas fait l’objet d’enrôlement dans la révision du fichier électoral national en vue des élections présidentielle et législatives de novembre 2020. La cause est, somme toute, l’insécurité qui sévit dans cette région depuis 2017. Il en est de même pour le Sahel, le Centre-Nord, le Nord et la Boucle du Mouhoun. Après sa tournée, l’Assemblée nationale a produit un rapport, qui fait ressortir quelques réalités vécues dans ces régions.

La révision du fichier électoral a été quasi-inexistante pour ces zones. Sur quatre provinces, une seule a fait l’objet d’enrôlement dans le Sahel, écrit l’Assemblée nationale dans son rapport. Il s’agit de la province du Séno. Là aussi, ce sont seulement 27 villages qui ont été concernés sur les 650 villages que compte la province. C’est dire combien cette région n’est pas impliquée par les élections couplées de novembre 2020.

A l’Est du Burkina, le rapport note que sur les cinq provinces, il n’y a que deux qui ont été enrôlées : le Gourma et la Gnagna. Ces deux provinces l’ont aussi été partiellement. Que les populations de cette région le veuillent ou non, il leur sera difficile d’influencer l’électorat, encore moins faire élire leurs candidats.

« Nous n’avons pas vu un seul agent recenseur chez nous », confie un habitant du village de Samou, dans la commune de Bogandé, joint au téléphone. « Nous ne pourrons donc pas voter », dit-il. Au regard de ce qui se passe, plusieurs personnes des zones à fort défi sécuritaire sont inquiètes. Elie, du village de Bonseiga, affirme : « Nous vivions en paix de par le passé. Depuis que ce régime est arrivé au pouvoir, ce sont des tueries par-ci, des déplacés internes par-là, sans oublier la misère dont nous subissons le courroux ».

Pour certaines personnes jointes au téléphone, la mise aux oubliettes de leurs zones remonte à des décennies. Et elles le justifient par l’absence d’infrastructures publiques. Un conseiller enfonce le clou, en affirmant que le régime actuel est également absent sur le terrain.

Quelques habitants se disent conscients qu’ils ne pourront pas influencer le choix du président du Faso, même s’ils avaient la possibilité de voter. Pour eux, le plus grand corps électoral n’est pas dans les régions où sévit l’insécurité. « C’est ce qui explique la non-prise de mesures fortes contre l’absence de sûreté dans nos localités », regrette le conseiller municipal de Bonseiga.

C’est dire combien les défis qui attendent le pouvoir actuel sont énormes. Même s’il venait à être réélu, il faudra au président sortir des sentiers battus pour reconquérir le cœur de ces habitants qui se sentent abandonnés. En attendant, la question du vote dans ces zones devrait être préoccupante.

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) avait proposé trois scénarii pour les enrôlements et le vote dans certaines zones. Quel est le scenario qui a finalement été adopté ? Quelles explications donne-t-on à ces populations pour qu’elles comprennent leur exclusion de ces votes ? Autant de questions qui peuvent trouver réponse, si le débat est exempt de toute passion.

E.L.
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