Actualités :: Politique : Non au report des élections !

Le président de l’Assemblée nationale a remis au président du Faso un rapport parlementaire suggérant un report des élections législatives. L’argument avancé est la situation sécuritaire qui ferait qu’une partie des députés ne pourraient pas battre campagne. Les députés proposent donc de reporter les élections en 2021 pour les coupler avec les élections municipales. Cette proposition de report des élections est dangereuse et injustifiée :

1. Le faux argument de la sécurité

L’argument principal est la prise en compte des besoins de paix et de sécurité de la population. Les députés argumentent que le rapport a permis de se rendre compte que la population veut la paix dans l’immédiat et non les élections. La question qui se pose c’est en quoi le report des élections d’une année apporterait la paix dans l’immédiat à ces populations ? Reporter les élections d’une année ne permet pas d’apporter la paix à ces populations.

Si le pouvoir dans toutes ses composantes y compris les députés qui votent les lois et les budgets n’ont pas pu apporter la paix à ces populations depuis 5 ans, comment ce même pouvoir pourrait apporter la paix et la sécurité en l’espace de 12 mois ? Reporter les élections d’une année n’aura aucun impact sur la situation sécuritaire du pays sauf à l’aggraver parce que les mêmes qui n’ont pas réussit en 5 ans ne pourrait pas tout réussir subitement en 12 mois.

2. L’importance d’aller vite aux élections

Le rapport parlementaire aurait été plus utile s’il avait été fait des années plus tôt et s’il avait préconisé des élections anticipées. Il faut noter que la situation sécuritaire n’a cessé de se dégrader depuis 2015 et que préconiser des élections anticipées pour permettre de choisir des élus capables de ramener la paix dans le pays aurait été plus intelligent.

Tous les élus, gouvernants et votants sont comptables de la situation sécuritaire dégradée du pays. Il est donc important d’aller vite aux élections pour que les votants puissent prendre leurs responsabilités et rectifier leurs erreurs en votants des gens capables d’apporter la sécurité au pays, ou du moins que ces votants puissent sanctionner par la voix des urnes l’incompétence des élus actuels.

3. Contradiction entre maintien de l’élections présidentielle et report des élections législatives

Reporter les élections législatives pour des raisons sécuritaires et maintenir l’élection présidentielle apparaît contradictoire. Le Président de l’assemblée nationale argumente en disant que les députés sont élus par circonscription et donc ils ont besoin d’accéder à ces circonscriptions pour battre campagne tandis que la circonscription du président du Faso est le territoire national (donc pas besoin de battre campagne dans ces zones dangereuses).

Cet argument reflète le mépris pour les populations des zones touchées, population assimilée à du bétail électoral et dont on se souvient de l’existence uniquement à l’approche des élections. Cette population a aussi son mot à dire pour les élections présidentielles et elle n’est pas là juste pour voter des députés. La voix de cette population est beaucoup plus utile pour l’élection présidentielle parce qu’elle subit de plein fouet l’incompétence de l’exécutif en matière de sécurisation du territoire national.

Il semble maintenant que les rumeurs de report des élections présidentielles avaient pour but de tâter le terrain pour reporter toutes les élections et s’empiffrer davantage au détriment du peuple. Vu que la population ne semblait pas favorable et que ceux qui par le passé ont voulu un « lenga » se sont vite retrouvés en exil, le report de l’élection présidentielle a vite été abandonné. Néanmoins, sans pudeur, ils tentent le coup du report des élections législatives.

4. L’importance d’avoir des élections législatives associées ou proches de l’élections présidentielle

Organiser les élections législatives à la même date ou proches des élections présidentielles permet au président qui sera élu de disposer potentiellement d’une majorité pour faire approuver son budget, sa politique et ses lois. Reporter les élections revient à avoir un parlement minoritaire pour le président nouvellement élu s’il est différent de celui déjà au pouvoir. Cela amènerait des blocages et un pays qui n’avance pas pendant un an alors que chaque jour est précieux pour changer les choses vu la misère dans laquelle baigne notre pays.

Le fait que ce rapport soit approuvé à l’unanimité des députés votants témoigne du manque d’ambition de nos opposants politiques qui tablent sur une réélection du président actuel et non de leur candidat. Prétendre n’avoir pas eu connaissance du rapport avant sa remise au président du Faso tout en étant député témoigne aussi d’un manque d’implication dans les travaux parlementaires et montre que nos députés se contente juste de leurs primes et se foutent du peuple.

Je peux continuer à lister des arguments mais à quoi bon ? Nous savons tous que ce report est juste destiné à prolonger la gabegie sur le dos du peuple mais par pudeur, les députés présentent ce report comme pour le bien du peuple.

Tu es indigné par la mal gouvernance du pays et le je-m’en-foutisme des élus ? Va vite t’enrôler et va voter. Rester à te plaindre ne changera pas la situation parce que les partisans des incapables iront s’enrôler et iront voter et le pays continuera à croupir dans la misère. Ne subit pas la politique, va prendre ta carte d’électeurs et impose ta voix !

Goama Diallo
Un citoyen indigné

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