Actualités :: Présidentielle de 2020 : « Il n’y a pas l’ombre d’un doute que le candidat Roch (...)

Il préside depuis un an et six mois aux destinées du Fonds permanent pour le développement des collectivités territoriales (FPDCT). C’est le bras financier des communes et conseils régionaux. Il est également militant du parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Lui, c’est Bruno Dipama. Au cours d’une interview qu’il nous a accordée le vendredi 19 juin 2020, il a soutenu qu’il n’y a pas l’ombre d’un doute que le candidat Roch Kaboré sera réélu. Il milite également pour la tenue des élections en novembre prochain. Il se prononce également sur les luttes de générations dans son parti. Entretien !

Lefaso.net : Pouvez-vous vous présenter ?

Bruno Dipama : Je suis Bruno Dipama. Je suis le directeur général du FPDCT. Je suis également militant du parti Mouvement du peuple pour le progrès (MPP).

Dites-nous, quelles sont les missions du Fonds permanent pour le développement des collectivités territoriales (FPDCT) ?

Le FPDCT, c’est un mécanisme étatique de mobilisation, de décentralisation de ressources financières. Elles sont destinées à accompagner les collectivités territoriales. D’abord, dans tout ce qui est investissement structurant. Deuxièmement, de contribuer au renforcement de leurs capacités opérationnelles et techniques. C’est une structure qui a été créé à travers la loi 055 de 2004 portant Code général des collectivités territoriales. Mais, elle est opérationnelle depuis 2008.

Vous êtes un homme politique. Est-ce que toutes les communes sont traitées sur le même pied ? Vous pourriez avoir tendance à privilégier les communes gérées par le MPP au détriment de celles gérées par les partis d’opposition.

Les principes d’intervention du FPDCT sont connus. Elles s’appliquent à toutes les communes. Il s’agit notamment des droits de tirage. Nous l’effectuons chaque année sur la base de deux critères essentiels. Il s’agit de la taille de la démocratie à l’échelle de la collectivité territoriale et l’indice de pauvreté qui prévaut au niveau de la collectivité. Quand on parle de collectivité territoriale, on parle de la région et de la commune. Au Burkina Faso, nous avons 13 conseils régionaux et 351 communes. Chaque année, depuis maintenant plus d’une décennie, le FPDCT accompagne l’ensemble des 364 collectivités territoriales sur la base des critères que je viens de rappeler.

On le sait, le Burkina Faso est perturbé par le terrorisme. Maintenant, le Covid-19 s’ajoute. Quels sont les impacts de ces deux fléaux sur vos activités ?

Il est évident qu’avec le péril sécuritaire qui prévaut dans certaines collectivités territoriales, il est impossible de réaliser des investissements. En cela, nous avons pris des dispositions avec les faitières des collectivités territoriales et aussi avec les partenaires techniques et financiers. C’est pour essayer de réorienter les interventions dans certaines communes qui sont en proie à l’insécurité. Vous savez que les communes ne sont pas toutes au même degré en ce qui concerne l’insécurité.

Pour cela, nous essayons de voir également avec les tutelles. Il s’agit du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement pour la tutelle financière ; et le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale pour la tutelle technique. Nous devons perpétuer notre mission qui est d’accompagner le développement du Burkina Faso. Il ne faudra pas que ces collectivités, ces communes, du fait de l’insécurité, se sentent abandonnées.

Nous échangeons avec les présidents des collectivités pour trouver des formules adéquates. Ceci, pour pouvoir continuer à investir dans ces communes pour que les populations puissent avoir accès au service sociaux de base et puissent disposer de ressources pour financer leurs activités.

Pour ce qui est de l’impact de la crise du Covid, nous avons pu prendre des dispositions très tôt pour continuer à gérer les dossiers des collectivités territoriales, même en temps de Covid. La situation était marquée par les mesures de quarantaine qui rendaient impossibles les missions terrain. Il y avait également les autres mesures notamment les distanciations sociales, le respect des gestes barrières mais également le couvre-feu.

Malgré tout, nous avons pu, avec les collectivités, arrêter une méthode de travail pour continuer à réceptionner les requêtes de financement, à instruire les requêtes de financement, à continuer à signer les contrats de financement et à traiter les demandes de décaissement. Ceci, pour permettre à ce que les collectivités territoriales puissent payer leurs prestataires qui ont exécuté des travaux. L’impact, c’est le ralentissement de nos activités et le redimensionnement des activités du fait du terrorisme dans certaines localités.

Concrètement, quelle est la contribution du FPDCT à la lutte contre le terrorisme et à la lutte contre le Covid-19 ?

Pour ce qui est de notre contribution à la lutte contre le terrorisme, vous savez que la réponse contre ce fléau n’est pas seulement militaire. Elle est aussi économique, sociale et même sociétale. A ce niveau, bon nombre de populations dans la frange jeune au niveau des collectivités territoriales se sentent délaissées. D’aucuns ont des activités liées à la saison pluvieuse. Dès lors que la campagne agricole prend fin, ils sont dans l’oisiveté.

Avec les collectivités territoriales, dans pas mal de communes et de régions, nous avons développé des projets pour financier les initiatives des jeunes qui se sont mis ensemble à travers des groupements ou des associations. Histoire de permettre à ce que ces jeunes puissent disposer de revenus, puissent être occupés, puissent être sur le chemin du développement. C’est une chose qui va concourir à les rendre moins perméables au discours des terroristes.

Pour ce qui est du Covid-19, nous avons pour répondre à l’appel de la solidarité lancé par son excellence le président du Faso. Nous avons pu accompagner les collectivités territoriales en les dotant des dispositifs de lavage de mains, de gel, de solutions hydro-alcooliques, de masques chirurgicaux, de cache-nez et de bavettes. Nous avons aussi, au sein même du FPDCT, doté des agents de ces kits de protection.

Nous avons même élaboré des messages de sensibilisation que nous avons diffusés, qui continuent à passer sur les radios et télévisions. Il y a également un message adressé par le directeur général du FPDCT aux collectivités, les invitant à prendre des mesures, à se mettre au premier plan dans cette lutte contre la pandémie du Covid-19.

Vous êtes directeur général du FPDCT depuis le 28 décembre 2018. En une année et six mois, qu’avez-vous apporté de plus au FPDCT ?

Je suis venu au FPDCT avec une vision. La structure existe depuis maintenant une décennie. Il y a deux directeurs généraux qui se sont succédé. Je salue Blaise Bado, le premier directeur, et Issaka Ouédraogo que j’ai moi-même remplacé. Ils ont fait un travail formidable. Ma vision était qu’après une décennie d’existence, une structure comme le FPDCT devrait se réinventer pour être à niveau afin de mieux répondre aux attentes du gouvernement, aux attentes des partenaires techniques et financiers, aux attentes des collectivités et surtout des populations à la base qui sont les ultimes bénéficiaires de nos interventions.

Avec l’aide de mes collaborateurs, en un an et six mois, nous avons réalisé pas mal de choses. Dans le domaine du suivi, nous sommes allés au contact pour nous imprégner de leurs réalités. Ma vision s’articulait autour de trois axes. Premièrement, il fallait donner une visibilité à la structure, un rayonnement, une notoriété. Courant 2019, nous avons mené beaucoup de campagnes de communication. Cet objectif est atteint. Aujourd’hui, le FPDCT est connu, ses missions sont connues, ses réalisations sont connues à l’échelle des communes, des régions.

Les populations des villes et des campagnes ont une meilleure connaissance de cette structure qui, pendant une décennie, a pu mobiliser plus de 100 milliards pour financer plus de 10 000 projets sur toute l’étendue du territoire. Le deuxième axe, c’est le renforcement institutionnel technique et opérationnel du FPDCT lui-même. En cela, nous avons pu initier des projets. Dans un premier temps, nous avons doté la structure d’un patrimoine foncier et immobilier. Le FPDCT a une direction générale à Ouagadougou mais également des agences dans les 13 régions du Burkina Faso.

Il s’agit de trouver un terrain pour construire un siège pour la direction générale, des terrains pour la construction des sièges régionaux. Nous avons pu initier un projet pour renouveler le parc informatique pour que les agents puissent disposer de matériel et d’équipements informatiques pour leur permettre d’être plus efficaces. Nous avons essayé de donner davantage de véhicules de deux et de quatre roues. C’est pour que les agents puissent bien mener les missions à eux assignées.

La réussite se fait sur la base des hommes et des femmes que vous avez. Nous avons mis un accent particulier sur la formation pour renforcer la capacité des ressources humaines. Le troisième axe est lié à sa mission de mobilisation et de centralisation de ressources, d’accompagnement des collectivités territoriales en tout ce qui est investissement structurant au renforcement de leurs capacités.

En cela, nous avons essayé de développer davantage le portefeuille de nos partenaires financiers. L’Etat seul ne peut pas tout faire. Il soutient chaque année avec une enveloppe entre 6 milliards et 10 milliards de F CFA. Dans un pays comme le Burkina Faso, tout est prioritaire, donc souvent l’Etat est obligé de revoir même sa subvention accordée au FPDCT. C’est parce qu’il y a des urgences dans d’autres domaines.

Avec l’accompagnement des partenaires techniques financiers, cela permet un équilibre. Nous avons à cœur de pouvoir accroître notre capacité financière pour un meilleur accompagnement des collectivités territoriales. Voilà ce que nous avons pu faire en une année et six mois, pour rendre le FPDC plus efficace pour un meilleur accompagnement des collectivités territoriales.

Parlons de politique à présent. Vous êtes membre du MPP, parti au pouvoir. Quel bilan faites-vous de la gestion du pays par votre parti ?

Le MPP est arrivé au pouvoir dans des conditions que vous connaissez. Il s’est trouvé que le Burkina Faso, depuis un certain temps après l’insurrection, est en pleine mutation. C’est donc dire que nous sommes à un tournant, et le MPP essaie malgré les difficultés liées à l’insécurité, malgré la fronde sociale et malgré récemment la crise sanitaire liée au Covid-19, de pouvoir répondre aux attentes des populations.

Je peux dire que ce soit au niveau des domaines clés que sont la santé, l’éducation, l’accès à l’eau potable, dans le domaine de l’agriculture, il n’y a pas mal de choses qui ont été faites en cinq ans. Dans les infrastructures routières, les chiffres et les réalisations sont là pour l’attester. Le MPP a essayé de travailler au mieux, malgré les contraintes de réalisation du programme du président pour engranger des résultats au profit des populations des villes et campagnes.

Que pensez-vous de la gestion de la crise du Covid-19 ? Elle a été quand même scandaleuse au départ, non ?

La gestion de la crise sanitaire a eu des insuffisances certes, mais il faut noter que dans l’ensemble, le Burkina Faso s’en sort très bien ; en attestent les chiffres des derniers temps. Quand vous comparez avec les chiffres à d’autres pays de la sous-région, vous voyez que la situation semble plus maitrisée au Burkina Faso. Ce qui est important, c’est de continuer à sensibiliser. Il faut éviter le relâchement pour que les populations ne croient pas que la maladie est derrière nous. Elle est toujours là. Il faut apprendre à vivre avec elle en prenant des précautions. Il y a des eu des tâtonnements, mais dans l’ensemble, il y a des motifs de satisfaction.

Pensez-vous que sur le plan sécuritaire, le Burkina Faso va s’en sortir un jour ?

L’hydre terroriste ne frappe pas seulement le Burkina Faso. C’est un phénomène mondial. Tout le temps, il faut partir du général pour aboutir au spécifique. Pour ce qui concerne le Burkina Faso, la réponse à cette insécurité n’est pas seulement militaire. Il y a des actions qui sont menées dans le domaine du dialogue, dans le domaine économique et même sociétal pour atténuer les facteurs de crise.

Vous savez que les marchands d’illusions surfent sur ces facteurs de crise, les facteurs de tension qui existent entre les populations et l’administration pour recruter au sein des populations. Je pense que l’espoir est permis. Nous nourrissons cet espoir que d’ici peu, le Burkina Faso viendra à bout du terrorisme comme ont pu le faire certains pays à l’image de l’Algérie.

Beaucoup pensent qu’au sein du MPP, il y a une lutte de classes et une lutte de générations !

On a très souvent entendu qu’il y a des clans au MPP, qu’il y a une lutte de générations entre la nouvelle génération et la jeune génération. Pour ma part, il n’en est rien. Le seul clan qui existe, c’est le clan du MPP. Tous les militants et sympathisants doivent travailler à protéger les intérêts de la maison commune, le MPP. Quant à la lutte des générations, je pense qu’au niveau du MPP, nous avons plutôt réussi ce mix générationnel.

Quand vous prenez les personnes comme les camarades Simon Compaoré, Clément Sawadogo, Lassané Sawadogo, pour ne citer que ceux-là, ce sont des gens qui sont à l’écoute des jeunes. Ils sont accessibles. Ils travaillent avec d’autres camarades de la direction politique à former les jeunes. Ainsi, pour que la relève soit assurée. Le camarade Simon Compaoré est le président du parti ; Clément Sawadogo, le premier vice-président ; Lassané Sawadogo, le secrétaire exécutif.

Ils échangent beaucoup avec les jeunes. C’est ce qui fait et fera toujours la force du MPP. Cette histoire de lutte entre générations nouvelle et ancienne, ce n’est pas seulement au MPP. C’est presque dans tous les autres partis. Chez nous, nous avons compris que nos aînés sont notre richesse. Ceux que je viens de citer, c’est 30 ans de lutte politique. Si vous voulez apprendre, vous gagnerez à vous rapprocher de ces personnes.

Pensez-vous que le MPP peut survivre après 2025, vu que Roch Kaboré ne pourra plus être candidat s’il est réélu ?

On ne crée pas un parti politique pour cinq ans, pour dix ans, quinze ans. On crée un parti politique qui peut à tout moment se recomposer pour des générations. Je pense que le MPP survivra à ses pères-fondateurs, quelle que soit l’appellation que viendra à prendre le parti. En tout cas, l’idéal de la social-démocratie comme fond demeurera.

L’actualité ces derniers temps est marquée par des dossiers de mauvaise gestion, avec des scandales à répétition. Des bonzes du parti ont des ennuis en justice. Comment explique-t-on cette mal-gouvernance ?

Déjà, c’est parce que le président est fidèle à son engagement que vous voyez ces affaires éclater au grand jour. Nous sommes tous dans ce pays et pendant des décennies, nous n’avons pas vu pareille situation. Il faut saluer l’engagement du président du Faso à travailler pour qu’il y ait plus de transparence dans la gestion de la chose publique.

Il faut saluer également son engagement à rendre la justice encore plus indépendante. Beaucoup ont douté de l’indépendance réelle de notre justice. Cette indépendance est en train d’être réalisée. Nous saluons l’action de ces juges. Nous demandons à ce qu’ils aillent davantage vers d’autres dossiers emblématiques sur lesquels ils sont attendus.

Le Burkina Faso connaît des attaques à répétition d’hommes armés non-identifiés, des déplacés internes, des conflits intercommunautaires. Comment appréhendez-vous cela et comment peut-on travailler à ce que cela soit éradiqué ?

Le président du Faso l’a dit. Il faut éviter deux choses. Le repli identitaire et la stigmatisation. Quand vous regardez ce qui se passe dans le pays, cela doit interpeller tout Burkinabè, quel que soit ton bord politique, quelles que soient ses ambitions personnelles, quelle que soit son idéologie, quelle que soit ta religion, quelle que soit ton ethnie. Il faut que nous comprenions que l’heure est venue où nous devons nous tenir la main pour défendre l’intérêt général de notre pays.

Ce qui est mis en cause, que ce soit par les attaques à répétition ou les tensions qui sont nourries entre les différentes communautés, c’est de détruire notre vivre-ensemble. Pour des populations qui vivent ensemble depuis des décennies, il est temps que nous travaillions à ce que ce ciment et ces liens intercommunautaires soient encore renforcés. Ceci, pour qu’on se sente Burkinabè avant de se sentir appartenir à un parti politique, une ethnie, une religion.

C’est tout le sens du travail que les dirigeants sont amenés à faire. Travailler à ce que l’esprit nation prenne sa source depuis la base et que chaque Burkinabè se sente appartenir à une entité, une et indivisible, qui s’appelle le Burkina Faso.

Des voix s’élèvent pour demander le report des élections couplées du 22 novembre 2020. Êtes-vous du même avis ?

Je pense que ce qui est important pour un pays comme le Burkina Faso, qui est déjà en proie à des difficultés liées à l’insécurité, c’est qu’il faut éviter de créer d’autres problèmes. Pour ma part, je pense que la date retenue du 22 novembre pour les élections couplées présidentielle et législatives peuvent bien se tenir. D’autant plus que la Commission électorale nationale indépendante dit que techniquement, les élections peuvent se tenir à la date du 22 novembre comme indiqué. Ceux qui pensent que du fait de l’insécurité dans certaines provinces, il faut reporter les élections, je pense qu’il faut repartir à la Constitution.

C’est notre boussole. Nous devons travailler à ce que la Constitution soit de plus en plus sacrée. En Afrique, les interdits et les tabous, ce sont ce qui permettait à la société de tenir. Aujourd’hui, nous devons vénérer notre Constitution. Si nous sommes en proie à ce genre d’interrogation, il faut repartir vers la Constitution pour voir ce qu’elle dit. Elle dit qu’à la date du 29 décembre, le président du Faso ne sera plus président. Il faut un autre locataire pour occuper le palais de Kosyam.

Le président du Faso a reçu mandat du peuple qui est le vrai dépositaire du pouvoir. Lui est mandaté pour gérer le pouvoir pour cinq ans. Pour éviter de tomber dans un vide ou de trouver des formules par tâtonnement de transition pour gérer notre pays et puis organiser des élections plus tard, je pense qu’on gagnerait à organiser ces élections à la date du 22 novembre. Nous sommes dans un environnement incertain. Si on pense qu’une transition permettrait de revenir à un état de stabilité pour l’ensemble des provinces du pays en vue d’organiser les élections prochainement, peut-être qu’on se tromperait.

Vous soutenez une nouvelle candidature de Roch Kaboré. Quelles sont ses chances et celles du MPP de remporter ces élections à venir ?

Il n’y a pas l’ombre d’un doute que le candidat Roch Marc Christian Kaboré sera vainqueur de l’élection présidentielle au soir du 22 novembre. Vous n’avez qu’à regarder les résultats engrangés en si peu de temps dans les domaines clés comme la santé, comme l’éducation, comme l’accès à l’eau potable, l’agriculture et surtout les infrastructures routières. Pour ses détracteurs qui mettent en avant l’insécurité avec les attaques à répétition, ce n’est pas un fait qui est juste réel au Burkina Faso. Il y a d’autres pays de la région qui sont en proie à ces attaques.

Au Burkina Faso, nous travaillons à ce que le pays retrouve sa paix, sa sécurité, sa stabilité d’antan. Pour le 22 novembre, je pense que les Burkinabè pourront juger le président du Faso sur ces engagements pris. Mais, ils auront également à l’esprit les contraintes de réalisations qu’il ne faut pas occulter. Je me permets de rappeler l’insécurité, la fronde sociale, la crise sanitaire. Malgré tout, il a pu engranger des résultats. C’est le peuple Burkinabè qui va décider au soir du 22 novembre.

Salifou Diallo, votre mentor, n’est plus. Comment sentez-vous son absence ?

Il a laissé un vide et même près de trois années après sa mort, on le ressent. La seule façon d’honorer sa mémoire, c’est de travailler à matérialiser la vision qu’il avait pour le Burkina Faso. Un Burkina démocratique, c’est ce dont rêvait Salifou Diallo. Il rêvait d’un Burkina Faso où il fait bon vivre, un Burkina Faso où les fils et les filles, main dans la main, allaient travailler à bâtir cette nation. Il a tracé de profonds sillons que nous suivons. Sans prétendre être à la hauteur de ce qu’il aurait fait, on tentera de faire de notre mieux pour honorer sa mémoire.

Bruno Dipama, député, ministre ?

Bruno Dipama, citoyen. Vous savez que de plus en plus, le pouvoir du citoyen s’accroit à travers le monde. Pour moi, le citoyen est capable de faire de grandes choses que même les gouvernants ne peuvent pas faire.

Avez-vous un dernier mot ?

C’est jute dire à chaque Burkinabè que nous sommes à un tournant où chacun de nous doit avoir conscience des enjeux du moment et des défis du moment. Véritablement, on veut opposer les communautés entre elles, on veut opposer les religions entre elles. Tout simplement, on veut opposer le Burkinabè entre eux. Nous devons dépasser nos passions, nos ambitions personnelles. Quelles que soient nos idéologies, notre religion, nous devons défendre l’intérêt supérieur de ce pays. Je pense que chaque Burkinabè en a conscience.

Nous devons travailler pour que cela soit véritablement inculqué à chaque Burkinabè. Nous devons travailler à laisser aux générations à venir un Burkina Faso de paix, un Burkina Faso de sécurité, un Burkina Faso de stabilité, un Burkina Faso prospère.

Interview réalisée par Dimitri OUEDRAOGO
Bonaventure PARE (photo)
Mariam SAGNON (vidéo)
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