Actualités :: Fronde sociale : La Majorité présidentielle invite le gouvernement et les (...)

La pandémie du COVID-19, la situation sécuritaire, les élections couplées de novembre 2020, la fronde sociale. Ce sont ces sujets d’actualité nationale et internationale, que l’Alliance des partis et formations politiques de la majorité présidentielle (APMP) ont passé au peigne fin à travers une conférence de presse, ce jeudi, 7 mai 2020 à Ouagadougou.

Cette sortie a été portée par Vincent Dabilgou, président du Nouveau Temps pour la démocratie (NTD) ; Clément Sawadogo, vice-président chargé des relations avec les partis politiques et les alliances au niveau national du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, parti au pouvoir), par ailleurs coordonnateur de l’APMP ; Aly Badra Ouédraogo, président du Rassemblement des patriotes pour le Renouveau (RPR) et Philippe Kabré, président de l’Union démocratique burkinabè pour la renaissance (UDBR). Ceux-ci ont d’abord observé une minute de silence en la mémoire des victimes des attaques terroristes et du coronavirus avant de scruter les sujets, objet de la sortie de leur coalition politique : l’APMP.

Ainsi, sur le COVID-19, les conférenciers ont fait observer qu’aucune maladie n’a pu, en si peu de temps, mettre à rude épreuve, et l’économie mondiale et le vivre-ensemble de l’humanité toute entière, défiant même les nations les plus puissantes au monde.

« Au plan national, au-delà des polémiques de tous ordres, cette pandémie dite du COVID-19 vient éprouver durement et peut-être durablement les efforts déployés depuis quatre (04) années pour une croissance endogène de notre économie nationale. En témoignent les prévisions de croissance de la BCEAO (Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest) pour le Burkina Faso qui indiquent une forte baisse des taux prévisionnels de croissance de 2020 et 2021 initialement fixés respectivement à 6,3% et 6,1% », relève-t-on dans la déclaration liminaire lue par Vincent Dabilgou, principal intervenant à la conférence de presse.

L’APMP loue les efforts déployés par le président Roch Kaboré et le gouvernement, pour contenir cette pandémie et permettre aux Burkinabè de nourrir des espoirs d’un lendemain toujours meilleur.

« En dépit des tâtonnements initiaux et de l’impréparation de tous les gouvernements du monde pour faire face à une telle épidémie, nous constatons un système de santé national qui a su se renforcer en s’améliorant, pour faire face à la maladie, par l’édiction de règles de conduite pour prévenir la maladie tout en prenant en charge les personnes infectées. Certains foyers de contamination déjà éteints et le taux des personnes guéris en sont des résultats palpables. C’est pourquoi, l’APMP salue l’engagement de tout le personnel de santé, des tradi-praticiens, des scientifiques, de toutes ces femmes et hommes qui, au risque de leur propre vie ont œuvré et continue d’œuvrer à vaincre définitivement cette pandémie au Burkina Faso », relaient les animateurs de la conférence, se félicitant également de la chaîne de solidarité, nationale et internationale, qui s’est développée autour de la préoccupation au Burkina.

« L’APMP voudrait encore lancer un appel à la population pour le respect des mesures barrières dans le déconfinement progressif qui s’effectue actuellement, car la pandémie n’est pas encore terminée et nous avons le devoir de maintenir les acquis de la lutte pour parvenir à l’éradication de la maladie », réitère l’APMP.

L’impératif du respect des mesures barrières contre le COVID-19 !

Sur le front sécuritaire, l’APMP se montre reconnaissante aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS), qui, malgré le contexte, consentent d’énormes sacrifices pour assurer la quiétude des populations. Comme en réponse à une certaine opinion, Vincent Dabilgou et ses camarades ont rassuré que, loin de reléguer les aspects sécuritaires au second plan, le gouvernement a su conjuguer les priorités aux urgences de l’heure, en demeurant aux côtés Forces de défense et de sécurité afin de préserver l’intégrité du territoire national.

« Nos braves soldats, dans cette période rude de la lutte contre la pandémie du COVID-19, n’ont point baissé les bras. Chaque jour, ils engrangent des victoires de plus en plus probantes sur les imposteurs et ennemis de la Nation », saluent-ils avant de relever par la suite : « Mais, l’arbre ne doit pas cacher la forêt, car malgré les énormes efforts faits dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, des foyers de tension existent toujours et demandent à être définitivement stabilisés ».

En effet, poursuivent-ils, la persistance de l’extrémisme violent et du grand banditisme, principalement dans les régions du Sahel et de l’Est, rappelle que la lutte est une guerre de longue haleine et que toutes les synergies doivent être mises à contribution pour en venir définitivement à bout.

Après une analyse sur cette préoccupation, et en commentaires, Vincent Dabilgou est également parvenu à la conclusion que l’insécurité est nourrit par la pauvreté et vice-versa. C’est pourquoi estime-t-il également que la lutte doit prendre en compte plusieurs aspects, allant de l’éducation familiale, l’appropriation de certaines valeurs traditionnelles à la mobilisation des citoyens eux-mêmes. Aussi pense-t-il que la lutte n’est pas l’affaire des seuls pays touchés.

Mais en attendant, l’APMP plaide pour les populations déplacées du fait de l’insécurité. « Aussi, avec l’approche de la saison hivernale, la situation des personnes déplacées pourrait se précariser davantage. C’est pourquoi, l’APMP invite le gouvernement, l’ensemble de nos partenaires et la solidarité nationale à s’investir énergiquement pour assister et sécuriser les déplacés internes », expriment les porte-paroles de l’APMP.

Pour ce qui est des élections couplées, présidentielle et législatives, du 22 novembre 2020, l’APMP apprécie « la constante disponibilité » du Chef de l’Etat à consulter la classe politique afin de trouver ensemble les meilleurs choix pour des élections libres, transparentes et acceptées de tous pour une démocratie apaisée.

« C’est le lieu aussi pour l’APMP de remercier l’Opposition organisée au sein du CFOP (Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso, CFOP-BF : ndlr) pour le sens de l’écoute et du compromis utiles dont elle a fait preuve à l’occasion de ces grandes concertations. De ce dialogue politique, Son Excellence Roch Marc Christian Kaboré, fidèle à ses engagements, a réitéré à la classe politique toute sa détermination à respecter et à faire respecter la Constitution quant à la tenue des différentes élections à bonne date. Aussi, au regard des grands défis (sécuritaire, sanitaire et humanitaire) qui se dressent devant nous et auxquels la Nation entière est confrontée, l’APMP privilégiera toujours le dialogue avec l’opposition politique afin de veiller au bon fonctionnement des institutions et garantir des élections selon l’agenda établi. Prenant acte de la reprise de l’enrôlement à compter du 8 mai 2020, l’APMP invite la CENI ainsi que l’ONI à prendre toutes les dispositions nécessaires pour le succès de cette reprise afin de garantir un fichier électoral fiable et à la hauteur de nos ambitions », se sont appesantis les intervenants à la conférence.

L’insécurité, une préoccupation non étouffée par l’actualité coronavirus

Quant au point relatif à la fronde sociale, l’APMP se réjouit de ce que sa déclaration sur le COVID-19, à travers laquelle elle appelait (et à la suite à l’adresse du Chef de l’Etat) les acteurs sociaux à une trêve sociale « pour sauver la Nation et les vies en péril », ait été entendue par certaines organisations syndicales qui l’ont même manifesté par la signature d’une déclaration conjointe de trêve. Cela témoigne de leur patriotisme et de leur sens élevé pour la vie humaine, estime l’APMP.

« Cependant, nonobstant les difficultés économiques et sanitaires auxquelles la Nation fait face, d’autres organisations syndicales ont trouvé l’occasion de se tailler une place à l’ombre, et ce au grand mépris du sacrifice du peuple burkinabè des 30 et 31 octobre 2014 qui leur a octroyé une liberté jadis confisquée », pointe cependant la majorité présidentielle.

Occasion pour elle de lancer un appel au gouvernement à poursuivre le dialogue permanent avec les partenaires sociaux d’une part, et d’autre part, d’inviter les partenaires sociaux à cultiver le sens du compromis et du patriotisme, facteurs essentiels pour notre survie collective.

« Au regard de certaines dérives dont notre peuple a été témoin au niveau de certains acteurs de la justice dans le cadre de leurs luttes syndicales, l’APMP, rappelle et réitère l’une des conclusions du dialogue politique de juillet 2019 qui était l’évaluation à mi-parcours de la mise en œuvre du plan national pour le renouveau de la justice. Un tel bilan, offrirait à la justice la judicieuse occasion de corriger les avatars persistants dans son fonctionnement, ce qui permettra de lui conférer une réelle indépendance vis-à-vis de tout intérêt partisan et de redorer son blason terni par les derniers évènements en son sein  », ont interpellé ces responsables politiques.

Au-delà de ces sujets inscrits à l’ordre du jour, les journalistes se sont intéressés à plusieurs autres aspects de la gouvernance, notamment l’autorité de l’Etat qui, visiblement, peine à s’affirmer.

Pour les porte-paroles de l’APMP à cette sortie, il faut plutôt comprendre en la démarche du pouvoir, la volonté d’une « gestion participative » dans les prises de décisions. A en croire ceux-ci, il n’y a pas crise de confiance entre gouvernants et gouvernés, même s’ils retiennent également que nulle part, l’unanimité n’existe autour de la gouvernance.

« Il est très facile, quand on n’est pas dans le feu de l’action, et avec un œil d’observateur, de dire et d’affirmer tout d’égo que dans ce cas d’espèce, il aurait fallu faire ça. (…). Quand vous prenez le pouvoir, et que vous devrez asseoir un régime post-insurrectionnel, où les populations sont sorties chasser un pouvoir, parce qu’elles avaient effectivement des attentes fortes, vous êtes déjà condamnés pour satisfaire ces attentes. Et vous venez, au tout premier moment de votre pouvoir, vous êtes confrontés à un problème, jamais vécu dans ce pays, à savoir le terrorisme dans sa face la plus hideuse. Dans ce cas d’espèce, on ne peut pas dérouler un programme de façon classique ; vous êtes obligé de revenir paramétrer votre programme, en tenant compte des priorités et tous les Burkinabè savent aujourd’hui que la question sécuritaire est plus que prioritaire, c’est une question essentielle, qui menace la survie de notre nation, il faut y faire face », a pour sa part soutenu Aly Badra Ouédraogo, pour qui faut-il tenir compte donc des réalités socio-économiques imposées par le terrain.

O.L
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