Actualités :: Insécurité à l’Est : L’UPC propose l’opération "Ogapo" pour déloger et exterminer (...)

Déclaration liminaire de l’UPC, lors de la conférence de presse sur la situation socio-sécuritaire dans la région de l’Est du Burkina Faso.

(Ouagadougou, le 07 mai 2020)

Animateurs :

- Honorable Ludovic Dramane THIOMBIANO, Député UPC du Gourma et Correspondant régional du parti dans l’Est ;
- Jean LANKOANDE, Secrétaire général de l’UPC/Komondjari ;
- Madame Marie-Reine LOUGUE/née LANKOANDE,
Secrétaire générale adjointe de l’UPC/Gnagna ;
- M. Roland TANKOANO, personne-ressource de l’UPC/Tapoa ;
- Salif TINDANO, personne-ressource de l’UPC de la région de l’Est.
Déclaration liminaire lue par l’honorable Dramane Ludovic THIOMBIANO

Mesdames et Messieurs, chers amis de la presse,

Nous vous souhaitons la bienvenue à notre conférence de presse portant sur la situation socio-sécuritaire dans la partie Est de notre cher pays. Une situation pour laquelle nous nous permettons de porter un regard, en tant qu’élu national, membre de l’UPC, opposant, mais aussi et surtout en tant que natif de la région et citoyen du Burkina Faso. Il ne s’agit pas de dresser un bilan exhaustif de la gestion actuelle du pouvoir MPP dans la région, mais de porter un regard sur ce qui s’est passé, sur ce qui se passe et ce qui pourrait se passer, si rien n’est entrepris en matière sécuritaire et social, avant la fin des mois à venir.

Avant de poursuivre nos échanges, nous demandons une minute de silence en mémoire de toutes les personnes décédées par les actes terroristes dans notre pays.

Minute de silence

Mesdames et messieurs de la presse,

Dans la présente conférence, nous nous prononcerons tout d’abord au sujet de la situation sécuritaire, humanitaire et sociale dans la région de l’Est, pour ensuite aborder les principaux points relatifs à la crise économique, avec ses conséquences néfastes sur plusieurs familles.

Vous vous souvenez que bien avant 2016, l’insécurité s’était installée dans plusieurs localités de la région de l’Est, et s’est poursuivie avec une envergure sans commune mesure à l’époque. Et depuis lors, ce sont les pauvres populations qui paient le lourd tribut dans cette crise sécuritaire.
Comme exemple :

• Dans un passé récent, la région de l’Est était considérée avec son infortunée sœur du Sahel comme les pénitenciers du Burkina Faso. Ce ne sont pas les travailleurs ayant déjà purgé leurs peines dans ces régions qui nous diront le contraire. Les expressions telles que « la Gnagna profonde », « la Tapoa profonde », la « Komandjari profonde » et « la Kompienga profonde », suffisaient pour décourager certains agents de l’Administration publique sous certains régimes et celui actuel. D’ailleurs, cette mentalité a été tellement incrustée dans l’inconscient collectif, que sa mémoire est encore vive.

• Cela fait plus de deux ans que plusieurs communes comme Matiacoali, Yamba, Madjoari, Bartiébougou, Foutouri, et j’en passe, n’ont plus d’autorités administratives et politiques. Les maires, les préfets, les directeurs administratifs locaux et les conseillers municipaux ont tous fui leurs localités pour trouver refuge dans les grands centres. Pour nous résumer, le pouvoir public local a plié bagage et se retrouve dans le chef-lieu de la région qui, du reste, selon certaines informations, est aussi menacé.

• Depuis le début du mois de janvier, il ne se passe pas une seule journée sans qu’on ne parle de viols (souvent collectifs), d’attaques armées, de tueries, d’enlèvements et de menaces dans cette partie du Burkina. La presse en fait échos tous les jours.

• Des communes entières sont sous occupation terroriste, et l’Etat y assiste impuissamment. Les terroristes ont implanté leurs drapeaux par endroits, et contrôlent même les pièces d’identité des usagers de la route.
Nous tenons à saluer la bravoure de nos forces de défense et de sécurité qui veillent jours et nuits pour sauver encore ce qui peut l’être.

Aujourd’hui, notre région a atteint un niveau où on se demande s’il y a un gouvernement digne de ce nom, à même de garantir la paix définitive à cette zone et à l’ensemble du territoire national. Incapacité ou manque de volonté ? Que se passe-t-il réellement ? Ce sont là des questions que les fils et filles de la région de l’Est se posent. Même le Président du Conseil régional de l’Est, issu du parti au pouvoir, est très déçu de la situation, en témoigne son intervention sur la télévision Burkina Info la semaine dernière.

D’autres leaders locaux, issus du parti au pouvoir, ne cachent plus leur désarroi.

Chers amis de la presse,

La région de l’Est est un grenier de recettes pour l’Etat burkinabè. En matière de mines, d’agriculture, d’élevage, de pêche, de commerce, de tourisme, de culture, l’Est apporte beaucoup. Si bien que la laisser aux mains de groupes armés, c’est absolument périlleux.

Aujourd’hui, ces performances sont en-deçà du potentiel de croissance du fait de la crise sécuritaire démesurée et brutale.

La situation socio-économique dans la région de l’Est n’est pas du tout reluisante. L’économie s’est écroulée à cause de l’insécurité. Aujourd’hui encore, les populations souffrent. La pandémie à Coronavirus a obligé les dirigeants à décréter la fermeture de plusieurs marchés de la région. Les acteurs économiques de la région sont en train de faire faillite. L’Etat d’urgence, le couvre-feu, et maintenant la pandémie, sont autant de fléaux qui se sont abattus sur nos pauvres commerçants.

Pire, les populations sont animées par un sentiment d’abandon de la part les autorités du pays. Sur le terrain, la région est pratiquement sous le contrôle des terroristes qui ne manquent pas d’arguments pour recruter et gonfler leurs rangs, pour commettre les pires exactions dans une totale impunité. Alors que la Constitution garantit la protection des citoyens et que le Burkina Faso est parti prenant des engagements internationaux de protection et de défense des personnes et de leurs biens.

Mesdames, Messieurs de la presse,

Vu cette situation, nous, élus et responsables UPC de la région de l’Est, voudrions tirer la sonnette d’alarme. Aujourd’hui, la situation économique est ralentie à l’Est ; les gens vivent la peur au ventre ; et le lendemain devient incertain. A ceci s’ajoutent la famine, les maladies et les aléas naturels. Dans presque toutes les provinces de l’Est, les terroristes ne se cachent plus, ils circulent et narguent les populations. La région de l’Est risque de sombrer dans une instabilité de longue durée si rien n’est fait urgemment pour imposer la paix.

Pour notre part, en plus d’interpeler le pouvoir, et d’assister les populations en détresse dans la limite de nos moyens, nous proposons au Gouvernement les actions concrètes ci-après :

- Une opération « Ogapo » (Dénouement final), à travers laquelle les FDS et les volontaires de défense vont passer au peigne fin les 05 provinces de la région, pour les expurger des terroristes et des grands bandits qui les écument. « Ogapo » devra tirer leçon des succès et des échecs de « Otapoanu », impliquer fortement les détenteurs du savoir traditionnel du Gulmu, et associer toutes les forces vives de la région.

- Un retour des populations déplacées, une fois l’opération menée avec succès.

- La création d’un Centre de « déradicalisation » : Les experts et les populations cibles sont unanimes sur le fait que la plupart des attaques sont menées par des fils du Burkina. De ce fait, il faut que l’Etat tende la main à ceux des nôtres qui veulent sortir du bourbier terroriste. Mieux, il faut que l’Etat burkinabè arrache une partie de sa jeunesse qui s’est retrouvée dans les bras des obscurantistes. Le Centre de « déradicalisation » sera dirigé par des leaders religieux influents, des experts des sciences sociales et des officiers de notre armée. Il pourra avoir pour mission la prévention de la radicalisation des jeunes, l’inculcation des valeurs nationales aux publics vulnérables, et l’accompagnement idéologique et psychologique de ceux qui souhaitent abandonner le mal et se réinsérer dans la société.

- La prise de mesures de relance économique et d’accompagnement social dans la région.

- Un retour des agents et des symboles de l’Etat dans la région.

Chers journalistes, outre ces propositions concrètes, nous, ressortissants de la région de l’Est, comptons adresser une lettre à Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso, pour lui rappeler le serment qu’il a prêté de protéger le Burkina Faso et ses habitants, et attirer sa haute attention sur le risque que le Burkina perde des pans entiers de l’Est si rien n’est fait.

Nous réitérons notre ferme soutien à l’ensemble des Forces de défense et de sécurité, et invitons les populations à collaborer avec elles pour mieux combattre le terrorisme.

Que Dieu bénisse notre cher pays !

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