Actualités :: Burkina : Des organisations de la société civile appellent au report des (...)

S’appuyant sur la situation sécuritaire et son corollaire de conséquences, puis la maladie à coronavirus, des organisations de la société civile, réunies sous l’appellation de Regroupement des mouvements spécifiques (RMS), ont appelé ce vendredi, 1er mai 2020, via une conférence de presse à Ouagadougou, l’ensemble de la classe politique burkinabè à s’entendre pour reporter les élections afin de miser les forces sur les défis sécuritaires.

Pour cette faîtière d’organisations, en dépit d’un début difficile dans la gestion de la maladie à coronavirus, et à l’image de plusieurs autres pays, il faut saluer « la montée en puissance, l’engagement, la détermination et surtout le professionnalisme » de tous les acteurs dans la lutte.

Les responsables du Regroupement des mouvements spécifiques (RMS) félicitent donc l’équipe du Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS) et l’ensemble du personnel soignant dans la lutte et exhorte la commission ad’hoc du Haut conseil national de la recherche scientifique et de l’innovation dont le but serait d’anticiper, informer et faire des propositions techniques au président du Faso pour des mesures adéquates.

« Nous, organisation de la société civile, félicitions le gouvernement pour les mesures prises dès la confirmation des premiers cas du Covid-19 dans notre pays ; nous saluons la pertinence du message du président du Faso lors de son adresse à la nation et lui remercions sincèrement pour les grandes mesures prises pour accompagner, soutenir et surtout soulager les populations les plus vulnérables », expriment-ils avant de lancer : « Le temps est venu pour que cessent toutes les querelles et les divergences pour réfléchir ensemble afin de venir à bout de cette pandémie ; c’est dans la solidarité, l’unité et surtout la sérénité que nous bouterons le Covid-19 hors du Burkina Faso ».

Le RMS loue la mobilisation populaire (manifestée par la chaîne de solidarité) autour de la préoccupation et se montre également reconnaissant au Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF) pour son rôle d’interpellation.
Selon les responsables du RMS (qui réunit une vingtaine d’organisations de la société civile partageant les mêmes objectifs, selon les conférenciers), le Covid-19 doit être une opportunité pour une nouvelle vision pour tendre vers l’indépendance sanitaire, par la fédération de toutes les énergies avec un engagement et une volonté politique à accompagner la recherche.

Boukary Conombo, chargé des relations extérieures du RMS (milieu) avec à gauche, Sidiki Dermé, chargé des questions spécifiques et Karim Sinaré, secrétaire à l’organisation

Paraphrasant Martin Luther King « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots », les conférenciers condamnent la déclaration de l’OMS (organisation mondiale de la santé) qui dit que l’Afrique doit s’attendre au pire.
« Le RMS dénonce des discours racistes, incohérents, irresponsables et dangereux qui n’ont pour seul but que de paniquer, terroriser et surtout faire peur aux populations africaines. Les maladies épidermiques sont la source d’une peur innée, car l’ennemi est invisible à l’œil nu. La peur est plus dévastatrice que le virus, car elle peut déclencher une diminution de l’esprit », enfoncent les conférenciers.

Ils félicitent, par contre, les pays africains pour les prises de mesures individuelles pour lutter contre le Covid-19 et demandent à l’Union africaine, la mise en place urgente d’un comité de réflexion, de gestion et de riposte contre le Covid-19 afin de faire échec « aux oiseaux de mauvais augures ».

La situation socio-politique et sécuritaire a constitué le second point d’analyse de Boukary Conombo, principal intervenant à la conférence, et ses camarades. Pour eux, la pandémie ne doit pas faire occulter la préoccupation sécuritaire avec son lot de conséquences, dont les nombreux déplacés internes.

Tous ces éléments, auxquels vient s’ajouter la pandémie à coronavirus, interpellent sur la nécessité de reconsidérer certains rendez-vous de départ, estiment-ils. D’où leur appel, à tous les acteurs, à une prise de conscience, en s’accordant pour repousser la date des élections (22 novembre 2020 : élections présidentielle et législatives).

Car, de leur avis, des élections dans ce contexte ne refléteront pas les aspirations du peuple. Pis, elles pourraient conduire à une crise supplémentaire. Boukary Conombo estime que si des pays ont procédé au report de leur scrutin pour uniquement la pandémie, au Burkina, outre le Covid-19, des préoccupaient sécuritaires existaient déjà.
C’est dans cet espoir d’un consensus, que les dirigeants du RMS disent saluer le dialogue politique convoqué par le président du Faso sur la situation nationale et plaident pour l’inclusion de la société civile.

Le RMS ne s’est pas contenté d’une analyse de la situation, il a adressé des recommandations à plusieurs niveaux. Ainsi, à l’OMS, il demande de tirer toutes les conséquences de cette pandémie ; à l’Union africaine, de mettre en place, d’urgence, une commission de réflexion, de gestion, de riposte et d’anticipation.

Au gouvernement, le RMS recommande de renforcer les équipements sanitaires dans les hôpitaux et d’octroyer au personnel soignant, une indemnité et une bonification spéciale. Il demande, enfin, que le Haut conseil national de la recherche scientifique et de l’innovation soit doté de moyens conséquents pour lui permettre de mener à bien ses missions.

Les conférenciers demandent également qu’un regard particulier soit porté sur la question des déplacés internes, précisément par la prise de dispositions urgentes pour permettre leur retour dans leur village respectif.

Réagissant à des questions relatives au limogeage du Pr Martial Ouédraogo à la tête du CORUS et à la demande de la démission du ministre de la santé, dans l’affaire du décès du député Rose Compaoré, Boukary Conombo et ses co-conférenciers pensent que « ce n’est pas en pleine guerre qu’il faut relever le général ». De leur avis, le virus est nouveau et personne ne maîtrise ses contours. D’où la nécessité d’une indulgence autour de la question, suggèrent-ils.

O.H.L
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