Actualités :: Gestion du Covid-19 : « Nous ne voudrons pas que des gens malins profitent (...)

Après le rendez-vous avorté du 21 avril 2020, la rencontre entre le président du Faso et la classe politique (majorité et opposition constituée au sein du Chef de file de l’opposition politique) s’est finalement tenue dans l’après-midi de jeudi, 23 avril 2020 sous la présidence du Premier ministre, Christophe Dabiré. Elle avait pour objectif principal de briefer ces acteurs politiques sur la gestion de la pandémie du coronavirus par le gouvernement.

« Sur le principe, c’est une bonne chose, puisqu’on aurait voulu que cette rencontre ait lieu beaucoup plus tôt. Cette crise qui nous frappe est une crise très grave et elle aurait pu, beaucoup plus tôt qu’aujourd’hui, donner lieu à une concertation plus élargie. (…). Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire », a exprimé en fin rencontre, le Chef de file de file de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF), Zéphirin Diabré.

Au cours de la rencontre, précise-t-il, la classe politique a eu droit à des exposés des ministres concernés par la situation de la pandémie (ministre de la santé, ceux en charge des enseignements de base et du supérieur, les ministres de la communication, du commerce, de l’économie et des finances, etc.).

« Nous avons écouté avec une très grande attention, ce d’autant qu’avant de venir ici, nous avons été interpellés fortement par les Burkinabè sur différents aspects de la gestion de cette crise et dans ces interpellations, on a senti parfois un manque d’informations, une colère face à des situations qu’ils ne comprenaient ou qu’ils jugeaient comme étant mal gérées. Notre rôle en tant qu’opposition, c’est de ramener ces questions-là », a expliqué Zéphirin Diabré, par ailleurs président de la première force de l’opposition (l’Union pour le progrès et le changement, UPC).

« Constituer des structures de veille qui interpellent le gouvernement … »

Sur la gestion à proprement dite de la crise, M. Diabré se remémore que depuis quelques décennies, la gestion du Bien public pose problème. « La course effrénée à l’argent est devenue un démon. Donc, nous ne voudrons pas que des gens malins de la crise pour faire du business et s’enrichir sur le dos des Burkinabè », éveille-t-il.

Dans le même esprit, l’opposition politique souhaite que les Fonds annoncés en soutien aux secteurs d’activités impactés par la situation ne contournent pas les acteurs réels ou ne fassent pas l’objet de marchandage politique.

Le porte-parole de l’Alliance des partis et Formations politiques de la Majorité présidentielle (APMP), Simon Compaoré, a, lui également, salué l‘esprit de la rencontre. « Tous les compartiments ont été balayés et nous avons eu des éclaircissements sur pas mal de points qui nous permettent, à notre tour, en tant qu’acteurs de la vie politique nationale, d’apporter notre contribution dans le sens de sensibiliser non seulement nos militants, mais au-delà, les populations du Burkina Faso », a appuyé Simon Compaoré, ajoutant que ce fut une occasion pour l’APMP de faire des observations sur les insuffisances constatées dans la gestion de la pandémie.

« Mais nous avons rassuré le gouvernement ; parce que nous savons que cette gestion est une gestion difficile. Pour peu qu’on suive l’actualité nationale, tous les pays ont des problèmes par rapport à la gestion de la pandémie. Nous avons souhaité simplement que nous puissions constituer des structures de veille qui interpellent le gouvernement par rapport aux insuffisances qu’on pourrait constater sur le terrain, dans le sens de faire en sorte que la dynamique soit toujours positive et ce, au bénéfice des populations, notamment des malades », a poursuivi le président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, parti au pouvoir), Simon Compaoré.

Pour le porte-parole de l’APMP, « le combat est commun et il faut gagner la guerre de la communication, aux fins de rassurer les populations et les amener à s’impliquer activement ».

« La réconciliation nationale, le Salut du Burkina ! »

Ce dialogue politique, dont la physionomie a été définie en juillet 2019, ne prend pas en compte tous les partis et formations politiques ; seuls ceux affiliés à la Majorité et au Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF) y prennent part. Ce qui laisse en marge de nombreux partis et leaders politiques (même les acteurs de la société civile dont l’action impacte la vie politique nationale).

Or, pour des questions de telles envergures, les concertations se devraient de s’ouvrir à l’ensemble des partis politiques et même à la société civile. Pour Ablassé Ouédraogo, président de Le Faso autrement (parti ne s’inscrivant ni dans la majorité et ni dans l’opposition), c’est la question même de la réconciliation nationale qui est ainsi posée. « Il faut réconcilier les Burkinabè pour parvenir à l’idéal commun du vivre-ensemble, la cohésion sociale, l’unité nationale ; donc du combat commun », ressasse-t-il en substance depuis le début du pouvoir Roch Kaboré.

Dans un tweet publié le 22 avril 2020, l’ancien ministre des Affaires étrangères, fort de sa conviction, a encore appelé le président du Faso à « rassembler tous les Burkinabè » pour aller à la réconciliation nationale.

De nouvelles forces entrant sur la scène politique nationale pensent également que le dialogue politique mérite meilleure conception. C’est dans cette démarche que semble s’inscrire l’Alternative patriotique panafricaine/Burkindi (APP/Burkindi). « …Il faut que le dialogue politique aille au-delà du politique, que ce soit un dialogue national (parce que les politiques représentent les populations). Si c’est pour aller faire des arrangements entre politiques, pour des intérêts qui ne concernent pas les populations, nous, ça ne nous intéresse pas. Mais, nous saluons l’initiative même de dialogue. Il faut que ce soit un dialogue franc, sincère, ouvert, inclusif, qui aille au-delà des politiques … », a réagi à ce sujet, le président de l’ APP/Burkindi, Adama Coulibaly, lors d’une conférence de presse animée le 3 juin 2019.

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