Actualités :: Enrôlement des Burkinabè de la diaspora : Un échec programmé, selon (...)

La conférence de presse hebdomadaire des partis politiques regroupés au sein du Chef de file de l’opposition a eu lieu ce jeudi 16 janvier 2020. Un seul sujet à l’ordre du jour de ce premier exercice de l’année, l’enrôlement des Burkinabè de l’étranger en vue des échéances électorales à venir.

Plus d’une semaine après le début de l’enrôlement des Burkinabè de l’extérieur, l’opposition politique monte déjà au créneau. Il le faut, ont estimé Eddie Komboïgo, président du CDP et Carlos Toé, président du MCR, qui ont animé les discussions.

En effet, depuis le 4 janvier et ce jusqu’au 26 janvier, les Burkinabè vivant dans 22 pays doivent être enregistrés dans le fichier électoral. Les estimations de la CENI placent le potentiel électoral entre 1 et 2,5 millions. Mais les chiffres à la date du 14 janvier, foi des conférenciers, « sont choquants ».

« Par exemple, en Côte d’Ivoire, avec 1 million 300 000 Burkinabè immatriculés à l’ambassade et dans les 3 consultas, et sur 2 millions de potentiels électeurs, en date du 14 janvier 2020, le nombre d’enrôlés est de 1419 », a déclaré Carlos Toé qui a lu la déclaration liminaire. 1066 enrôlés à Abidjan, 187 à Soubré, et 166 à Bouaké. Tel est le nombre d’électeurs enregistrés au bord de la lagune Ebrié, plus d’une semaine après le lancement de l’opération.

Ailleurs aussi, les chiffres ne sont guère reluisants. 423 enrôlés dans tout le Bénin, 92 au Ghana, 367 au Mali, 634 au Togo, 509 au Sénégal, 92 au Gabon et 136 en Tunisie, toujours à la date du 14 janvier 2020.

Selon les conférenciers, cette faible participation s’explique en grande partie par la centralisation des lieux de vote, c’est-à-dire, les ambassades et les consulats généraux. Du coup, ce sont de longues distances que certains Burkinabè de l’extérieur doivent effectuer pour se faire enrôler. Alors que, toujours selon les animateurs des échanges, il était possible conformément à la suggestion faite lors du dialogue politique, que les opérateurs de kits de la CENI se rapprochent des localités où l’on enregistre une forte présence de Burkinabè.

« Par exemple, au Mali, ceux qui veulent s’inscrire sur la liste électorale doivent se rendre soit à Bamako, soit à Ségou (…) Parfois même, les ambassades ou les consulats généraux se trouvent dans des endroits où il y a le moins de Burkinabè, par rapport à d’autres zones où résident la majorité de nos concitoyens », ont regretté les deux présidents.

Le fautif, l’opposition ne tergiverse pas. C’est le gouvernement qui devrait accélérer les choses en contactant les pays hôtes pour demander l’autorisation de faire des enrôlements en dehors des ambassades et des consulats (quartiers, écoles…).
A quelques jours de la fin de l’enrôlement, l’opposition politique comme elle l’avait prédit, craint que l’enrôlement soit « un échec cuisant ».

Mais pourquoi ces chiffres insignifiants alors que le vote de la diaspora a longtemps fait l’objet de discussions ?« Le pouvoir en place ne veut pas d’un vote massif de la diaspora (…) », mais plutôt d’un vote symbolique et minimal, soutiennent les conférenciers. Car, ont-ils poursuivi, le MPP se sait impopulaire après avoir rendu le Burkina méconnaissable après seulement 4 ans. Le parti au pouvoir craindrait donc un « vote sanction et a « tout mis en œuvre pour saboter ce scrutin ».

Pour rattraper la situation, Eddie Komboïgo, président du CDP et Carlos Toé, président du MCR, proposent des solutions. D’abord, que l’exécutif permette à l’ONI de proroger les délais de confection des CNIB à l’étranger. Ensuite, qu’il permette également à la CENI de proroger la période d’enrôlement des Burkinabè de la diaspora. Enfin, que le pouvoir permette la création de sites dans d’autres lieux en accord avec les pays hôtes.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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