Actualités :: Commémoration du 3 janvier 1966 : Les syndicats font une halte sur leur (...)

Chaque 3 janvier, le mouvement syndical commémore le soulèvement populaire qui a emporté le premier président de la Haute-Volta actuel Burkina Faso, Maurice Yaméogo, en 1966. Pour marquer le 55e anniversaire de cet événement, l’Unité d’action syndicale a organisé une conférence publique, le vendredi, à Ouagadougou, en présence de son président entrant, Augustin Blaise Hien. A l’occasion, un vibrant hommage a été rendu au dernier survivant des 10 héros du 3 janvier 1966. Zakaria Traoré, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est décédé le 6 septembre 2019.

La fraicheur de ce 3 janvier 2020 n’a pas empêché les militants, partisans et sympathisants de l’Unité d’action syndicale (UAS) de prendre d’assaut la Bourse du travail pour suivre une communication développée par le secrétaire général adjoint du CNTB, Justin Palé Sié, dans le cadre de la commémoration du 55e anniversaire du soulèvement populaire. Celui-ci a fait un tour d’horizon de la contribution du mouvement syndical aux grands tournants de la vie du Burkina Faso.

De son exposé, il est ressorti que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase sous la première république de Maurice Yaméogo, est l’adoption de mesures de baisse des salaires et des allocations familiales, accompagnés d’arrestations de dirigeants politiques et syndicaux.

Cela a suscité une forte réaction des syndicats et a abouti le 3 janvier 1966, au soulèvement populaire qui mettait fin à la première république. Sous le général Sangoulé Lamizana, le mouvement syndical de l’époque a encore pris ses responsabilités en lançant un mot d’ordre de grève générale pour les 17 et 18 décembre 1975 face aux attaques et surtout aux tentatives d’embrigadement du peuple avec le projet de parti unique.

« Cette grève a paralysé pendant 48 heures l’activité économique du pays et a contraint le général et son équipe à abandonner leur projet de création de parti unique, à augmenter les salaires, à supprimer la contribution patriotique et à poursuivre en justice les détournements de céréales », a relaté M. Palé, notant qu’entre septembre et décembre 1998, suite à la volonté du gouvernement de supprimer le 3 janvier comme jour férié, chômé et payé, l’ensemble des centrales syndicales firent front contre cette volonté, dans une lettre en date du 3 décembre 1998 adressée au ministre en charge de l’emploi.

Ils eurent gain de cause, car le 3 janvier sera réhabilité. Si le renforcement de l’UAS lui a permis de contribuer de façon décisive à la résistance contre le coup d’Etat du RSP, à travers son mot d’ordre de grève générale suivie sur l’ensemble du territoire national, les luttes engagées sous la transition par contre se sont poursuivies et se sont renforcées sous le régime de Roch Kaboré pour plusieurs raisons.

Partant de là, les demandes réitérées de trêve sociale, du point de vue du conférencier, ressemblent à une invite faite aux syndicats de renoncer à leur rôle de veille citoyenne et d’interpellation des autorités sur les manquements constatés dans la gouvernance. A la question de savoir si l’UAS est capable de rééditer ses exploits, le président de mois répond : « Nous ne sommes pas là pour rééditer des histoires qui ont marqué durablement nos populations. Puisque ça aussi, il y a des effets secondaires et des effets collatéraux. Nous ne souhaitons pas cela. Nous souhaitons qu’on nous écoute et qu’on mette en œuvre les engagements qu’on a pris avec nous de façon libre ».

Poursuivant, Augustin Blaise Hien, secrétaire général de la CNTB et président de mois de l’UAS, a fait cette mise au point : « Nous n’avons pas tourné le bras d’un ministre dans le dos pour lui amener à prendre des engagements ». Avant d’inviter le gouvernement à entretenir la flamme du dialogue social sur ce qui bloque réellement la mise en œuvre effective des engagements pris.

Sur l’épineuse question de l’IUTS, M. Hien s’est exprimé en ces termes : « Il y a beaucoup de débats qui sont des fuites en avant. Attendons de voir ». Et d’ajouter : « Mais ce que j’ai pu comprendre depuis que je suis arrivé, il y a beaucoup de simulations qui ont été balancées sur les réseaux sociaux et qui font l’objet de débats. Je pense que les travailleurs ont raison d’être inquiets par rapport à des acquis durement acquis par la lutte et qui donne l’impression par rapport à ses simulations qu’on veut encore leur prendre des choses. Mais le débat est ouvert. Nous avons encore la possibilité de discuter entre nous ».

En « bon chef de famille », il a invité ses militants à être tolérants envers « leurs camarades » qui, à un moment donné, ont donné leur point de vue. « Laissons l’histoire leur montrer qu’ils se sont trompés », a-t-il lancé. Le président de mois de l’UAS a, pour terminer, eu une pensée forte pour les populations du Nord et de l’Est ainsi que les FDS qui engrangent des résultats de jour en jour.

Aïssata Laure G. Sidibé
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