Actualités :: Burkina : Kémi Séba, fact-checking, invitation de Pau, tour d’horizon de (...)

L’actualité a été particulièrement mouvementée au Burkina en 2019 dans les médias et sur les réseaux sociaux : attaques terroristes, invitation des chefs d’Etat à Pau, Affaire Kémi Séba, qualité des services des opérateurs de téléphonie mobile, etc. Rétrospective.

De plus en plus, les Burkinabè « s’informent » sur les réseaux sociaux, souvent terreau de fausses nouvelles ou de fake news. Face à la montée du phénomène et dans lequel des médias sont parfois pris au piège, une nouvelle pratique du journalisme professionnel a commencé à poindre au Burkina Faso, depuis 2019. Le fact-checking.

Au rang des personnes qui luttent contre la désinformation dans les coulisses figure le jeune Salouka Boureima avec sa trouvaille « Faso Check ». Pour lui, « Le fact-checking est un peu différent de l’investigation même s’il y a quelques similitudes ». Et contrairement à ce que beaucoup pensent, « le fact-checking, précise-t-il, n’est pas qu’une traque aux fausses informations. S’il s’avère qu’une information après vérification est juste, il faut aussi le dire ».

Lors d’une communication sur le sujet à l’occasion du Festival Ciné Droit Libre, le Chargé de communication du REN-LAC, Rodrigue Arnaud Tagnan, déclarait aussi ceci : « Si aujourd’hui le fact-checking est devenu une discipline à part entière, c’est parce que quelque part les journalistes ont délaissé les fondamentaux du métier de journalisme ». La pratique est nouvelle et les journalistes et activistes doivent se l’approprier pleinement individuellement et dans les rédactions. Car le plus dangereux pour un journaliste, c’est d’avaler tout ce qu’on lui dit comme une couleuvre et de ne jamais croiser ses sources.

Bientôt une enquête parlementaire dans le secteur de la téléphonie mobile

Dès les premières heures de l’année 2019, les opérateurs de téléphonie mobile ont sorti le grand jeu : la 4G+. Orange en janvier puis Onatel en mars. Annoncée en pompe, cette 4e génération de réseaux mobiles devrait permettre, selon les téléphonies, de tout faire rapidement et en instantané ; « de regarder des vidéos, partager des photos sur les réseaux sociaux, télécharger des applications, etc ».

Sur le terrain, la réalité a été parfois toute autre. La qualité laissait à désirer même si l’on doit le reconnaitre, ces deux opérateurs ont rivalisé d’adresse pour faire des offres promotionnelles alléchantes les unes que les autres à leurs abonnés. Ce n’était visiblement pas suffisant et les utilisateurs ne se sont pas gênés pour tirer à boulets rouges sur les opérateurs. « Il faut y remédier dans les brefs délais et arrêter de nous tromper avec vos publicités mensongères de 4G », a vociféré un abonné dans le groupe « Consom’ Action-BF », le 22 août dernier.

Au-delà de la 4G, les Burkinabè sont mécontents de l’ensemble des services des opérateurs. Et en attendant de voir les choses s’améliorer, le président de l’Assemblée nationale a annoncé, le 20 décembre, la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire afin de « s’enquérir de la qualité des services de télécommunication dans notre pays, de la couverture GSM du territoire, du système de facturation des services offerts ».

Selon Bala Sakandé, le principal objectif de cette future enquête est de « s’assurer du civisme fiscal » de toutes sociétés évoluant dans le secteur de la téléphonie mobile. Vivement que le boulot commence et que cette enquête ne soit pas une enquête de plus qui ne servira qu’à meubler le CV de certaines personnalités en 2020.

Invitation aux allures de convocation

L’autre sujet qui a défrayé la chronique en 2019 et qui est toujours vivace dans les mémoires, c’est l’invitation du président Français, Emmanuel Macron, aux cinq chefs d’Etat du G5 Sahel, à venir clarifier et formaliser leurs demandes à l’égard de la France et de la communauté internationale », après le décès de 13 soldats français au Mali et suite à la montée d’un sentiment « anti-français ».

« Je ne peux ni ne veux avoir des soldats français sur quelque sol du Sahel que ce soit alors même que l’ambiguïté persiste à l’égard de mouvements anti-français, parfois portée par des responsables politiques (...) Je veux des réponses claires et assumées et j’ai besoin qu’ils l’affirment politiquement devant leurs opinions publiques », avait déclaré Macron. Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’indignation des internautes qui ont regretté l’infantilisation des cinq chefs d’Etat, car la forme n’y était pas. L’Elysée a tenté de rectifier le tir en dépêchant son envoyé spécial, Christophe Bigot au Sahel.

Pub de Noël pour Kémi Séba

Mais l’attaque contre le camp de l’armée nigérienne à Inates, le 10 décembre, et qui a causé la mort de 71 militaires nigériens a conduit l’Elysée à reporter la rencontre de Pau à janvier 2020. Malgré tout, les indignations se sont poursuivies. Et l’activiste franco-béninois, Kémi Séba, lors d’une conférence à l’Université Joseph KI-Zerbo, a dénoncé le ton « paternaliste » du président Macron et le « manque de courage » des chefs d‘État africains face à l’oligarchie française. Le président du Faso, Roch Kaboré, Mahamadou Issoufou du Niger et Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire n’ont pas été épargnés par celui qui se pose comme un opposant de la Françafrique.

Ses propos lui vaudront un procès pour « outrage au chef de l’Etat Roch Kaboré et d’autres chefs d’Etat étrangers ». Condamné à deux mois et une amende de 200 000 F CFA, le tout assorti du sursis, Kémi Séba n’entend pas baisser les armes et a annoncé une année explosive en 2020. D’ores et déjà il prévient : « Ceux qui ne seront pas prêts à prendre des risques seront mis de côté ». Wait and see.

9 personnes poursuivies

Une autre affaire qui a suscité l’indignation au sein de l’opinion publique, c’est le décès de onze personnes, mi-juillet, dans les locaux de l’unité anti-drogue de la police, à Ouagadougou. Comment cela avait bien pu se produire ? Négligence ou bavure ? A l’époque, le procureur avait annoncé l’ouverture d’une enquête. Fin décembre, les choses semblent avoir évolué. Neuf agents de police de ladite unité sont poursuivis « pour des faits de mise en danger de la personne d’autrui, d’omission de porter secours à autrui et d’homicide involontaire ».

Dans un communiqué, le procureur a annoncé qu’une requête a été adressée à la Chambre criminelle de la Cour de Cassation pour désigner la juridiction qui sera chargée de la suite de la procédure vu que les infractions ont été commises par des officiers de police judiciaire dans le cadre de l’exercice de leurs missions. On espère donc que la justice suivra son cours pour que les familles des victimes puissent faire le deuil.

Renverser la tendance

Au nombre des attaques qui ont endeuillé le Burkina Faso, figure l’embuscade du convoi transportant des employés de la société minière Semafo à Boungou, dans l’est du Burkina Faso, qui a fait 38 morts et 60 blessés. Il y a également l’attaque terroriste, à Arbinda, qui a fait 35 morts (dont 31 femmes) parmi les civils et 7 morts au sein des forces de défense et de sécurité.

Les 24 militaires tombés lors de l’attaque du détachement militaire de Koutougou dans le Soum et bien d’autres qui ont occasionné le déplacement des populations en quête de sécurité ont assombri le tableau de l’année écoulée même si la réaction des forces de défense et de sécurité a permis à plusieurs endroits de neutraliser des dizaines de terroristes et de redonner espoir aux Burkinabè.

Malgré toutes ces difficultés, le Burkina avance. Et sa jeunesse avec. Après le rendez-vous manqué de 2018 où notre compatriote Brahima Sanou a raté le poste de vice -secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications face au Britannique Malcolm Johnson.

Rodrigue Guiguemdé, à 32 ans, est élu Vice-président du Comité Consultatif des Gouvernements (GAC) de l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN). C’était à Montréal au Canada, au terme des travaux du 66e Congrès de l’organisation qui œuvre à la préservation de la sécurité, la stabilité et l’interopérabilité de l’Internet dans le monde. Une fierté qui vient galvaniser l’écosystème dans un Burkina qui veut largement tirer profit du numérique pour son développement économique et social.

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