Actualités :: Gestion au ministère de la Défense : L’opposition insiste sur la nécessité de (...)

Le Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF) réitère et persiste sur son appel au président du Faso à lever le secret-défense pour permettre à l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte anti-corruption (ASCE-LC) de contrôler le ministère de la Défense sur la gestion de l’argent public. Cette relance a été faite au cours de la conférence de presse hebdomadaire de l’institution de ce mardi, 3 décembre 2019.

Tout est parti de ce ‘’déballage’’ de l’inspecteur général d’Etat, Luc Marius Ibriga, dans un média de la place. C’était en août 2019. Au cours de ladite sortie, le premier responsable de cette autorité de contrôle administratif interne et de lutte contre la corruption, avait émis des récriminations contre les obstacles rencontrés par son institution dans sa démarche de contrôle du ministère de la Défense.

« Un des problèmes que nous posons chaque fois au gouvernement, est la question du secret-défense. Normalement, nous sommes fondés pour contrôler l’utilisation de l’argent public. Or, quand nous sommes en contrôle au ministère de la Défense, on nous sort chaque fois le secret-défense. Et quand nous demandons les documents légaux qui montrent que tel ou tel aspect tombe sous le coup du secret-défense, on nous dit : c’est comme ça. (…). Nous avons écrit au président du Faso pour lui dire que l’augmentation du budget de la défense devrait s’accompagner d’un contrôle plus serré de l’utilisation de cet argent. Lors de l’attaque de l’état-major, le soldat qui était de garde a vu son arme enrayée et, quand on gratte un peu, il s’avère que ce sont des armes qui ont été achetées dans un pays où les armes ne supportent pas la chaleur », reprennent les conférenciers des propos du contrôle général d’Etat, extraits de ladite interview.

S’appuyant sur ces « graves révélations »,l’opposition a appelé à la levée du secret-défense sur le contrôle du ministère de la défense par l’ASCE-LC.

« Ensuite, par lettre datée du 28 novembre 2019, le Chef de file de l’opposition politique a interpellé le président du Faso sur la nécessité de lever le secret-défense opposé à l’institution de lutte contre la corruption », confient les animateurs de la conférence de presse, Alphonse Ouédraogo, président de l’Union pour la renaissance démocratique/Mouvement sankariste (URD/MS) et Amadou Diemdioda Dicko, quatrième vice-président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC).

Les ingrédients de la suspicion

L’opposition affirme qu’aucune disposition connue ne permet d’opposer le concept de « secret-défense » aux missions de contrôle de l’ASCE-LC. « Le contrôleur général d’Etat et ses collègues sont assermentés et soumis au secret professionnel. D’ailleurs, les rapports de l’ASCE-LC, avant d’être rendus publics, sont toujours amputés des informations jugées trop sensibles », informent-ils.

L’opposition dit être d’avis avec l’ASCE-LC qu’un contrôle plus serré de l’utilisation de cet argent est d’une grande nécessité, au moment où le budget de l’armée augmente dans des proportions considérables, en raison de l’effort de guerre. Pour le CFOP-BF, ce contrôle est d’autant nécessaire que le gouvernement s’apprête à solliciter des Burkinabè, une contribution citoyenne à l’effort de guerre. L’opposition dit avoir également rappelé au président du Faso qu’un ex-ministre de la Défense est en ce moment l’objet d’une procédure administrative pour avoir érigé dans son village, une résidence d’un « très grand standing dont le coût est sans commune mesure avec ses revenus déclarés ».

« Dans le même registre, on se souvient aussi des révélations faites par la Lettre du Continent (parution du 20 novembre 2019, ndlr) sur l’achat d’un hélicoptère de combat auprès d’un homme d’affaires franco-libanais, Rafi Demardirossian, qui n’a apparemment aucune compétence en la matière. La Lettre du Continent précise que l’intéressé est un ami du président Roch Kaboré et que ce dernier se rend chez lui tous les week-ends pour boire du champagne », soulèvent les conférenciers pour qui, tout ceci ajoute à la suspicion.

D’où l’invite au président du Faso à bien vouloir autoriser l’ASCE-LC à faire le contrôle du ministère de la Défense, particulièrement celui des marchés d’équipements entrant dans le cadre de l’effort de guerre, aux fins d’assurer « la nation » que l’utilisation des deniers publics se fait dans le respect des normes établies.

OLO
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