Actualités :: Zéphirin Diabré à Abidjan : « L’abattement, le découragement, la résignation ne (...)

C’est finalement dans la consternation que la section ivoirienne de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) s’est réunie en cette journée de samedi, 9 novembre 2019, dans la salle Anoumabo du Palais de la culture de Treichville, à Abidjan. Longtemps annoncé, le « giga-meeting » s’est transformé en instant de deuil avec, en toile de fond, prières et recueillements en la mémoire des victimes des attaques terroristes.

Ce meeting a été longtemps attendu par les militants et sympathisants du « parti de lion », section de la Côte d’Ivoire, à en croire de nombreux avis. En effet, c’est la première fois que les Burkinabè de la diaspora vont pouvoir prendre part à l’expression de désignation du président du Faso (à partir de l’échéance de 2020, en principe). C’est aussi la première fois que la section Côte d’Ivoire de l’UPC envisageait une telle rencontre avec, à l’actif, la présence effective du président du parti. La Côte d’Ivoire abrite une importante communauté de Burkinabè, faisant de cette destination, une des plus convoitées par les prétendants au palais de Kosyam.

Ce décor, auquel il faut ajouter les meetings dans la même capitale, des semaines auparavant, d’organisations favorables au pouvoir MPP et à l’ex-parti au pouvoir, le CDP, confère donc au rendez-vous de l’UPC tout son enjeu. Conscients donc de cela, les organisateurs avaient, visiblement, déployé toutes les énergies, en véritable démonstration de force et pour certainement donner le signal pour les joutes électorales à venir. Hélas, ce qui était donc annoncé pour être une « fête grandiose » et des retrouvailles entre le leader du parti et ses compatriotes militants et sympathisants de la diaspora ivoirienne a été désamorcé par les évènements malheureux de Boungou (mercredi, 6 novembre 2019, attaque d’un convoi de mine faisant 38 décès). Et dès lors, le sort du meeting est posé dans les rangs.

« Ce qui s’annonçait comme une fête grandiose s’est transformé en hommage solennel de recueillements et d’introspection dans la droite ligne du deuil national décrété par les autorités » (Zéphirin Diabré)

Le président du parti, Zéphirin Diabré, arrivé à Abidjan le 8 novembre avec une importante délégation de la direction politique nationale, tient une rencontre avec les organisateurs pour voir la conduite à tenir devant la gravité des nouvelles au pays et dans le deuil qui venait d’être décrété par le président du Faso. Après plusieurs heures de concertation, qui a duré tard dans la nuit, l’idée du « giga-meeting est écartée. En lieu et place, un instant de prières, de recueillement en la mémoire des victimes de l’attaque de Boungou et de celles des autres attaques terroristes ainsi que de soutien aux Forces de défense et de sécurité dans le combat contre l’hydre terroriste.

L’initiative de départ de collecte de fonds pour venir en aide aux nombreux déplacés de la situation est également renforcée. C’est dans cette atmosphère, et sous ce mot d’ordre, que les 4 200 places du Palais de la culture de Treichville ont été prises d’assaut. Militants vêtus aux couleurs du parti, brassard noir au bras, bougies allumées (comme pour dire aux victimes des attaques : vous n’êtes plus là, mais par cette lumière, nous sentons votre présence), sonorités aux morts, la salle Anoumabo du Palais de la culture se transforme donc en cadre de deuil.

Les artistes et autres troupes traditionnelles qui avaient initialement été mobilisés pour agrémenter le « giga-meeting » ont dû donc ranger micros, tam-tams et autres accessoires. C’est dans cette grande mobilisation de militants et sympathisants, venus des communes d’Abidjan et de l’intérieur du pays, que le président du parti, Zéphirin Diabré, a fait son entrée dans la salle à 12h précises. Dans un cordon de sécurité bien en place, le leader politique fait un « tour » d’honneur dans cette salle « complètement » acquise à sa cause, et qui n’a eu de cesse, durant la rencontre, d’exprimer son adhésion aux propos qu’il distillait.

« Le Burkina Faso restera debout, à jamais ! »

C’est le début de la rencontre à proprement dite avec l’exécution à l’unisson du Ditanyè, l’hymne de la victoire. Suivra l’étape des prières avec les communautés religieuses et les coutumiers. Ainsi, représentants des catholiques, musulmans, protestants et des coutumiers vont se succéder dans les messages, repris en chœur par les milliers d’individus, chacun selon sa sensibilité. « Je sais que depuis des mois, beaucoup d’enthousiasme, d’énergie, de dévouement, d’engagement, et parfois même de passion, ont été exprimés par les uns et les autres pour cette retrouvaille de la grande famille du lion.

Malheureusement, des circonstances que nous ne contrôlons pas du tout se sont imposées à nous ; circonstances créées par une horde d’assassins fanatiques, sans foi ni loi, qui cherchent avant tout à dompter et à anéantir notre civilisation et qui ont violemment, une fois de plus, semé la mort dans nos rangs, plus précisément dans la région de l’Est du pays. Aux familles éplorées des uns et des autres, nous ne cesserons de présenter nos condoléances les plus attristées », a, à son tour, campé le décor, le président de l’UPC, Zéphirin Diabré.

« Cet évènement a été maintenu, pour montrer aussi que le Burkina restera mobilisé et uni contre le mal »

Après avoir demandé un instant de pensée pieuse en la mémoire des victimes et émis le vœu de prompt rétablissement aux blessés, le leader de la première force de l’opposition politique va revenir sur les circonstances de la rencontre. « Notre nation pleurait déjà en fait. Mais depuis mercredi dernier, notre nation pleure encore plus de douleur. Face à la gravité de l’évènement, la direction politique a pensé, à un moment, proposer que cette rencontre soit annulée.

Mais vous avez souhaité (et vous avez raison) qu’elle se tienne pour que nous puissions communier ensemble et montrer à nos ennemis (c’est le mot qui leur convient) que nous sommes debout et que l’abattement, le découragement, la résignation qu’ils veulent voir s’installer en nous ne franchiront jamais les portes de nos cœurs », a poursuivi Zéphirin Diabré, la gorge parfois nouée. Le chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso exalte ses compatriotes à la résilience. « La première victoire du terrorisme, c’est quand il réussit à vous faire abandonner les combats de votre vie quotidienne », avise M. Diabré, pour qui, les « ennemis » du Burkina « n’auront jamais ce plaisir-là » de faire plier les Burkinabè.

« Au-delà de tout, il faut placer à chaque niveau, les hommes qu’il faut afin de pouvoir faire face aux défis du pays »

Le « véritable changement » en 2020 …

Le cadre a donc permis à la direction politique nationale du parti de partager avec ses camarades de la diaspora ivoirienne, des informations sur la situation qui prévaut au pays, le Burkina Faso. Dans ce volet, le responsable de la jeunesse UPC-Côte d’Ivoire, Amadou Golo, a dénoncé l’« amateurisme et immaturité politiques » des dirigeants actuels. « Mon pays est abandonné, victime de l’impréparation et de l’immaturité politique de ses dirigeants actuels qui semblent n’avoir dans leur escarcelle, que la vengeance comme programme de gouvernement », charge-t-il dans un ton d’indignation et dans une salve d’acquiescements des propos par les milliers de militants et sympathisants.

Comme las de subir cette fâcheuse situation d’attaques, il lance un appel à Zéphirin Diabré à la rescousse. « Enlevez-nous cette honte, ôtez-nous ce masque que nous portons malgré nous », s’est-il adressé au chef de file de l’opposition politique. Et non sans avoir, lui-même, exprimé sa détermination à œuvrer au sein de la jeunesse pour un « changement véritable » avec Zéphirin Diabré à l’échéance 2020.

« Le changement ne se fera pas sans nous et nous allons voter le président, Dr Zéphirin Diabré. Notre objectif reste inchangé et nous demandons à tout le monde de rester uni et mobilisé pour accompagner le président Zéphirin Diabré en 2020 à Kosyam », corrobore le président du comité du président d’organisation de la rencontre, Benjamin Bako. C’est aussi la conviction du président de la Fédération UPC-Côte d’Ivoire, Michel Bambara : « Zéphirin Diabré sera au pouvoir, il n’y a pas de doute ». Celui-ci invite à cet effet ses compatriotes de la diaspora ivoirienne à prendre les dispositions administratives (documents) et se tenir prêts pour le changement dans les urnes en 2020.

La valeur administrative de la Carte consulaire reste une préoccupation majeure au niveau de la diaspora ivoirienne

Sur ce point ouvert à la situation nationale, précisément la préoccupation sécuritaire, Zéphirin Diabré a déploré, une fois de plus, la précarité des moyens dont disposent les Forces de défense et de sécurité. D’où son amertume qu’au même moment, les dirigeants achètent, à coût de milliards, des véhicules de luxe tout-terrain qu’ils distribuent partout dans le pays pour des besoins électoralistes. Il manifeste également contre la corruption et le laxisme qui, selon lui, caractérisent la gestion du pouvoir MPP et alliés. Pour se résumer sur la gouvernance générale, Zéphirin Diabré décèle un manque de leadership des gouvernants à être à la hauteur des défis. C’est pourquoi, il conclut en invitant les Burkinabè à mettre à la retraite, les dirigeants actuels par une « insurrection électorale » en 2020, aux fins de permettre au pays de « se mettre sérieusement » au travail et retrouver sa quiétude.

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