Actualités :: Crise au CDP : Le courant Mahamadi Kouanda retire ses plaintes selon les (...)

Après les courants Eddie Komboïgo, président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et Léonce Koné, c’est au tour de celui de Mahamadi Kouanda de réagir aux instructions de Blaise Compaoré, dans la crise qui secoue son parti. C’était également par une conférence de presse animée ce samedi, 26 octobre 2019 à Ouagadougou.

A en croire le leader de ce courant, Mahamadi Kouanda, la réaction de Blaise Compaoré est la bienvenue, car elle va permettre au CDP de retrouver son unité et sa cohésion. « Grâce à Blaise Compaoré, nous allons tous déposer les armes », commente M. Kouanda. Il revient sur l’origine de la crise qui, selon ses explications, prend sa source dans la « non-application des recommandations » prises par le congrès de mai 2018 ; le « refus d’intégrer des camarades » dans le secrétariat permanent, le bureau exécutif national et le Bureau politique national ; les « violations flagrantes des textes fondamentaux du parti » ; la « liquidation programmée du parti par la diabolisation de certains cadres » du parti dans leur province ; la « déstabilisation du parti » dans certaines localités pour motif que les leaders de ces zones ne sont pas de son bord ; la « transformation du parti comme une entreprise personnelle » ; l’« instauration d’une gouvernance autocratique » où seul le « messie » détient la vérité.

Mahamadi Kouanda (au micro) et Césaire Ky, secrétaire chargé de la santé, de protection sociale et de lutte contre l’exclusion du CDP (à sa gauche) et Valentin Ouédraogo, chargé des sports ...(à sa droite)

C’est dans l’impossibilité de s’exprimer dans les rencontres statutaires du parti, et face au « refus » du président d’aller dans le sens de la recommandation de la Commission de contrôle et de vérification (ladite commission aurait proposé qu’Eddie Komboïgo aille à une réconciliation), que Mahamadi Kouanda et ses camarades auraient décidé d’ester en justice, la direction politique nationale.

Mahamadi Kouanda regrette que le président Eddie Komboïgo n’ait pas donc eu le tact de rassembler les militants, suite à la fracture laissée par l’élection à la présidence du parti.

Ce sont donc cinq procédures judiciaires qui ont été engagées par lui et ses camarades contre la direction politique du parti dirigée par Eddie Komboïgo, dont une relative au « congrès illégal » du 22 septembre 2019. « Cette rencontre organisée hâtivement, l’a été pour donner l’occasion de nous sanctionner », convainc M. Kouanda. C’est dans cette ambiance qu’est arrivée la réaction de Blaise Compaoré, président d’honneur à vie du parti, appelant l’ensemble des protagonistes et militants à l’unité.

A ce jour, informe-t-il, toutes les plaintes ont été retirées, comme l’a instruit le président d’honneur du parti, Blaise Compaoré. Mahamadi Kouanda dit avoir remis la réponse des avocats à Blaise Compaoré. « Lui-même, il est satisfait de ma lettre et de la réponse (des avocats). Je n’ai pas le droit quand même, vous conviendrez avec moi, de publier la réponse des avocats », souligne M. Kouanda.

L’ancien ministre, Jérôme Bougouma, capitalise toutes les bonnes intentions du courant Kouanda

Un penchant pour la candidature de l’ancien ministre Jérôme Bougouma

« Nous regrettons le fait de n’avoir pas été associés aux rencontres d’Abidjan. Néanmoins, dès le samedi, 19 octobre 2019, nous nous sommes réunis pour échanger et prendre des décisions pour le respect de la volonté du fondateur, notamment le retrait de nos plaintes en justice. Le lendemain, dimanche, 20 octobre 2019, nous avons eu l’honneur d’échanger par téléphone avec son Excellence Blaise Compaoré. Cela nous a réconfortés et nous en remercions grandement le fondateur pour cette marque de confiance », confie Mahamadi Kouanda, informant que son groupe va poursuivre son option de lutter pour le CDP, selon les orientations du président d’honneur du parti et pour ceux qu’il qualifie de « militants sincères » du parti.

« Nous demandons à tous les militants sincères, loyaux, fidèles au parti, de rester mobilisés pour les orientations en vue d’assurer notre rôle historique sous la clairvoyance du fondateur du parti, Blaise Compaoré. (…). Le président du parti et ceux qui l’accompagnent ont contribué à exacerber des contradictions nées des élections, au lieu de les résorber par un esprit de rassemblement véritable et dans le strict respect des intérêts du parti », situe-t-il avant d’estimer qu’il n’est jamais tard pour bien faire.

Il dit attendre donc de la direction politique nationale qu’elle respecte les instructions du président d’honneur du parti. Pour Mahamadi Kouanda et ses camarades, et contrairement à la perception de la direction politique d’Eddie Komboïgo, l’on n’a pas besoin d’un congrès pour lever les sanctions ; la position de Blaise Compaoré serait au-dessus du congrès.

Par rapport aux deux autres courants, Mahamadi Kouanda déclare que son groupe ne soutient ni la candidature d’Eddie Komboïgo ni celle de Kadré Désiré Ouédraogo. A propos d’une éventuelle candidature de l’ancien ministre du Travail et de la sécurité sociale, Jérôme Bougouma, il explique que rien n’est pour le moment arrêté.

Qu’à cela ne tienne, Jérôme Bougouma, dont il vante les qualités « d’homme droit, très respectueux des textes », est en ligne de mire de son courant pour la présidentielle de 2020. « Dr Bougouma, à l’heure actuelle, est membre du bureau politique national et du Haut conseil. On l’a envoyé au Haut conseil pour son expérience de gestion d’homme d’Etat, sinon vous savez qu’il est très jeune pour être au Haut Conseil, ça ne l’intéresse même pas. (…) », évoque Mahamadi Kouanda.

L’intéressé n’a pas encore donné sa position, préférant attendre le dénouement du procès du dernier gouvernement de Blaise Compaoré (dont il était le ministre de la sécurité) en instance devant la Haute Cour de justice. Aussi souhaiterait-il, le cas échéant, le faire dans le respect des textes du parti, indique M. Kouanda.

Au-delà de tout, Mahamadi Kouanda et les siens semblent s’en remettre aux conclusions des « larges concertations » annoncées par Blaise Compaoré dans les jours à venir à ce sujet.

« Nous réaffirmons que le CDP a de réelles chances de réussir son retour en 2020, nous en sommes convaincus. Cela impose au président d’avoir à ses côtés tous les cadres sans exception dans un esprit de tolérance et de l’acceptation de la différence. Car nous devons préparer les échéances ensemble comme de véritables militants d’un même parti, sinon nous allons tous échouer comme des idiots », interpelle Mahamadi Kouanda.

OHL
Lefaso.net

Burkina : Les changements à noter dans le remaniement (...)
Burkina Faso : Le Capitaine Ibrahim Traoré félicite les (...)
Suivi citoyen des politiques publiques : Le projet (...)
Extradition de François Compaoré : La Cour européenne des (...)
Dr Arouna Louré, de retour du front : « Nous pouvons (...)
Front de défense pour la patrie : « Nous avons (...)
Affaire Thomas Sankara : « La France doit honorer sa (...)
Burkina / 63e anniversaire de l’accession à l’indépendance :
Burkina / 63e anniversaire de l’indépendance : Le (...)
Burkina Faso : "La Transition n’est pas contre les (...)
Transition au Burkina : Salif Keita exprime son soutien (...)
Burkina / Politique : Le Pr Stanislas Ouaro démissionne (...)
Burkina : Le MPP annonce la libération de ses militants (...)
Burkina / Réseaux sociaux : La dépravation des mœurs sur (...)
Burkina/Politique : Le MPP dénonce "la séquestration et (...)
Burkina / Politique : Descente de la police au siège du (...)
Situation du Burkina en 2023 : L’intégralité du discours (...)
Burkina/Exposé sur la situation de la Nation : « Nous (...)
Le Chef de l’Etat à Gaoua : les autorités coutumières (...)
Séjour du Chef de l’Etat à Gaoua : Le Capitaine Ibrahim (...)
Burkina/Assemblée nationale : Deux anciens députés (...)

Pages : 0 | ... | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | 189 | ... | 12495



LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés