"Il y a des dérives dans la gestion du dossier
relatif à la tentative
présumée de putsch". L’Union des démocrates et progressistes
indépendants (UDPI) n’a pas mâché
ses mots hier, lors d’une
conférence de presse organisée à Ouagadougou.
L’UDPI veut participer davantage au débat
politique national. Le
Secrétaire général du parti, Joseph Somda, l’a signifié de vive
voix. Dans cette optique, les
membres du bureau politique ont
affiché leurs positions à propos de la tentative présumée de
putsch : "L’UDPI condamne
toute tentative de prise du pouvoir
par les armes", ont-ils déclaré avant de préciser que ce parti
"s’inscrit dans la
logique du respect des valeurs républicaines".
Raison pour laquelle, M. Somda a positivement apprécié
"l’option du
traitement judiciaire de cette affaire par le
gouvernement". Mais attention : il faut oeuvrer à éviter les
dérives. Dans
l’agenda politique du parti, figurent en effet des
lacunes : "Les délais légaux de garde à vue n’ont pas été
respectés". A cela s’ajoutent "la mort, dans les locaux de la
gendarmerie d’un des détenus et (...) l’inculpation
malheureuse
de Me Prosper Farama que nous stigmatisons".
D’ailleurs, à
propos de cette inculpation, Joseph
Somda s’interroge :
"Comment comprendre que pour un écrit paru dans la presse,
écrit dont l’auteur est connu, on
inculpe un avocat régulièrement
constitué au motif qu’il serait celui qui a rompu le secret de
l’instruction ?"
Deuxième question : "Me Farama serait-il le seul
avocat ayant connu du dossier ?" Et ce n’est pas tout : l’UDPI se
demande si "le juge d’instruction lui-même est lavé de tout
soupçon". Dans tous les cas, le staff du parti estime
qu’il aurait
été plus judicieux de "s’adresser en premier lieu à l’auteur de
l’écrit, c’est-à-dire Reporters sans
frontière". Et Joseph Somda
de rappeler que RSF "s’est déclaré disponible pour les besoins
de la Justice".
Pour
l’UDPI, un certain nombre de pratiques actuelles ne sont
que "des méthodes dilatoires" qui "viennent confirmer si besoin
en était, la nature partisane de notre système judiciaire."
Concernant la détention de Norbert Tiendrébéogo du Front des
forces sociales (FFS) à la gendarmerie, l’Union des démocrates
et progressistes indépendants est formelle : "Que la
lumière
soit faite ! Si Norbert est innocent, qu’il soit libéré dans les
meilleurs délais." Le président du parti a
souhaité de même à
propos de l’inculpation de Me Farama, avec, cependant, un petit
air de colère : "Pour nous, c’est
de l’arbitraire et nous ne
cesserons de dénoncer les dérives", a-t-il martelé.
Par Hervé D’AFRICK
Le Pays
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