Actualités :: Vote du budget 2004 : Le CDP crée la polémique

L’Assemblée nationale a adopté le 19 décembre dernier le
budget de l’Etat 2004. Mais une petite phrase du groupe CDP
risque de créer des remous au sein du parlement et de la
classe politique.

Recettes : 589 128 481 000 FCFA ; dépenses : 666 129 347
000 FCFA ; déficit : 77 000 866 000 FCFA. Telle est la
configuration du budget de l’Etat, gestion 2004. Le
gouvernement, qui l’a proposé à la sanction du législatif, a placé
ce budget sous le signe de "l’approfondissement de le lutte
contre la pauvreté, la relance des secteurs de production de
l’économie, le renforcement de la sécurité et de la promotion
des droits humains, la réforme de l’Etat, la consolidation de la
diplomatie de développement".

Les groupes parlementaires
CDP (majorité) et CFR (mouvance présidentielle) ont été
convaincus par l’argumentaire du gouvernement et, de ce fait,
ont voté pour la loi. Le groupe ADF/RDA (opposition) s’est
abstenu tandis que ceux du PDP/PS et apparenté (opposition) et
de Justice et démocratie (opposition) ont voté contre le projet de
loi.

Pour le groupe parlementaire CDP, l’élaboration du budget a
"tenu grandement compte du contexte économique mondial et
des répercussions négatives de la crise ivoirienne". L’objectif de
croissance s’en trouve de ce fait réduit. Mais le CDP estime que
"le projet de budget 2004 traduit une volonté du gouvernement
d’opérer une mobilisation de ressources tous azimuts afin
d’améliorer nettement les recettes de l’Etat".

Bref, le groupe
majoritaire n’a vu que de bonnes choses dans l’architecture du
budget. Lors de son intervention , le président du groupe,
Naboho Kanidoua, a toutefois lancé quelques mots qui ont fait
sursauter certains élus : "En terminant, je voudrais , tout en
respectant les décisions des autres groupes parlementaires et
des non inscrits, faire observer que la plénière n’a enregistré
aucune proposition d’amendement de qui que ce soit au projet
de budget 2004 soumis à votre approbation. En conséquence,
l’opinion publique pourra retenir de leur vote négatif ou de leur
abstention qu’il s’agit là tout simplement d’une position de
principe".

Une façon de provoquer l’opposition ?

A sa sortie de l’hémicycle, le président du groupe parlementaire
ADF/RDA, a voulu relever cette déclaration de son homologue :
"Je voudrais rappeler que la position de mon groupe est
l’abstention. Certains ont voulu la confondre avec une neutralité,
une non prise de position. Nous prenons bel et bien position
pour l’abstention. Elle est claire et justifiée. Elle a autant de
mérite que ceux qui ont voté pour ou contre. Je voudrais dire que
nous nous sommes abstenus après analyse du budget. Je
rappelle que l’an dernier, le groupe ADF/RDA a voté contre.
Après analyse de l’évolution de la situation, nous avons vu que
le gouvernement a pris en compte un certain nombre de
recommandations formulées non seulement par le groupe
ADF/RDA mais aussi par toute la représentation nationale, ce
qui explique notre abstention, tout en accompagnant notre
position de sept propositions de bonne gouvernance
budgétaire".

Le député Cyril Goungounga se dit déboussolé par la
déclaration du président Naboho Kanidoua. Ainsi, en ce qui
concerne les amendements, Cyril Goungounga prend à
contre-pied Naboho Kanidoua : "Nous n’avons fait que des
amendements. Depuis trois mois, nous en avons fait, dont
certains sont passés et d’autres pas". Et de citer l’amendement
pour l’octroi de ressources substantielles à la RTB et à la RNB
pour les rendre performantes après les orages dont elles ont
été victimes. "Nous n’avons pas été suivis, avoue le président du
groupe ADF/RDA. Dire donc qu’il n’y a pas eu d’amendements
est très grave".

Mais Naboho Kanidoua ne parle-t-il pas des amendements
après le dépôt du rapport de la COMFIB ? A ce sujet, Cyril
Goungounga est catégorique. "Après le dépôt, il est impossible
de faire des amendements. Les députés ont eu les dossiers
lundi pour un examen qui doit se faire mercredi. C’est
impossible". En tous cas, le groupe ADF/RDA estime qu’il a fait
un vote responsable, lui qui a assorti sa déclaration de sept
propositions de "bonne gouvernance budgétaire".

Il s’agit de la
mise en place d’une politique d’amélioration des revenus des
ménages, d’une politique fiscale d’intégration associant en
amont et en aval de façon étroite les contribuables et les
opérateurs économiques, d’un système structurel de soutien au
monde rural, d’une véritable politique sociale pour tous, de la
scission formelle du budget général de l’Etat en budget de
fonctionnement et en budget d’investissement, de la mise en
place d’une politique opérationnelle de gestion de la dette
publique et d’une politique de l’éducation axée sur la formation professionnelle.

Par Mahorou KANAZOE
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