Actualités :: Présidentielle 2005 : Quand l’opposition peine à s’affirmer...

Si Blaise Compaoré venait à repondre favorablement aux nombreux ralliements de partis politiques (et pas des moindres), aux soutiens et aux appels presque quotidiens d’organisations pour qu’il se présente à la présidentielle de novembre 2005, cette consultation n’aurait qu’un seul enjeu : le taux de participation.

La victoire du président sortant à cette compétition (si on peut encore l’appeler ainsi) est si certaine qu’on peut craindre que les électeurs ne se détournent des urnes. La reconduction de Blaise Compaoré pour un mandat de cinq (5) ans à la tête de l’Etat ne sera que logique face à une classe politique surtout l’opposition qui n’a cessé, à l’approche de l’élection présidentielle, de surprendre par sa difficulté à s’affirmer sur la scène politique. Ceux qui s’attendaient à ce qu’on mette Blaise Compaoré en ballotage comme l’a été Sangoulé Lamizana, en mai 1978, devraient attendre encore... longtemps.

Ceux qui veulent d’une alternance qui est le fondement de la démocratie, devraient, eux aussi, attendre. Même sans falsification ou tripatouillage de documents électoraux, inscriptions parallèles sur les listes électorales le candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), d’une vingtaine de partis politiques et d’organisations de soutien aussi nombreuses que spontanées s’impose chaque jour qui s’approche de l’échéance présidentielle parce qu’en face, c’est presque le désert.

Est-ce qu’à l’étape actuelle de l’histoire politique du Burkina Faso les conditions politiques, sociales, constitutionnelles sont remplies pour une alternative crédible avec une opposition viable ? Que constate-t-on ? L’opposition, dans son ensemble, n’a pas les ressources financières et humaines même si elle a des individualités brillantes d’encadrer le territoire national. A cela, s’ajoutent (et pour compliquer davantage sa tâche) ses divisions, son inconstance, son incapacité à nouer des alliances viables. On a cette impression que les partis se créent beaucoup plus autour d’une personne que d’un projet de société ou d’un programme politique.

L’opposition, pour réussir pensions-nous, devrait intégrer, sur le plan de la stratégie politique, la durée. Il ne faut point se faire d’illusions : il faut compter avec le temps pour que le travail de terrain porte fruits.

Au lieu de se regrouper autour de programmes communs par tactique, chaque parti se livre à des calculs personnels avec le risque, à court ou long terme, de disparaître.

Y a-t-il pour autant des raisons de désespérer du processus démocratique ? Que non ! C’est vrai qu’il n’y a pas de démocratie sans démocrates. C’est vrai aussi qu’une élection n’est pas une fin en soi mais un moyen d’expression. De manière régulière, les élections sous la IVe République se sont tenues sans violences politiques ouvertes avec certes ses lancunes et ses faiblesses, le tout étant de construire une démocratie durable pour une société de dialogue, de paix et partant de stabilité.

Il n’est pas rare d’entendre que le système politique en place éparpille les efforts, fait perdre du temps dans des débats inutiles.

Quand on voit nos acteurs politiques s’offrir en spectacle devant le peuple, il faut comprendre certains quand ils disent regretter la période révolutionnaire avec toutes ses imperfections mais qui a été celle du Burkina Faso au travail. Au rythme où vont les choses, la classe politique dont l’image se dégrade de jour en jour, pourrait se faire rejeter dans l’opinion alors que la route pour une démocratie durable est encore longue.

Les échéances électorales à venir nous donnent malheureusement l’occason de constater que nous n’avons pas une opposition en ordre de bataille pour une consultation majeure mais des partis divisés pour des intérêts groupusculaires ou partisans.

Par Bessia BABOUE
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