Actualités :: Soutien de l’ADF/RDA à Blaise Compaoré : L’histoire donne raison à Me Hermann (...)

Avec le soutien de l’ADF/RDA à Blaise Compaoré et le pognon présidentiel reçu par l’OBU qui a connu des soubresauts récemment, Vincent Yaméogo, dans le présent écrit, estime que l’histoire donne raison à Me Hermann Yaméogo. Sa conclusion : "Le pouvoir, aujourd’hui, montre son vrai visage, il ne veut pas le pluralisme".

Il avait dit, au moment où il ressuscitait l’UNDD :« Je n’ai pas affaire à un père et son fils, mais j’ai affaire à Blaise Compaoré ». Beaucoup dans les rangs du pouvoir avaient dénoncé cette accusation injustifiée de Me Yaméogo à l’endroit du président du Faso. On s’est plu à marteler que tout ce qui arrivait à Hermann n’était que le fruit de son inconstance, de sa gestion autoritaire, de ses prises de position aventureuses dans le conflit ivoirien, et que le pouvoir avait d’autres chats à fouetter que d’aller fouiller dans la vie des partis d’opposition, d’ailleurs assez troublée, pour qu’on vienne en rajouter.

Le temps est passé, l’écran de fumée s’est dissipé petit à petit. En effet, jamais on n’a vu, en dehors d’Alternance 2005, des partis se disant de l’opposition critiquer véritablement le pouvoir, se prononcer sur des questions nationales et internationales brûlantes de l’heure, comme devrait le faire un parti d’opposition.

Jamais surtout on n’a vu le premier parti d’opposition, coiffé du bonnet du chef de file de l’opposition, le faire, et on ne le verra pas non plus se joindre, au sujet du projet de violation de l’article 37 ni sur la demande d’une commission d’enquête internationale sur les crimes impunis et les ingérences du régime Compaoré.

Aujourd’hui, toutes les barrières ont été dépassées : l’ADF-RDA a décidé de soutenir le candidat de la majorité ! Le fin mot de la déstabilisation dont l’ADF-RDA a été l’objet est maintenant dévoilé ; les masques sont tombés et tous ceux qui doutaient sont maintenant mis devant les faits et comprennent pourquoi le pouvoir était accusé, le MATD pointé du doigt pour la complicité qui a laissé un congrès se tenir en catastrophe sans respecter les statuts et la loi, alors que le président de l’époque avait programmé un congrès.

On a donné un coup de couteau à la démocratie

Je dis qu’aujourd’hui, c’est l’histoire qui donne raison à Me Hermann Yaméogo. Mais beaucoup de ceux qui ont cru, du temps de la crise, aux accusations portées contre Hermann Yaméogo et qui étaient sûrs que le parti allait être redressé pour se situer complètement dans l’opposition, afin d’aller à la conquête du pouvoir en 2005, sont par terre. Mais ce qui est grave, ce n’est pas uniquement qu’on a ainsi embrouillé la vie des partis d’opposition, on a donné un coup de couteau à la démocratie, car la démocratie, c’est une opposition et une majorité.

Aujourd’hui, le pouvoir montre son vrai visage, il ne veut pas le pluralisme. S’il combat avec acharnement les opposants d’Alternance 2005 et surtout Me Yaméogo, c’est parce qu’il ne veut pas d’une opposition digne de ce nom !

Mais Me Yaméogo avait également dit que les masques allaient tomber, qu’avant les élections, on saurait qui est qui, qui est de l’opposition et qui ne l’est pas, qui s’y trouve pour lutter conséquemment pour l’alternance et qui s’y trouve « cagoulé » pour perturber le jeu politique, décrédibiliser l’opposition et préparer éventuellement un report de voix pour Blaise Compaoré.

Quand il le disait, beaucoup dans les rangs de la mouvance et dans le sillage de partis insaisissables criaient au mensonge, à la division en bon ou en mauvais, en vrai ou en faux, de l’opposition et puis, là aussi, au fil du temps, les prédictions ont commencé à se confirmer.

On a vu l’OBU éclater, des révélations faites sur les sommes données par Blaise Compaoré à des leaders se réclamant de l’opposition sous le prétexte qu’il avait à cœur, non pas de corrompre qui que ce soit, mais de permettre la constitution d’une opposition crédible, forte, de laquelle pourrait émerger l’alternative crédible.

Se mobiliser autour de "Alternance 2005"

Les Burkinabé découvrent là aussi la supercherie, la tromperie, en se rendant compte qu’effectivement, il y a opposition et opposition. S’il est un homme qui doit aujourd’hui recevoir des félicitations à ne plus savoir qu’en faire, c’est par conséquent Hermann Yaméogo. Il reste une prédiction qu’il n’a pas faite et que j’ose soupçonner qu’il garde dans son cœur : c’est ce que feront les partis comme le PDP/PS, le FFS, le RDEB, qui n’ont pas jusqu’à présent fait peser sur eux des soupçons d’instrumentalisation par le pouvoir.

Vont-ils rejoindre, sous des formes directes ou déguisées, par l’abstention au deuxième tour par exemple, le champ des ABC ou bien vont-ils affirmer clairement leur appartenance à l’opposition vraie et en donner des signes tangibles qui rassurent les Burkinabé ?

Ce qu’on peut dire, pour rester toujours dans ce que Me Yaméogo a annoncé, c’est que nous sommes dans la décantation, une décantation qui a avancé à grands pas et qui nous amène maintenant au stade ultime où la parole est donnée à ces partis d’opposition. Qu’ils se définissent pendant qu’il est encore temps ou qu’ils se taisent à jamais pour laisser les vrais opposants, en harmonie avec le peuple qui aspire au changement, faire le boulot !

Nous espérons que les journaux, les radios, les mouvements de droits de l’homme vont dénoncer le crime qui vient de se commettre contre les partis politiques et la démocratie. Nous espérons que les partenaires techniques et financiers aussi ne se tairont pas sur ce crime. Aujourd’hui, le peuple patriote du Burkina doit se mobiliser autour d’Alternance 2005 pour relever ce grand défi et en même temps restaurer le Pays des hommes intègres.

Vincent Yaméogo Ouagadougou Cel : 70 10 99 35

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