Certains membres du comité international "Justice pour
Thomas Sankara (CIJ/TS) désapprouvent la décision de leur
président d’apporter son soutien à Me Bénéwendé Sankara,
candidat à l’élection présidentielle du 13 novembre. Ils l’invitent
d’ailleurs à "démissionner afin de ne pas engager le comité
dans une aventure ambiguë et insolite".
C’est avec beaucoup de déception que nous avons lu dans Le
Pays n°3400 du 21 juin la déclaration du Président du comité
international justice pour Thomas Sankara (CIJ/TS) section du
Burkina, "apportant son soutien légitime et franc à maître
Bénéwendé S. Sankara en tant que candidat à l’élection
présidentielle du 13 novembre 2005".
Nous, membres du comité, résidents à Koudougou protestons
vivement contre une telle déclaration de notre président qui crée
l’amalgame.
En effet, si Monsieur Yatassaye Baba veut soutenir le candidat
dont il fait cas dans la déclaration, qu’il le soutienne. Cela est
son droit. Mais qu’il ne s’avise plus jamais de se servir du
comité pour servir sa personne ou un quelconque candidat. Ni
Pierre, ni Paul, car le comité n’est l’instrument d’aucune
organisation politique et mieux, le comité est international.
Par
conséquent, Monsieur Yatassaye, n’insultez plus l’intelligence
de tous les citoyens du monde écoeurés par l’odieux assassinat
de Thomas Sankara et qui se battent avec dignité au sein de
toutes les sections du comité pour que justice se fasse. Toutes
ces honnêtes personnes à travers le pays et le monde qui
adhèrent à la lutte du comité ne sauraient approuver votre
indélicate démarche. Et c’est notre cas. "L’engagement" de votre
candidat auprès du comité ne saurait engager le comité.
Alors camarade Président du CIJ/TS, votre appel n’a aucune
"légitimité" et n’aura aucun effet ...
Au contraire, par cette sortie, vous vous rendez coupable de
forfaiture, celle d’avoir trahi. Comme vous faites l’amalgame
entre le militant de parti politique que vous êtes et la
responsabilité de président du comité, nous vous invitons à
démissionner afin de ne pas engager le comité dans une
aventure ambiguë et insolite.
Nous sommes d’accord avec vous que le crime du 15 octobre
1987 profite à Blaise Compaoré et que les solutions (vérité et
justice) sont "politiques". Mais il ne s’agit pas de cette politique
divisionniste à laquelle vous adhérez. Si le comité veut
emprunter le chemin politique, qu’il travaille à la désignation
d’un candidat unique et consensuel que ce dernier soit
indépendant ou membre d’un parti qui accepterait de
démissionner et de se faire soutenir par tous. Cela serait plus
crédible que toute cette cacophonie à laquelle vous et vos
ouailles nous donnez à voir.
Le comité se félicite de tous les apports d’où qu’ils viennent,
mais ne saurait se vendre. Aussi, si vous avez un candidat à
soutenir, partez tranquillement soutenir votre candidat et laissez
le comité travailler dans l’unité, dans une synergie internationale
car les idéaux de Thomas n’étaient pas que nationaux.
Alors nous, membres du comité de Koudougou, nous
démarquons de la déclaration du 16 juin en ce qu’elle n’a pas
fait l’objet d’une concertation au sein de l’organe dirigeant et
parce qu’elle n’est pas de nature à apporter la cohésion au sein
du comité, donc contraire à l’esprit des fondateurs et des textes
de l’association.
Koudougou, le 21 juin 2005
Pour les camarades de Koudougou, le Cde YOGO Evariste
Magloire, membre fondateur du comité international justice pour
Thomas Sankara.
E-mail : "magloireyogo@yahoo.fr
CEL. (00226) 78 80 39 46
BP : 404 Koudougou
