Actualités :: <I>Droit dans les yeux</I> : Si seulement Son Excellence Salif Diallo (...)

Les moines de Koubri ont amélioré la production de leurs
vaches laitières par la fécondation des taureaux importés. Leur
production de lait a triplé. Les moines ont fait du yaourt avec du
lait frais produit au Burkina. Leur yaourt était délicieux. Ils ont
cependant dû abandonner la fabrication du yaourt parce que son
prix n’était pas du tout concurrentiel, le prix du lait était trop élevé.

Les soeurs moniales de Koubri ont pris la relève et fabriquent
du yaourt avec le lait en poudre importé et lourdement
subventionné, et vendent leur yaourt à un prix concurrentiel.

A Koudougou, des femmes peules font et vendent du dêgué,
une sorte de bouillie faite de farine et de lait caillé. Le lait est fait
à base de lait en poudre et pas avec du lait de leurs vaches car
celui-ci est trop cher. Le lait en poudre est importé et est très
fortement subventionné. Le lait du pays revient à 300 frs. Le lait
en poudre importé revient à 200 frs.

Monsieur Salif Diallo a réussi à trouver de l’argent pour réaliser
le barrage de Samandeni. C’est magnifique : le barrage va avoir
un impact positif sur l’élevage et, selon les estimations, il y aura
là 2 000 000 (deux millions) de litres de lait produits par an. Mais
que faire avec un lait qu’on ne peut vendre, car beaucoup plus
cher que le lait importé ? Le Burkina produit beaucoup de riz, il
peut même produire une quantité suffisante pour les besoins de
sa population.

Mais le riz burkinabè n’est pas concurrentiel face
au riz importé et subventionné. Résultat : en 2002, le Burkina a
importé pour 25 (vingt-cinq) milliards de F CFA de riz : 25
milliards de francs partis à l’étranger au lieu de rester ici dans le
pays.

En 2010, la somme à verser pour le riz importé pourrait
atteindre 100 (cent) milliards de F CFA alors que nous pouvons
facilement produire assez de riz pour les besoins nationaux,
maintenant et dans l’avenir. D’ailleurs, le gouvernement a fait un
effort en réalisant de nombreux barrages et des plaines
aménagées. Il a dépensé des sommes énormes et accepté de
s’endetter. Et maintenant la culture autour de ces barrages n’est
pas rentable pour les cultivateurs. Pourquoi alors toutes ces
dépenses ?

Et de nouveaux barrages sont en perspective.
Pourquoi les Burkinabè se laissent-ils désosser par les
importations de riz ? Il y a pourtant un remède simple.
Dans la convention sur la politique agricole commune de la
CEDEAO est prévu le droit à la souveraineté alimentaire.
Chaque pays et les pays de la CEDEAO, ensemble, ont donc le
droit de défendre leur agriculture.
Le Nigeria pratique déjà un droit de douane de 100% sur le riz
importé.

En attendant que tous les pays de la CEDEAO se
mettent d’accord, le Burkina pourrait déjà imposer 50% de droit
de douane sur le riz, et mettre en plus des conditions sur sa
qualité, comme l’âge du riz et le pourcentage de brisures. Le
Burkina pourrait aussi prendre des mesures similaires pour le
lait, de même que les poulets. Naturellement, avec la corruption
actuelle, ces mesures n’auront pas leur pleine efficacité, mais
même si l’efficacité était de 30%, ce serait déjà quelque chose
de gagner.

Pour la pleine efficacité, nous devrons attendre un
président qui lutte sincèrement contre la corruption.
Ces mesures peuvent être prises dès maintenant car nous
avons dans le gouvernement un ministre qui a l’étoffe pour les
prendre. Un homme qui en est capable et qui a le poids
politique nécessaire. Son Excellence Salif Diallo pourrait faire
prendre ces mesures car, excepté Blaise Compaoré, personne
ne peut l’arrêter.

Si Salif Diallo voulait seulement que cela se réalise, ce serait
un saut qualitatif pour le progrès du pays et un atout majeur pour
les élections à venir.
Les plus importantes sont les mesures de protection pour le riz,
car il s’agit là de grandes sommes d’argent, de beaucoup de
cultivateurs, de rentabilisation des infrastructures, surtout des
barrages, et du progrès de tout le pays. Il y a possibilité de
progrès : je crois dans le Burkina.

Nous travaillons tous au progrès de notre pays en consommant
les produits burkinabè.
Bonne Nouvelle : Les ministres Salif Diallo et Benoît Ouattara
ont signé, en janvier dernier, la déclaration de Bamako en faveur
des producteurs de coton : un vrai engagement en faveur des
paysans. Formidable !

Frans Balemans (frans_balemans@hotmail.com)

Photos des responsables d’institutions sur les cartes de (...)
Burkina/Lutte contre le terrorisme : L’analyste (...)
Lettre ouverte au ministre de l’Énergie, des Mines et de (...)
Sénégal : Le président Bassirou Diomaye Faye quittera-t-il (...)
Cuba : L’Association des anciens étudiants du Burkina (...)
Sahel : "La présence américaine dans la région joue un (...)
Burkina/Transport : La SOTRACO a besoin de recentrer (...)
Burkina Faso : La politique sans les mots de la (...)
Burkina/Crise énergétique : « Il est illusoire de penser (...)
Le Dioula : Langue et ethnie ?
Baisse drastique des coûts dans la santé : Comment (...)
Sénégal / Diomaye Faye président ! : La nouvelle (...)
Burkina : De la maîtrise des dépenses énergétiques des (...)
Procès des atrocités de l’Occident envers l’Afrique (...)
Afrique : Des pouvoirs politiques traditionnels et de (...)
La langue maternelle : Un concept difficile à définir (...)
Technologies : L’Afrique doit-elle rester éternellement (...)
L’Afrique atteint de nouveaux sommets : L’impact de (...)
Burkina Faso : Combien y a-t-il de langues ?
Au Cœur de la prospérité : « Une Ode au Développement et à (...)
Retour sur la tribune d’Issaka Sourwèma Naaba Boalga sur (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 5397



LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés